Ami et Amile

chanson de geste française du Moyen Âge

Ami et Amile est un roman de chevalerie français basée sur une légende très répandue de l'amitié et de sacrifice. Il s'agit de l'histoire de deux amis, l'un d'entre eux, Ami, a été frappé par la lèpre parce qu'il avait commis un parjure pour sauver son ami. Une vision l'a informé qu'il ne pourrait être guéri qu'en se baignant dans le sang des enfants d'Amile. Lorsqu'Amile a appris cela, il a sacrifié ses enfants, qui sont, cependant, miraculeusement revenus à la vie après la guérison d'Ami.

Fragment du manuscrit d’Ami et Amile.

La version francienne de cette chanson de geste ne nous est parvenue que par un seul manuscrit (n° 860 du fonds français de la Bibliothèque Nationale), qui semble dater de la seconde moitié du XIIIe siècle[1]. La plus ancienne version connue se retrouve dans une épître en latin due à un moine de l'abbaye de Fleury, Raoul le Tourtier, mort vers 1114[1].

Résumé modifier

Ami a épousé Lubias et est devenu comte de Blaives (Blaye), tandis qu'Amile est devenu sénéchal à la cour de Charlemagne, et est séduit par la fille de l'empereur, Bellisant[2]. Les amants sont trahis, et Amile est incapable de trouver les soutiens nécessaires pour lui permettre de se dégager par l'épreuve du combat singulier. Il obtient un sursis, et va à la recherche d'Ami, qui s'engage pour le remplacer dans le combat, tirant parti de leur parfaite ressemblance. Il sauve ainsi son ami, mais ce faisant, commet lui-même un parjure. Ami, frappé par la lèpre, retrouve après de longues années Amile et la guérison.

On remarque dans ce texte des réminiscences évidentes de l'histoire de Damon et Pythias. La légende d'Ami et Amile se retrouve sous de nombreuses formes avec de légères variations, les noms et les positions des amis étant parfois inversés. La couronne du martyre n'est pas absente, les amis ayant été tués par Ogier de Danemarche à Novara sur le chemin du retour d'un pèlerinage en Terre Sainte.

Postérité de l'œuvre modifier

La forte relation d'amitié a été vue comme un modèle de fraternité[3],[4].

Bibliographie modifier

  • Joël Blanchard, Ami et Amile : chanson de geste, Édition Honoré Champion, France, 1985 (version originale publiée en 1200)

Notes et références modifier

  1. a et b Ami et Amile, chanson de geste publiée par Peter F. Dembowski, Honoré Champion, 1987 (ISBN 2-85203-039-X) (Introduction de P.F. Dembowski).
  2. André Mary, Ami et Amile. Chanson de geste. Traduction en français moderne par Joël Blanchard et Michel Quereuil (compte rendu), Revue belge de philologie et d'histoire, 1986 , Volume 64, Numéro 3, pages 664-666, Langues et littératures modernes
  3. Marine Gasc, racontemoilhistoire.com, Le bisou, France, 20 janvier 2016
  4. Yannick Carré, Le baiser sur la bouche au Moyen Age: rites, symboles, mentalités, à travers les textes et les images, XIe – XVe siècle, Le Léopard d'Or, 1992, page 357.

Voir aussi modifier

Bibliographie complémentaire modifier

  • Jean-Pierre Martin, « Les nouvelles aventures d’Ami et Amile au XVe siècle », dans Façonner son personnage au Moyen Âge, Presses universitaires de Provence, coll. « Senefiance », (ISBN 9782821836136, lire en ligne), p. 223–232

Liens externes modifier

  • Laurent Brun, Em Angevaare et Samuel N. Rosenberg, « Ami et Amile », sur ARLIMA - Archives de littérature du Moyen Âge, (consulté le ).
    Liste des différentes versions médiévales d'Ami et Amile et bibliographie

Articles connexes modifier