André Boyron
André Boyron (ou Boiron), dit André Baron ou Baron père, est un acteur français né en à Paris où il est mort en .
Surnom |
André Baron Baron père |
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Naissance |
Issoudun (France) |
Décès |
Paris |
Activité principale | acteur |
Lieux d'activité | Paris |
Conjoint | Jeanne Auzoult |
Descendants | Michel Baron |
Scènes principales
Il est le père de Michel Baron (1653-1729), comédien et dramaturge français, sociétaire de la Comédie-Française.
Biographie
modifierAndré[N 1] Boyron naît en 1601[N 2] à Issoudun. Son père, mercier, l'ayant envoyé à la foire de Bourges pour y vendre sa marchandise, le jeune homme y découvre le théâtre et intègre une troupe itinérante[3],[1],[4]. Ayant gagné en expérience et en notoriété, il s'installe à Paris et est engagé vers 1634 par Montdory, directeur de la troupe du Marais, afin de concurrencer celle de l'hôtel de Bourgogne qui venait de lui ravir avec l'appui du roi ses principaux éléments parmi lesquels Le Noir, L'Espy et Jodelet[5]. Il en devient rapidement l'une des « têtes d'affiche », mais une attaque, causant une apoplexie de la langue[6], contraint Montdory à se retirer en 1637 au profit du comédien Floridor. Baron rejoint alors la troupe de l'hôtel de Bourgogne.
Il y fait la connaissance de la comédienne Jeanne Auzoult (1625-1662), de vingt-quatre ans sa cadette et dont les parents, Jean Auzoult et Anne de Crenet, font partie de la troupe. Il l'épouse le en l'église de Saint-Nicolas-des-Champs ; Jeanne Auzoult fera désormais carrière sous le nom de « Mlle Baron[7],[1] ou « la Baronne »[8]. À défaut de qualités d'actrice, sa beauté lui attire le succès et suscite la jalousie de son mari[9]. Tallemant des Réaux rapporte ainsi que Floridor, qui rejoint l'hôtel de Bourgogne en 1647, « était amoureux de sa femme et une fois qu'il sembla au mari qu'elle avait parlé (sur le théâtre et dans son rôle) trop passionnément à Floridor, au sortir de la scène, il lui donna deux bons soufflets »[10],[1],[9],[N 3]
André Boyron et Jeanne Auzoult ont six enfants[8],[11] :
- Claude, né en 1644 ;
- Jeanne-Florence, née en 1646 ;
- Charles, né en 1647 ;
- Jérôme, né en 1648 ;
- Nicolas, né en 1650 ;
- Michel, né en 1653, qui deviendra un des principaux acteurs de la troupe de Molière et l'un des membres fondateurs de la sociétaire de la Comédie-Française.
En , André Boyron qui joue le rôle de don Diègue dans Le Cid de Corneille, se blesse le pied avec son épée[12]. Atteint de gangrène et refusant l'amputation, il meurt quelques jours plus tard[13],[7].
Notes et références
modifierNotes
modifier- ↑ Prénommé à tort Michel par les premiers biographes[1].
- ↑ Date déduite de son acte de mariage indiquant qu'il avait 40 ans à son mariage en 1641[2].
- ↑ Six décennies plus tard, Madame Palatine, dans une lettre à sa fille, revient sur ce thème en l'enrichissant d'un détail : « On entend souvent dire ici qu'un certain Floridor était meilleur comédien que [Michel] Baron, mais j'ai du mal à le croire. Les mauvaises langues prétendent même que Baron est le fils de Floridor, qui était très amoureux de la mère de Baron, réputée pour sa beauté. » (« Man rühmt hier viel von einem Floridor, so besser soll gewesen sein, als Baron, ich habe es aber mühe zu glauben. Die medisance will, daß Baron Floridors sohn sein solle, denn er war sehr in Baron seine mutter verliebt, so gar ein schön weib gewest ist. » Lettre du 4 juillet 1720 à Anna Katharina von Harling, dans Élisabeth-Charlotte d'Orléans (édition critique d'Eduard Bodemann), Briefe an ihre frühere Hofmeisterin A.K. von Harling, Hanovre, Hahn, , p. 170 (disponible sur Internet Archive).
Références
modifier- Auguste Jal 1867, p. 111.
- ↑ Bert Edward Young 1905, p. 4 et 307.
- ↑ Évrard Titon du Tillet, « Michel Baron », dans Supplément du Parnasse françois, Paris, Jean-Baptiste Coignard fils, (lire en ligne), p. 638-643.
- ↑ Bert Edward Young 1905, p. 5.
- ↑ Bert Edward Young 1905, p. 9.
- ↑ H. Audiffret, « Mondory », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition], tome 28, p. 611-612.
- Henry Lyonnet 1912, p. 84.
- Auguste Jal 1867, p. 112.
- Bert Edward Young 1905, p. 15-16.
- ↑ Gédéon Tallemant des Réaux (rév. Louis-Jean-Nicolas Monmerqué et Paulin Paris), Historiettes, t. VII, Paris, Techener, 1858 3e édition (disponible sur Internet Archive), p. 175, note 1.
- ↑ Henry Lyonnet 1912, p. 84-85.
- ↑ Bert Edward Young 1905, p. 13.
- ↑ Alfred Copin, Histoire des comédiens de la troupe de Molière, Paris, L. Frinzine et Cie, , p. 233-234 (lire en ligne sur Gallica et disponible sur Internet Archive)
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Auguste Jal, « Baron (André - Michel - Étienne-Michel - François - Antoine Boiron dit) », Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, Paris, , p. 111-116 (lire en ligne sur Gallica) ; réimp. Genève, Slatkine, 1970.
- Pierre-David Lemazurier, « Baron », Galerie historique des acteurs du Théâtre-Français depuis 1600 jusqu'à nos jours, Paris, J. Chaumerot, t. I, , p. 76-77 (lire en ligne sur Gallica).
- Henry Lyonnet, « Baron père », dans Dictionnaire des comédiens français (ceux d'hier), Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, (lire en ligne sur Gallica), tome I, p. 84.
- Georges Mongrédien et Jean Robert, Les Comédiens français du XVIIe siècle : Dictionnaire biographique, Paris, éd. du CNRS, .
- Bert Edward Young, « Les premiers Baron », dans Lichel Baron, acteur et auteur dramatique, Paris, Albert Fontemoing, , p. 1-24 (disponible sur Internet Archive) ; réimp. Genève, Slatkine, 1971.
Liens externes
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- Ressource relative au spectacle :