André d'Albon (1866-1912)
André d'Albon (Paris, - château d'Avauges, ), marquis d'Albon, était un historien français de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Il s'est surtout consacré à la région lyonnaise et à un cartulaire de l'Ordre du Temple.
Biographie
modifierMembre de la famille d'Albon qui remonte sa filiation suivie à André d'Albon, bourgeois de Lyon en 1268 qui s'agrégea à la noblesse à la fin de sa vie par l'acquisition en 1288 du fief de Curis, près de Lyon[1], Guigues Alexis Marie Joseph André 4e marquis d'Albon, naît le à Paris VIIIe. Il est le fils du marquis Raoul d'Albon (1809-1879) et de sa femme, sa nièce Suzanne d'Albon (1834-1883). Il épouse en 1891 Marie de Nettancourt-Vaubécourt (1871-1952), dont il aura deux enfants, Antoine et Anne-Claude.
Son précepteur, féru de parchemins, lui en enseigne la lecture. À dix-huit ans André d'Albon est membre de la Diana de Montbrison. En 1893, il publie sa première étude sur un document de famille. Il se spécialise dans l'histoire du Forez, du Lyonnais, et aussi du Dauphiné ; il écrit sur les chanoines de Lyon, les dames du chapitre noble du Lyonnais au déclin du XVIIe siècle et les francs-maçons lyonnais avant la Révolution, sur Gaudemar du Fay, conseiller en Viennois du Comte Vert, sur les Poisieux, seigneurs de Septème au XVIe siècle, sur la famille auvergnate et forézienne de Nérestang, sans parler de travaux de généalogie familiale.
Il s'intéresse aussi aux astrologues, à une très riche collection de journaux révolutionnaires, et au Cartulaire général du Temple, suite semble-t-il à la publication du Cartulaire général des Hospitaliers de Joseph Delaville-Le Roulx ; André d'Albon avait d'ailleurs pour ancêtres Pons d'Albon, précepteur de France, et Guy d'Albon, chef de la maison de Laumusse. Malgré une correspondance et des recherches étendues à toute l'Europe, il ne peut publier, parmi les documents postérieurs à l'année 1150, que ceux qui concernaient les commanderies françaises, à quelques exceptions près (anglaises et belges).
Bibliographie
modifier« Ses instincts de pionnier, a dit un de ses amis, M. de Terrebasse, le portaient plus à classer méthodiquement les pièces sur le rôle de ses conquêtes qu'à en assurer le bénéfice par un littéraire assemblage ». À sa mort le à Avauges, le marquis d'Albon ne laissait comme œuvre imprimée qu'une dizaine de publications :
- Quelques notes sur la vigne en Beaujolais, à la fin du XIVe siècle. (Revue du Lyonnais, t. XVI, 1893).
- Quelques documents sur la première guerre religieuse en Forez. (Bulletin de la Diana, t. IX, 1897).
- Éphémérides de la ville de Bourg-Saint-Andéol pendant la première guerre de religion. (Revue du Vivarais, t. VI, 1898).
- Notes sur les familles de Murât et de la Veuhe. (Bulletin de la Diana, t. XV, 1907).
- Comptes du bailly de Mâcon, 1304-1305. (Bulletin de la Diana, t. XVI, 1908).
- Mémoire des enfants d'Arthaud d'Apchon et de Marguerite d'Albon. Montbrison, 1909. In-8·, 22p.
- Simples notes d'histoire lyonnaise. (Revue d'histoire de Lyon, t. IX, 1910).
- Compte de dépenses d'un voyage de Paris à Lyon en 1551. (Revue d'histoire de Lyon, t. IX, 1910).
- Fragments de l'obituaire de Leignieu-lès-Boën. (Revue d'histoire de Lyon, t. X, 1911).
- Charte concernant le prieuré des FF. Prêcheurs de Modon, 1367. (Charles-Jean-Melchior de Vogüé, Revue de l'Orient latin, vol. XII., Paris, Ernest Leroux, (ISSN 2017-716X, lire en ligne)).
- La mort d'Odon de Saint-Amand, grand-maître du Temple, 1179. (Charles-Jean-Melchior de Vogüé, Revue de l'Orient latin, vol. XII., Paris, Ernest Leroux, (ISSN 2017-716X, lire en ligne)).
Projets inachevés
modifierAndré d'Albon souhaitait publier avec J. Beyssac une nouvelle édition du Gallia Christiana pour la région lyonnaise ; et aussi une Histoire complète de l'Ordre du Temple en France, pour laquelle il avait réuni des copies de sa Règle et du procès des Templiers.
Le Cartulaire général du Temple[2] (1119?-1150) parut à titre posthume. En 1922, Madame d'Albon publia un « Fascicule complémentaire contenant la table des sommaires des actes et l'identification des noms de lieux »[3]. Puis, elle remit le reste des documents au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque Nationale.
Sources
modifier- Damien Carraz et Marie-Anna CHEVALIER), « Le marquis d’Albon (1866-1912) et son Cartulaire général de l’ordre du Temple », Hereditas monasteriorum, vol. 1, 2012, p. 107-128 ; http://www.kasaty.pl/hm-magazine/
- E-G. Léonard, Introduction au Cartulaire Manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le Marquis d'Albon.
- Préface de J. Beyssac au Cartulaire général du Temple, p. IX-XII.
- M. Elie Berger, dans l'Annuaire-Bulletin de la Société de l'Histoire de France (1913, p. 84).
- Nécrologie dans le Bulletin de la Diana (t. XIX, 1913, p. 25-26).
- Le Marquis d'Albon, M. de Terrebasse. Lyon, Société des Bibliophiles Lyonnais, 1948.
Références
modifier- [Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t.1. A-Att., 1903, p. 102-104 (lire en ligne).]
- Paris, Champion, 1913.
- Paris, Champion, 1922. In-4, 135p