Alliaire officinale

espèce de plantes

Alliaria petiolata

Alliaria petiolata
Description de cette image, également commentée ci-après
Alliaire officinale
Classification
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Capparales
Famille Brassicaceae
Genre Alliaria

Espèce

Alliaria petiolata
(M.Bieb.) Cavara & Grande, 1913

Synonymes

  • Alliaria alliaria (L.) Britt.
  • Alliaria officinalis Andrz. ex Bieb.
  • Erysimum alliaria L.
  • Sisymbrium alliaria (L.) Scop.

Classification phylogénétique

Ordre Brassicales
Famille Brassicaceae

L'Alliaire officinale ou Herbe à ail (Alliaria petiolata) est une espèce de plante herbacée bisannuelle de la famille des Brassicacées, envahissante au Canada[1],[2] et aux États-Unis (où elle ne doit pas être confondue avec plusieurs espèces indigènes qui lui ressemblent (Dentaria), Osmorhiza claytonii, Saxifraga virginica).

Étymologie modifier

Du latin allium : ail et petiolata car les feuilles inférieures ont un long pétiole.

Description modifier

Les feuilles sont cordiformes, dentées, à odeur d'ail lorsqu'elles sont froissées, les fleurs sont blanches et en forme de croix. Les fruits sont des siliques érigées.

Caractéristiques modifier

Inflorescence
Inflorescence, détail
Feuille
Organes reproducteurs

Sa floraison a lieu d'avril à juin[3].


Graine

Habitat et répartition modifier

C'est une espèce annuelle pionnière des clairières et lisières médioeuropéennes, psychrophiles et hémisciaphiles.

Elle est présente dans toute l'aire eurasiatique[4].

Dans les Pyrénées, on la rencontre aux étages collinéen à montagnard, dans les lieux frais et ombragés ainsi que dans les dépotoirs[3].

C'est une plante rudérale (haies, broussailles, talus, terrains vagues) et forestière des sols calcaires ou saturés, commune en Europe.

Usages modifier

Usage alimentaire modifier

Préparation pour pesto d'alliaire et amandes
Pesto d'alliaire aux noix

Ses racines possèdent un goût proche du radis et sont également consommables. Les jeunes feuilles mélangées dans une salade apportent un léger goût d'ail. Les tiges cueillies au printemps ont un goût sucré de chou. On peut également l'employer dans du beurre ou en faire du pistou[5]. Les fleurs ont aussi un goût d'ail et peuvent servir à parfumer tous types de plats[6].

L'alliaire est employée comme condiment[3] pour les céréales et les légumes, grâce à ses graines qui peuvent servir de substitut à la moutarde noire dans l'élaboration du condiment du même nom (moutarde)[7].

Des graines de cette plante sous forme de phytolithes ont été identifiées dans des dépôts de nourriture sur des poteries préhistoriques. C'est la première preuve directe de l’utilisation d'une épice dans la cuisine en Europe entre 6 100 et 5 750 ans avant le présent (cal BP)[8].

Usage médicinal modifier

Elle est traditionnellement utilisée pour ses vertus diurétiques, contre les rhumatismes[3], l'asthme et la goutte. On prête aussi des vertus antiseptiques à la plante fraîche, alors utilisée en cataplasme[9]. En médecine de guerre au siècle passé, elle est utilisée sous forme d'alcoolature en lavage puis en compresse pour désinfecter et favoriser la cicatrisation d'ulcérations suppurées[10].

Usage en dépollution modifier

L'alliaire est une plante phytoremédiatrice, capable en particulier d'accumuler le zinc et le cadmium présents dans un sol pollué[11],[12].

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Isabelle Hunault, Plantes sauvages comestibles, Reconnaître et cuisiner 35 plantes communes, Ulmer - (ISBN 978-2-84138-454-9)

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. Les destructeurs des arbres : Alliaire Officinale
  2. Ce que vous devez savoir au sujet de l'alliaire officinale
  3. a b c et d Parc naturel régional des Pyrénées catalanes et Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles, Flore du parc naturel régional des Pyrénées catalanes, Perpignan, Éd. Catapac, , 244 p. (ISBN 2-909524-23-X, BNF 42720645), p. 21
  4. Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
  5. Michel Botineau, Guide des plantes comestibles de France, Humensis, (lire en ligne), p. 148.
  6. Myriam Pied, 15 plantes sauvages comestibles du printemps en Pays catalan, Argelès-sur-Mer, La cueillette de Pyrène, , 95 p. (ISBN 9782958726607), p. 29-32
  7. François Couplan, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé, , p. 62
  8. Phytoliths in Pottery Reveal the Use of Spice in European Prehistoric Cuisine
  9. Ferdinand Paris, Guide des plantes médicinales : 401 plantes analysées dont 234 reproduites en couleurs et 46 à la plume, Delachaux & Niestlé, (ISBN 2-603-00001-2 et 978-2-603-00001-4, OCLC 31143121, lire en ligne)
  10. Henri Leclerc, Précis de phytothérapie : essais de thérapeutique par les plantes françaises, Masson, (ISBN 2-225-45595-3 et 978-2-225-45595-7, OCLC 21072399, lire en ligne)
  11. Edwige Prompt, « Le Pays de Montbéliard convertit une friche industrielle en “laboratoire vivant” », Les Échos,‎ (ISSN 2270-5279, lire en ligne, consulté le ).
  12. Péter Erdő, « Le phytomanagement : dépolluer les sols grâce aux végétaux », Bourgogne-Franche-Comté, (consulté le ).