André Romain Prévot

bactériologiste français (1894–1982)
André-Romain Prévot
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 88 ans)
ClamartVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Société française d'hématologie (d)
Académie royale de médecine de BelgiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Abréviation en zoologie
PrévotVoir et modifier les données sur Wikidata

André Romain Prévot (né à Douai le – mort à Clamart le ) est un bactériologiste et taxonomiste français qui a créé une classification bactérienne longtemps en usage en France.

C'est un expert mondial, reconnu en son temps, dans le domaine des bactéries anaérobies (pathologie humaine et animale, rôle biologique environnemental).

Biographie modifier

Formation modifier

Natif de Douai[1],[2] , c'est à Lille qu'André Romain Prévot a suivi les cours de la Faculté des Sciences. Il y suit les cours de spécialité en géologie et obtient le Certificat d'Études Supérieures de Physique, Chimie et Sciences Naturelles et se retrouve décoré de la médaille d'argent de la Faculté des Sciences. Professionnellement, il devient préparateur de minéralogie à l'Institut de Géologie de Lille en [2]. En , il obtient le Certificat d'Études Supérieures de Minéralogie et reçoit la médaille d'or de la Société des Sciences du Nord[2].

La guerre de 1914-1918 le voit affecté comme médecin-auxilliaire dans un régiment d'infanterie. Ce sont alors les tranchées, la Bataille du Chemin des Dames et la bataille de Verdun où son héroïsme lui vaut la remise de la Croix de Guerre[2]. Il prend goût à la médecine et il décide de s'orienter dan cette voie. Toujours en première ligne, il est fait prisonnier lors d'une contre-offensive allemande et emmené en Allemagne. À l'armistice, il est emmené au Danemark pour un échange de prisonniers sanitaires[2]. Il y fait la connaissance d'Anna Sorensen (°10 décembre 1896 à Esbjerg, Danemark), étudiante en médecine, qu'il épouse le 27 septembre 1919 à Paris XVème [2].

Reçu externe des hôpitaux en 1920, il est docteur en médecine en 1924 et docteur en Sciences en 1933[2].

Carrière et distinctions modifier

Il entreprend très tôt une carrière de chercheur. Entré comme boursier à l'Institut Pasteur en 1922, il est chef de laboratoire en 1929, et en 1940 chef du service des anaérobies en 1940. Expert mondial reconnu, il est chargé de mission au Québec pour organiser des recherches dans ce domaine auprès de l'Institut d'Hygiène de l'université de Montréal en 1947[2].

En 1978, son service des anaérobies est reconnu comme Centre National de Référence du botulisme[3].

Il est membre de l'Académie des Sciences en 1963, et de l'Académie de médecine en 1966[2].

Il est officier de la Légion d'Honneur et grand-officier du Mérite national[2].

Travaux modifier

Taxonomiste modifier

Il crée une classification des bactéries sur une base cytophysiologique, la «classification de Prévot», qui restera utilisé durant de nombreuses années surtout en France alors qu'aux États-Unis, c'est la classification du Bergey's qui est utilisée[1],[4].

Il est l'expert français pour l'élaboration du Code International de nomenclature bactérienne[2].

Anaérobies modifier

Il met au point des méthodes de préparation du vaccin antitétanique. Il montre l'importance des infections à anaérobies en pathologie humaine et animale, notamment les corynébactéries et le genre clostridium. Il décrit près de 26 nouvelles espèces d'anaérobies pathogènes[2].

Sous sa direction, son laboratoire est l'un des premiers à étudier les cas de botulisme en France[3].

Il étudie le rôle biologique des anaérobies dans la microflore des sols, des sédiments d'eau douce ou d'eau salée. En 1977, dans son ouvrage Biosynthèse bactérienne du méthane et des pétroles pour l'an 2000, il estime possible une production industrielle de méthane par fermentation[2].

Références modifier

  1. a et b « André Romain Prévot », sur Larousse (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l et m Pierre Lépine, « André-Romain Prévot, Membre de la Section de Biologie humaine et Sciences médicales », C. R. Acad. Sc. Paris, vol. 297,‎ , p. 25-30 (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Christine Rasetti-Escargueil, Emmanuel Lemichez et Michel R. Popoff, « Human Botulism in France, 1875–2016 », Toxins, vol. 12, no 5,‎ , p. 338 (ISSN 2072-6651, PMID 32455538, PMCID 7291226, DOI 10.3390/toxins12050338, lire en ligne, consulté le )
  4. A. Jude et Charles Jaulmes, Pratique du laboratoire, Masson et Direction centrale du Service de santé des armées, , 872 p.

Liens externes modifier

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