Anas Sefrioui
Anas Sefrioui, né à Fès le , est un homme d'affaires marocain.
Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
أنس الصفريوي |
Nationalité | |
Activité | |
Parentèle |
Ahmed Osman (father of son-in-law) |
Actif dans plusieurs secteurs, il est surtout connu pour être le fondateur et patron du groupe immobilier Addoha.
Sa fortune est estimée à près de 1,6 milliard de dollars en 2012 par Forbes[1].
Parcours
modifierOrigines et Famille
modifierAnas Sefrioui est né à Fès en 1957. Il a 8 frères et sœurs.
Son père, Haj Abdeslam Sefrioui est un riche homme d'affaires fassi qui possède des mines de Rhassoul (argile minéral) et est présent dans l'industrie et l'immobilier. Il est également propriétaire d’une compagnie maritime.
Débuts
modifierAnas Sefrioui quitte le lycée à l'age 15 ans, sans le baccalauréat, pour travailler directement avec son père[2] .
Il l'aide à gérer les mines de Rhassoul (الغاسول) une argile naturelle riche en magnésium utilisée dans les produits de beauté et la pharmacie. Un des seuls gisements connus de Rhassoul se trouve au Maroc, dans la province de Boulemane, à environ 200 km au sud de Fès. Il est détenu depuis 1954 par la famille Sefrioui via la société Société du Ghassoul et de ses dérivés Sefrioui.
Dans les années 70, Anas Sefrioui reprend avec son père des usines de fabrication de papier et d’emballage à Casablanca, Tanger, Fès et Agadir. A la fin des années 1980, Anas Sefrioui produit 50 % des emballages de ciment au Maroc.
Promoteur immobilier
modifierEn 1987, il se lance dans l'immobilier et crée le groupe Addoha, qui fait de la viabilisation et le lotissement de terrains économiques. Une sorte de période probatoire qui prépare un grand bond. En 1995, faisant écho à l'opération 200 000 logements initiée par le roi Hassan II, Addoha en bénéficie. Sefrioui réalise son 1er programme de logements sociaux portant sur 2371 appartements à Aïn Sebaâ
Dans les années 2000, l’État Marocain lance d'importants programmes de développement immobilier dans le logement social. Le groupe immobilier dirigé par Anas Sefrioui, Addoha en est un des principaux bénéficiaires.
En 2003, Anas Sefrioui lance le concept de guichet unique. Dans ses locaux, l'entreprise accueille des agences bancaires, des notaires, et même certains services administratifs publics. Le plus grand coup marketing de Addoha est son slogan publicitaire « ch’ra b’tamane l’kra » (l’achat au prix de la location). Sefrioui souligne « Addoha est aujourd’hui aussi connue au Maroc que Coca Cola »[2].
En juin 2006, Anas Sefrioui introduit le groupe Addoha en bourse en cédant cession de 35 % du capital au prix de 585 dirhams l’action. L’offre publique de vente (OPV) a été souscrite 18 fois, ce qui a permis à Anas Sefrioui d’empocher la somme de 2,7 milliards de dirhams en cash. Par ailleurs, 62% d’Addoha appartiennent toujours à Anas Sefrioui, soit 25 milliards de dirhams. En moins de 6 mois, le cours d’Addoha est multiplié par six. Certains parlent alors d'hystérie spéculative, d'autres, plus critiques, évoquent un énorme délit d'initié.
Anas Sefrioui devient alors un des hommes les plus riches du Maroc[2].
Activités en Afrique
modifierLe 6 avril 2016, Anas Sefrioui lance les travaux de construction d'une cimenterie en Côte d'Ivoire, en présence de Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire. Quelques mois plus tard, en juin 2016, Anas Sefroui inaugure une cimenterie au Gabon pour plus de 350 millions de dirhams au sud de la capitale Libreville, en présence du président Ali Bongo.
Affaires personnelles
modifierOutre la direction du groupe Addoha, Sefrioui détient plusieurs affaires personnelles dans différents domaines.
Il détient notamment Les pepinieres de l'Atlas[3] et il cherche à se développer dans le secteur de l'agriculture [3]
Vie privée
modifierAnas Sefrioui a déclare être un homme très religieux[2]. Il affirme nommer des projets immobiliers de noms extraits du Coran[2].
Anas Sefrioui dit faire un pèlerinage (hajj) à La Mecque chaque année[2].
Il est connu comme un important collectionneur d’œuvres d'arts[4],[5] et détient de nombreux tableaux de Hassan El Glaoui [6].
Affaires
modifierAffaire Inspirations écos
modifierEn août 2010, le journal Les Inspirations écos publie une longue enquête sur Addoha. Addoha y est accusé d'arnaque par plusieurs clients[7]. Anas Sefrioui rencontre plusieurs fois le propriétaire du journal, Moulay Hafid El Alamy pour discuter de cet article. Celui-ci refuse d'intervenir et déclare que sa rédaction est indépendante [8].
Affaire EPC
modifierL'entreprise EPC Maroc accuse la direction de Addoha d'avoir démoli son ancien siège illégalement à Bouskoura. L'affaire fait la une des journaux au Maroc [9].
Au lendemain de l’annonce par la société EPC Maroc de l’assignation devant le tribunal correctionnel de Anas Sefrioui et des membres de sa famille, le président-directeur général fustige la tentative malhonnête de désinformation. Selon lui, EPC Maroc a cherché à porter atteinte à la réputation de sa famille à travers une communication étayée d’informations volontairement erronées. Cette communication commence par invoquer l’article 570 du Code pénal aux seules fins de manipuler l’opinion publique et de nuire aux personnes citées.
Contrairement aux allégations de EPC Maroc, la démolition par la société a été réalisée en conformité avec les procédures légales et réglementaires en vigueur et en présence des autorités compétentes. EPC Maroc occupait une partie du foncier sans disposer ni du droit de propriété commerciale ni du fonds de commerce. Et cela sachant que, contrairement à ses dires, EPC Maroc est immatriculé au tribunal de commerce de Casablanca, au registre n°20059, avec son siège social à Casablanca à l’adresse : immeuble Sémiramis, angle des rues Faker et Kamal, ex-angle des rues Vidal et Heintz, ajoute le PDG.
Voir aussi
modifierRéférences
modifier- « Fiche d'Anas Sefrioui », sur forbes.com
- « Anas Sefrioui. L’homme le plus riche du Maroc (après le roi ?) »
- Bilal Mousjid, « Anas Sefrioui creuse le sillon de l'agrobusiness » [https://ledesk.ma/enoff/anas-sefrioui-cree-simultanement-deux-filiales-dafriculture/%5D, sur Le Desk,
- Kenza Alaoui, « Néophytes, connaisseurs, collectionneurs », sur Maroc-Hebdo,
- El Mehdi Berrada, « Après l'incendie de Addoha, Anas Sefrioui reconstitue sa collection », sur Le Desk,
- Ghassan Waïl El Karmouni, « Un marché en mal d’inspiration », sur Economie et Entreprises,
- « Passe d’armes entre Anas Sefrioui et Moulay Hafid Elalamy », sur Maghreb Intelligence,
- « Anas Sefrioui vs My Hafid Elalamy », sur La Vie Eco, 6 sep, 2010
- « Polémique et bataille judiciaire entre EPC Maroc et Société Fonciere Iskane »,
Annexes
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- « Les 50 personnalités qui font le Maroc : Anas Sefrioui. 52 ans, PDG d'Addoha », Jeune Afrique, no 2545-2546, du 18 au , p. 43
- Elnur Salihovic, Major Players in the Muslim Business World, Universal-Publishers, 2015, p. 178-179