Ernest Mouchez
Ernest Amédée Barthélemy Mouchez, né à Madrid le et mort à Wissous le , est un astronome, hydrographe et contre-amiral français, membre de l'Académie des sciences et directeur de l'Observatoire de Paris.
Nom de naissance | Ernest Amédée Barthélemy Mouchez |
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Naissance |
Madrid |
Décès |
(à 70 ans) Wissous |
Nationalité | Française |
Profession | |
Autres activités | |
Distinctions |
Membre de l'Académie des sciences en 1875 Commandeur de la Légion d'honneur en 1875 |
Compléments
- Nommé contre-amiral le
Biographie
modifierErnest Mouchez est devenu aspirant de marine en 1839, enseigne de vaisseau en 1843, lieutenant de vaisseau en 1848, capitaine de vaisseau en 1867.
Pendant la guerre de 1870, il fut chargé d'organiser la défense du Havre dans des conditions tout à fait défavorables. Malgré cela, il mit la ville en état de résister à l'ennemi.
Il fut chargé par le ministère de la Marine d'importants travaux hydrographiques sur les côtes de l'Amérique-du-Sud et sur celles de l'Algérie.
Il milite en faveur d'une formation astronomique accrue des officiers de Marine. Il est nommé membre du Bureau des longitudes le . A la demande de l'Académie des sciences, il mène une mission de la Marine pour l'observation du transit de Vénus devant le Soleil à l'île Saint-Paul, dans le sud de l'océan Indien, le . À son retour, il fait approuver par le Bureau des longitudes son projet d'un observatoire chargé de compléter les connaissances astronomiques des officiers issus de l'École navale. Le projet est appuyé par plusieurs institutions et ministères, la Marine, l'Instruction publique, le département de la Guerre, et surtout la ville de Paris qui octroya une zone au sud-ouest du parc Montsouris.
Il est promu commandeur de la Légion d'honneur le 8 juillet 1875[1] et quelques jours plus tard, le 19 juillet 1875, il est élu membre de l'Académie des sciences (section astronomie).
Il devient directeur de l'Observatoire le et est nommé trois jours plus tard, le 29 juin contre-amiral. Il organisa à l'Observatoire un service de photographie stellaire destiné à établir la carte du ciel. Son passage comme directeur de l'Observatoire de Paris est aussi marqué par la création d'un musée d'instruments astronomiques et de documents scientifiques anciens et par la publication d'un catalogue où sont consignés les résultats des observations méridiennes faites depuis 1837.
Comme membre de l'Académie des sciences, il lance l'idée de la création d'une carte du Ciel[2]. Mais la France ne pouvant réaliser seule cette entreprise, ne disposant pas d'observatoires dans toutes les parties du monde, il propose une réunion comprenant les directeurs d'observatoires du globe et des savants de divers ordres, afin qu'ils s'entendent pour choisir les stations et le même type d'appareil photographique et pour adopter une même échelle et une même méthode. Quatre congrès se réunirent sur ce thème. Il est président de la Commission permanente des trois premiers en 1887, 1889, 1891, à l'Observatoire de Paris. Il y est décidé que le ciel serait divisé en 18 zones à peu près égales, dont chacune serait attribuée à un observatoire du globe.
Hommages
modifierOnt été nommés d'après lui :
- La rue de l'Amiral-Mouchez près du parc de Montsouris, à Paris, porte son nom depuis 1894.
- Le boulevard de l'Amiral-Mouchez au Havre
- La rue de l'Amiral-Mouchez à Wissous dans l'Essonne où se trouve sa maison sur laquelle est fixée une plaque commémorative [3].
- La rue Mouchez à Brest.
- Le quai de l'Amiral-Mouchez nommé en 1921 à Chatou, commune où vécut une partie de sa famille et où il fut enterré.
- Mouchez, un cratère lunaire nommé par l'Union astronomique internationale en 1935.
- Amiral Mouchez, navire hydrographique de la Marine nationale en service de 1937 à 1965. Il fut transformé en aviso pendant la Seconde Guerre mondiale[4]. Un portrait d'Ernest Mouchez par Nadar décorait la galerie du navire. C'est ce navire qui, en novembre 1945, transporte le maréchal Pétain sur l'île d'Yeu.
Notes et références
modifier- « Base de données Léonore - Notice : L1947059 », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
- Il y déclare en 1887 : « Il ne sera plus nécessaire de disposer de grands et coûteux instruments, ni de se fatiguer à passer des nuits à les manœuvrer (...) : toutes ces opérations se trouveront transformées en une étude au microscope, faite à loisir, commode, facile, sans frais aucun. » (Voir J. Lamy, 2008 )
- « L’amiral avait jeté l’ancre à Wissous pour cartographier le ciel », sur leparisien.fr (consulté le )
- Base de données A la mer
- Archives manuscrites conservées à l'observatoire de Paris - Projet ALIDADE [1]
Pour les archives concernant Mouchez, voir ci-dessous, Guy Boistel, 2010, L'observatoire de la Marine et du Bureau des longitudes au parc Montsouris, 1875-1914 (Une école pratique d'astronomie à destination des marins et des explorateurs), Paris, IMCCE/E-dite (Biographie renouvelée d'Ernest Mouchez et page oubliée d'un pan entier de l'histoire du Bureau des longitudes). Avec Bibliographie étendue (archives manuscrites, sources primaires et secondaires)
Bibliographie
modifier- Guy Boistel, — 2006, « Instruire les marins avec les moyens du bord : l’observatoire de Montsouris », Les génies de la science, n°28, août-octobre 2006, 28-33. — 2006, « De quelle précision a-t-on réellement en mer ? Quelques aspects de la diffusion des méthodes astronomique et chronométrique des longitudes en mer en France, de Lacaille à Mouchez (1750-1880) », Histoire & Mesure, XXI/2, 121-156. — 2006, « L’enseignement de l’astronomie nautique dispensé aux marins : structures, difficultés des concepts et renouvellement méthodologique, XVIIIe – XIXe siècles », Cahiers d’histoire et de philosophie des sciences, hors-série, Actes du Congrès de la Société Française d’Histoire des Sciences et des Techniques de Poitiers 2004, 307-309. — 2007, « Des bras de Vénus aux fauteuils de l’Académie : comment le passage de Vénus devant le soleil en décembre 1874 permit à Ernest Mouchez de devenir le premier marin directeur de l’Observatoire de Paris », Cahiers François Viète, Actes de la journée Vénus, n°11-12, 113-127. — 2010, « Training seafarers in astronomy : methods, naval schools and naval observatories during the Eighteenth- and Nineteenth- Century France », in D. Aubin, C. Bigg and H. O. Sibum (dir.), The Heavens on Earth : Observatories and Astronomy in Nineteenth-Century Science and Culture, Durham, Duke University Press, Coll. « Science & Cultural Theory », 148-173 (ISBN 978-0822346401). — 2010, « Un observatoire pour la formation des militaires, des géographes et des explorateurs en plein Paris : l'observatoire de la Marine et du Bureau des longitudes au parc Montsouris, 1875-1915 », in Jérôme de la Noë et Caroline Soubiran, La (re)fondation des observatoires astronomiques sous la IIIe République, Presses Universitaires de Bordeaux, 127-146.
- Guy Boistel, 2010, L'observatoire de la Marine et du Bureau des longitudes au parc Montsouris, 1875-1914 (Une école pratique d'astronomie à destination des marins et des explorateurs), Paris, IMCCE/E-dite (Biographie renouvelée d'Ernest Mouchez et page oubliée d'un pan entier de l'histoire du Bureau des longitudes). Avec Bibliographie étendue (archives manuscrites, sources primaires et secondaires).
- Jérôme Lamy, 2008, La carte du Ciel, Paris, Observatoire de Paris/EDP Sciences (sur l'histoire du grand projet international mis en œuvre par Mouchez à l'observatoire de Paris en 1886).
- Robert Mouchez, 1970, Amiral Mouchez, marin, astronome et soldat, 1821-1892, (Paris : Cujas, 1970 (biographie par le petit-fils de l'amiral).
- Ernest Mouchez, La photographie astronomique à l'Observatoire de Paris et la carte du ciel (1887) (Lire en ligne)
Liens externes
modifier- Notice biographique
- Publications numérisées sur la bibliothèque numérique de l'Observatoire de Paris