André Vervoort
André Vervoort, né à Paris le et mort à Saint-Aubin-du-Thenney le , est un journaliste et homme politique français.
Maire de Colleville-Montgomery | |
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Henri Rochefort (beau-frère et cousin au deuxième degré) Gabriel-Christophe Guérin (grand-père) |
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Biographie
modifierFamille
modifierJoseph Paul André Vervoort, né le au no 32 du quai de Béthune (4e arrondissement de Paris)[1], est le fils d'Alfred Vervoort (1832-1882), sous-chef de bureau à la mairie du 3e arrondissement (puis à la préfecture de la Seine), et d'Estelle-Adélaïde-Palmyre Guérin (1828-1912)[1],[2].
Le grand-père paternel d'André Vervoort est Amédée Vervoort, membre du conseil de l'ordre des avocats de Paris[2].
Les grands-parents maternels d'André Vervoort sont Gabriel-Christophe Guérin, artiste peintre strasbourgeois, et Marie-Adrienne Morel, tante maternelle du célèbre polémiste Henri Rochefort. Ce dernier est donc le cousin germain éloigné au 1er degré d'André Vervoort et de sa sœur Marie-Marguerite Vervoort (1869-1950)[2]. Celle-ci devient vers 1889 la compagne de Rochefort[3], qu'elle épouse le à la mairie du 16e arrondissement[4].
Le , André Vervoort épouse à la mairie du 8e arrondissement Alexandrine-Marguerite Nicolaïdès (1876-1959), fille d'Alexandre Nicolaïdès. Le couple a une fille, Hélène Vervoort.
André Vervoort meurt le à Saint-Aubin-du-Thenney[5], où il est inhumé[1].
Formation et carrière
modifierÉlève des lycées Saint-Louis et Henri-IV, André Vervoort fait paraître un texte dans la Revue critique dès 1884[6]. La même année, il commence sa carrière de journaliste à La France libre d'Adolphe Maujan[7]. Il collabore également à L'Événement d'Edmond Magnier, à L'Écho de Paris, au National[8], à La Presse[9] et à L'Intransigeant de son parent Rochefort, qui publie en feuilleton ses premiers romans (Le Procès de l'abbé en 1887[10], Nini saltimbanque en 1888[11]). En 1889, il devient le correspondant parisien du Courrier de l'Est de Maurice Barrès[12] puis le rédacteur en chef de l'éphémère Justice du peuple de Draguignan, organe de la campagne législative d'Achille Ballière contre Clemenceau[13].
Vervoort devient en 1895 le rédacteur en chef du Jour[14], journal fondé par Charles Laurent, dont il prend bientôt la direction. De 1902 à 1905, il est le directeur et rédacteur en chef du Soir. En 1906, il entre au Gil Blas, où il signe certains articles « Verneuil » et dont il devient chef des informations puis secrétaire de la rédaction en 1909. En 1912, il devient le directeur et rédacteur en chef du Paris-Journal[1].
Il s'est également adonné à l'art dramatique, le plus souvent sous le nom de plume de « Paul Andry » et en collaboration avec Max Maurey[15].
Parcours politique
modifierÀ l'instar de Rochefort, André Vervoort a évolué du radical-socialisme au nationalisme antidreyfusard en passant par le boulangisme.
Lors des élections municipales de 1892, Vervoort, président du Comité républicain national révisionniste local[16], mène une liste de « républicains indépendants » (boulangistes) à Neuilly-sur-Seine, qui n'obtient que 500 voix au premier tour, loin derrière celles du maire Henrion-Berthier (conservateur) et de l'ancien maire Victor Daix (républicain)[17]. L'année suivante, Vervoort se présente comme socialiste révisionniste aux élections législatives. Il est d'abord annoncé dans la 5e circonscription de Saint-Denis, à Courbevoie[18], avec le soutien de la Ligue intransigeante socialiste de Rochefort[19]. Concurrencé par un autre boulangiste, A. Féron[20], il retire cette candidature[21] et opte finalement pour la première circonscription de la Haute-Vienne, à Limoges, dont le député boulangiste sortant, Georges Le Veillé, vient de mourir[22]. Arrivé en troisième position, avec 2 809 voix, derrière le républicain modéré Félix Roussel (4 263) et le radical-socialiste Émile Labussière (6 262)[23], Vervoort se désiste en faveur de ce dernier[24].
Au cours de l'Affaire Dreyfus, Vervoort change de position : après avoir fait paraître dans Le Jour du un article d'Adolphe Possien remettant en doute la culpabilité d'Alfred Dreyfus, il demande vainement au grand rabbin une forte somme pour continuer dans ce sens puis finit par appuyer la campagne antidreyfusarde[25].
Cinq ans plus tard, à l'occasion des élections législatives de 1898, Vervoort est soutenu par des radicaux, socialistes et nationalistes antidreyfusards dans la première circonscription du 18e arrondissement (Grandes-Carrières)[26]. Nettement devancé par le sortant socialiste Marcel Sembat (par 4 503 voix contre 2 320), il se désiste avant le second tour[27]. Pendant la campagne, il a été très vivement attaqué par les journaux dreyfusards tels que Le Sifflet, Les Droits de l'homme et L'Aurore[28], et notamment par les journalistes Laurent Tailhade et Philippe Dubois, qui l'ont traité abondamment de « poisson bleu » (maquereau)[29].
Après être devenu un fervent partisan de Raymond Poincaré dès 1913, Vervoort publie plusieurs brochures patriotiques pendant la Première Guerre mondiale[1].
Après la guerre, il est pendant quelques années le maire de la commune de Colleville-sur-Orne, dans le Calvados (1919-1929)[1].
Accusations
modifierEn 1903, Joseph Besson, du Petit Dauphinois, insinue sans preuve que Vervoort aurait joué un rôle d'intermédiaire pour Edgard Combes dans l'affaire de présomption de chantage dite du « million des chartreux » de Fourvoirie[30].
Une décennie plus tard, lors de l'affaire Caillaux, Vervoort est mentionné car, en 1911, peu de temps avant le remariage de Joseph Caillaux, il aurait été approché en vain par la première épouse du ministre, Berthe Gueydan, dans le but de diffuser des documents compromettants[31].
Distinctions
modifierRéférences
modifier- Dossier LH/2694/35 de la base Léonore (cf. Liens externes).
- Comœdia, 9 février 1912, p. 3.
- Le Radical, 20 avril 1889, p. 1.
- Le Figaro, 23 septembre 1897, p. 1.
- Le Petit Parisien, 3 avril 1943, p. 2.
- L'Intransigeant, 21 juillet 1884, p. 3.
- L'Écho de Paris, 30 novembre 1884, p. 1.
- Le Rappel, 25 avril 1887, p. 2.
- La Presse, 8 juillet 1888, p. 3.
- L'Intransigeant, 20 septembre 1887, p. 1.
- L'Intransigeant, 5 octobre 1888, p. 1.
- La Presse, 24 janvier 1889, p. 2.
- La Justice du peuple, 11 septembre 1889, p. 1.
- La Presse, 2 octobre 1895, p. 2.
- L'Avenir artistique, 1er septembre 1897, p. 94.
- L'Intransigeant, 25 juillet et 9 octobre 1891, p. 2.
- Le Rappel, 4 mai 1892, p. 2.
- La Presse, 23 juin 1893, p. 2.
- L'Intransigeant, 27 juillet 1893, p. 1.
- L'Intransigeant, 2 août 1893, p. 3.
- L'Intransigeant, 7 août 1893, p. 3.
- L'Intransigeant, 17 août 1893, p. 1-2.
- L'Intransigeant, 23 août 1893, p. 4.
- La Lanterne, 27 août 1893, p. 2.
- Joly, p. 400.
- L'Intransigeant, 22 mars et 22 avril 1898, p. 22.
- L'Intransigeant, 10 et 20 mai 1898, p. 2.
- Le Journal, 25 mai 1898, p. 3.
- L'Aurore, 24 mai 1898, p. 2.
- L'Aurore, 15 avril 1903, p. 1.
- L'Aurore, 2 avril 1914, p. 2.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- C.-E. Curinier (dir.), Dictionnaire national des contemporains, t. 4, Paris, Office général d'édition, s.d., p. 160.
- Bertrand Joly, Dictionnaire biographique et géographique du nationalisme français (1880-1900), Paris, Honoré Champion, 2005, p. 400-401.
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Gilles Picq, Notice biographique sur le site Les Commérages de Tybalt (consulté le )