Alsace (frégate)

frégate française de classe Aquitaine

Alsace
illustration de Alsace (frégate)
L'Alsace en .

Type Frégate
Classe Aquitaine
Fonction militaire
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Constructeur Naval Group
Chantier naval Lorient
Fabrication acier
Design furtif
Commandé 2008
Quille posée
Lancement
Acquisition
Commission
Équipage
Équipage 132 (maximum 165)
Caractéristiques techniques
Longueur 142 m
Maître-bau 20 m
Tirant d'eau 7,30 m
Déplacement 6 000 tonnes
Propulsion 1 turbine General Electric-Avio LM2500 + G4 (CODLOG) de 32 MW
4 MTU de 2 MW couplés à 2 Jeumont de 2,2 MW
1 secours Brunvoll
Vitesse 27 nœuds (turbine)
16 nœuds (électrique)
7 nœuds (secours)
Caractéristiques militaires
Armement 2 Sylver A50 : 16 missiles Aster 15
2 Sylver A50 : 16 missiles Aster 30
8 Exocet MM40 Block3
Torpilles MU90
1 tourelle de 76 mm
2 Narwhal 20 mm
Électronique Radar Thales Herakles+
radar de navigation et de surveillance Terma A/S SCANTER 2001
conduite de tir NA-25 XP
sonar de coque UMS 4110
système remorqué CAPTAS-4
Rayon d'action 6 000 nautiques à 15 nœuds
Aéronefs NH 90 NFH
Carrière
Propriétaire Marine nationale
Pavillon Pavillon national français France
Port d'attache Toulon
Indicatif D656

L'Alsace (indicatif visuel D656) est la septième frégate du programme FREMM, lancé en commun par la France et l'Italie. Contrairement aux précédentes unités de la classe Aquitaine, il s'agit de la première frégate à être orientée vers la lutte antiaérienne dite « renforcée[1] ». L'Alsace possède les mêmes moyens de lutte ASM que les six premières FREMM mais ne dispose pas des missiles de croisière navals (MdCN). Elle a été livrée à la Marine nationale le à Toulon[2], et entre en service le [3].

Caractéristiques modifier

Navigation et veille modifier

Conçue pour la lutte antiaérienne, la principale différence visuelle avec les navires précédents de la classe Aquitaine tient dans la forme du mât, qui a été modifié à sa base pour être le plus fin possible afin de réduire au maximum l'effet de masque sur l'arrière pour le radar tournant Herakles +. La puissance de celui-ci est augmentée et il est intégré avec un module spécifique dans le système de combat SETIS (ajout d'un poste de directeur de la lutte antiaérienne de zone et de trois consoles supplémentaires dans le central opération)[1],[4]. La forme de la passerelle est également légèrement modifiée[1].

L'équipage de l'Alsace est composé de 132 marins (dont quatorze pour le groupe hélicoptère) et peut accueillir trente-trois passagers supplémentaires (état-major embarqué ou commandos marine), soit une capacité d'accueil de 165 personnes, contre 145 sur les précédentes FREMM[5],[4].

Armement modifier

Du fait de son orientation principale vers la défense anti-aérienne, l'Alsace n'embarque pas de missile de croisière naval (MdCN) mais quatre systèmes Sylver A50[4], portant un panachage de seize missiles Aster 15 et de seize missiles Aster 30, auxquels s'ajoutent huit missiles antinavires Exocet MM40 Block3, une tourelle OTO Melara de 76 mm conduite par un système STIR 1.2 EO Mk2 de Thales[6], deux canons Narwhal téléopérés de 20 mm et des tubes lance-torpilles pour MU90[1],[4]. Elle possède également deux brouilleurs, deux lance-leurres anti-missiles et deux lance-leurres anti-torpilles. L'Alsace dispose également des mêmes capacités de lutte anti-sous-marine que les frégates de la classe Aquitaine[2].

Le bâtiment embarque un hélicoptère NH 90 NFH (Caïman marine)[4].

Construction modifier

Le projet contractuel de FREMM dédiées à la défense anti-aérienne remonte à 2008, lors de l'abandon – pour des raisons budgétaires – des troisième et quatrième frégates de la classe Horizon[4].

La construction de l'Alsace a débuté en aux chantiers Naval Group de Lorient avec la pose de la quille[7],[1]. La mise sur cale a eu lieu en pour l'assemblage des dix blocs flotteurs et des six blocs modulaires de superstructures[4]. La frégate a été mise à l'eau le dans le Scorff, à Lorient.

L'Alsace a débuté ses essais en mer le au large de Lorient[8]. Ils se sont prolongés dans le golfe de Gascogne jusqu'en , avant son appareillage pour Toulon pour finir les tests de défense anti-aérienne[9]. L'Alsace a été livrée a la Marine nationale le à Toulon[2].

Carrière opérationnelle modifier

La principale mission de l'Alsace est la lutte antiaérienne de premier rang, au sein d'un groupe aéronaval (comprenant le Charles de Gaulle) ou amphibie (comprenant un porte-hélicoptères amphibie de la classe Mistral)[5], en remplacement de la frégate Cassard, retirée du service en [4]. Après une période d'essais de plusieurs mois entamée en 2021 qui la verra être déployée avec le groupe aéronaval, notamment en compagnie du Charles de Gaulle et du sous-marin Suffren, et tirer un missile surface-air Aster 30, elle entre en service dans la Marine nationale le [3].

Crise en Mer Rouge (2023-2024) modifier

Dans la nuit du 26 au 27 janvier le pétrolier Marlin Luanda est touché par un missile houthis. Très vite un important incendie se déclare à bord en raison des hydrocarbures très inflammable transportés. La frégate française de premier rang L’Alsace, le destroyer américain USS Carney et la frégate indienne Visakhapatnam ont porté assistance au navire en dépêchant leurs équipes anti-incendie permettant de maitriser le brasier après 20h de lutte[10].

Dans la nuit du 19 au 20 février, les frégates françaises FREMM Alsace et Languedoc abattent 2 drones Houthis au dessus de la mer Rouge et du golf d'Aden[11]. Tôt le 22 février, une des 2 FREMM engage et détruit 2 drones de combats aériens[12].

Le 9 mars, les Houthis lancent une vaste attaque de drones aériens kamikazes contre les navires des coalitions et contre le remorquage du MV True Confidence touché le 6 mars. La FREMM Alsace abat trois drones kamikazes en utilisant aussi bien des missiles Aster, des canons et une mitrailleuse Browning M2, tandis que les forces aériennes françaises à Djibouti, des Mirage 2000-5F de l'escadron de chasse 3/11 Corse, abattent un autre drones kamikazes[13],[14].

Le 20 mars, l'hélicoptère embarqué de la FREMM Alsace abat un drone houthis "Sayad" à proximité d'un navire commercial. Cette destruction fut faite par un hélicoptère AS.565SA Panther de la flottille 36F, à priori par un tir de mitrailleuse AANF1[15].

Le 21 mars, la FREMM Alsace abat trois missiles balistiques houthis visant sa position avec ses missiles Aster, une première pour la Marine nationale[16].

Après trois mois passé en Mer Rouge, la frégate rentre à quai le 4 avril 2024, et son commandant affirme que "la menace sur le bateau était bien plus importante en mer Rouge" que pendant l'opération Harmattant[14].

Notes et références modifier

  1. a b c d et e Vincent Groizeleau, « Lorient : Avec l’Alsace, Naval Group assemble son 117ème navire depuis 95 ans », Mer et Marine, 3 octobre 2018
  2. a b et c Vincent Groizeleau, « À bord de l'Alsace, première FREMM de défense aérienne », Mer et Marine,‎ (lire en ligne)
  3. a et b Laurent Lagneau, « La frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée « Alsace » mise officiellement en service », Opex360,‎ (lire en ligne)
  4. a b c d e f g et h Vincent Groizeleau, « Alsace : la première FREMM DA en achèvement à flot », Mer et Marine, 25 avril 2019.
  5. a et b Laurent Lagneau, « La frégate multi-missions de défense aérienne Alsace a été mise à flot », opex360.com, 19 avril 2019
  6. Remplaçant un système Najir de Safran sur les autres FREMM.
  7. Vincent Groizeleau, « La construction de la FREMM Alsace a débuté », Mer et Marine, 21 septembre 2016
  8. Vincent Groizeleau, « La FREMM Alsace débute ses essais en mer », Mer et Marine,‎ (lire en ligne)
  9. Vincent Groizeleau, « La FREMM DA Alsace en route pour Toulon », Mer et Marine, 30 mars 2021.
  10. Compte officiel des forces françaises aux Emirats arabes unis, « Attaque du pétrolier Marlin Luanda dans le golfe d'Aden », sur Compte officiel des forces françaises aux Emirats arabes unis et déployées en océan Indien - twitter.com, (consulté le )
  11. Armée française - Opérations militaires (Etat-major des armées, Cellule communication), « Interceptions de drones aériens en provenance du Yémen », sur Compte officiel de l'État-major des armées (EMA) - twitter.com, (consulté le )
  12. Commandement Maritime de la zone Océan Indien (ALINDIEN) - Cellule communication, « Interception de drones aériens en provenance du Yémen », sur Compte officiel des forces françaises aux Emirats arabes unis - twitter.com, (consulté le )
  13. Armée française - Opérations militaires, « Destruction de 4 drones hostiles en provenance du Yémen par des moyens maritimes, sous commandement 🇪🇺 », sur Compte officiel de l'État-major des armées (EMA) - twitter.com,‎ (consulté le )
  14. a et b Laurent Lagneau, « La FREMM DA Alsace a dû utiliser l'une de ses mitrailleuses de 12,7 mm contre les drones houthis », sur Zone Militaire, (consulté le )
  15. Laurent Lagneau, « L’hélicoptère embarqué à bord de la frégate Alsace a abattu un drone houthi », sur opex360.com, (consulté le )
  16. Laurent Lagneau, « Pour la première fois, une frégate française a intercepté trois missiles balistiques tirés depuis le Yémen », sur opex360.com, (consulté le )

Annexes modifier

Articles connexes modifier