Alphonse Hurth

résistant français alsacien employé municipal de la ville de Colmar pendant la Seconde Guerre mondiale
Alphonse Hurth
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 35 ans)
BruchsalVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Conflit
Distinctions
Archives conservées par
Service historique de la Défense (AC 21 P 50886, SHD/ AC 21 P 573994)[1]
Service historique de la Défense (GR 16 P 299685)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Plaque commémorative

Alphonse, Ambroise Hurth, né le à Ingersheim, est un résistant employé municipal de la ville de Colmar resté en poste au sein de l'administration en Alsace annexée pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est guillotiné le (à 35 ans) à Bruchsal[2].

Biographie modifier

Alphonse Hurth travaille dans les bureaux des usines Herzog et Kiener puis il entre aux services municipaux de Colmar comme employé de bureau de recensement de la ville[3].

En , il épouse Marguerite Schilinger née le à Wintzenheim. Il a quatre enfants[4],[5].

Après l'annexion de fait de l'Alsace, il entre en contact avec Eric Edenwald, Frédéric Hunsinger, René Hirlemann et Armand Walter qui travaillent dans la police Colmarienne.

Comme Eric Edenwald et Frédéric Hunsinger, il s'engage au sein du réseau Famille Martin des Forces Françaises Combattantes (FFC). Sa mission est de dérober des Kennkarten, des cartes d'identité vierges que remplit Émilie Edenwald. Eric Edenwald leur applique les tampons du service de police et Charles Baumann, employé de l'imprimerie Lorentz réalise les faux cachets. Au total il subtilise une cinquantaine de cartes[3].

Ainsi il participe aux filières d'évasion. Il est en contact avec d'autres mouvements de résistance comme ceux d'Eugène Hussmann, Jean-Jacques Rinck, Joseph Rey, Jean Metzger (le responsable du réseau Famille Martin pour Colmar), Robert Oberlin et Martin Busser[3].

En avril 1943 le groupe de résistants policiers est démantelé. Alphonse Hurth est arrêté le 20 avril 1943 à la mairie d'Ingersheim[4]. Il est emprisonné à Colmar puis le 28 au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck. Le 2 janvier 1944 il est transféré à la prison de la rue du Fil à Strasbourg. Le 3 mai 1944 il est envoyé à la prison de Fribourg-en-Brisgau où il est jugé le 9 mai 1944 par le Volksgerichtshof (tribunal du peuple) qui le condamne à mort « pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi ». Face aux accusations des juges, il répond : « Je suis français ». Il est déporté à Stuttgart puis à Bruchsal[3].

Il est guillotiné le 22 septembre 1944[4]. Son corps est transporté à l'université de Heidelberg où les troupes américaines le trouve parmi d'autres corps. Il est incinéré et la Croix-Rouge française rapatrie son urne funéraire à Ingersheim. Il est inhumé le lors d'une cérémonie en présence de la population[5].

Reconnaissance modifier

Il est reconnu « mort pour la France »[6] et « déporté résistant »[7],[8].

Distinctions modifier

« Magnifique Alsacien qui a mis au service de son admirable patriotisme, une énergie, une intelligence et un courage exceptionnels. N'a cessé de servir la France sauvant un grand nombre de ses compatriotes des mains de la Gestapo, recueillant et transmettant des renseignements précieux. A été l'honneur de la Police de Colmar. Arrêté le 20 avril 1943, a été condamné à mort par l'ennemi et est tombé pour la France comme le plus beau des soldats. »

Reconnaissance modifier

Notes et références modifier

  1. a et b « https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005a29459ee9ed0 »
  2. a et b Léon Strauss, « HURTH Alphonse, Ambroise », sur maitron.fr, (consulté le )
  3. a b c d et e Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), La Résistance des Alsaciens, Paris, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 959964698, lire en ligne)
  4. a b et c Frank, Guy., Wintzenheim 1939-1945 : la guerre, la Résistance, la Libération, Jérôme Do Bentzinger, (ISBN 2-84960-029-6 et 978-2-84960-029-0, OCLC 57250502, lire en ligne)
  5. a et b « Alphonse Hurth, policier mort en déportation », sur wintzenheim3945.free.fr, Société d'Histoire de Wintzenheim, (consulté le )
  6. « Base des militaires décédés pendant la Seconde Guerre mondiale - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  7. « Titres, homologations et services pour faits de résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  8. a et b « Base des déportés-résistants - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  9. « Base des médaillés de la résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  10. « France (Haut-Rhin) Ingersheim (68040) », sur monumentsmorts.univ-lille.fr (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Alphonse Hurth », dans La résistance des Alsaciens, Fondation de France, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article DVD pédagogique.
  • Guy Frank, WINTZENHIEM 1939-1945, Colmar (Haut-Rhin), Bentzinger éditeur, , 294 p.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier