Andrej Plenković

haut fonctionnaire puis homme d'Etat croate

Andrej Plenković [ˌandreːj ˈplɛːnkoʋit͡ɕ][1], né le à Zagreb, est un diplomate et homme d'État croate.

Andrej Plenković
Illustration.
Andrej Plenković en 2024.
Fonctions
Premier ministre de Croatie
En fonction depuis le
(8 ans et 28 jours)
Président Kolinda Grabar-Kitarović
Zoran Milanović
Gouvernement XIVe, XVe et XVIe
Législature IXe, Xe et XIe
Coalition HDZ-MOST (2016-17)
HDZ-HNS (2017-2020)
HDZ-SDSS (2020-2024)
HDZ-DP (depuis 2024)
Prédécesseur Tihomir Orešković
Député croate
En fonction depuis le
(8 ans, 1 mois et 2 jours)
Élection 11 septembre 2016
Réélection 5 juillet 2020
Législature IXe, Xe et XIe
Groupe politique HDZ

(2 ans, 6 mois et 9 jours)
Élection 4 décembre 2011
Législature VIIe
Groupe politique HDZ
Successeur Nada Murganić
Président de l'Union démocratique croate
En fonction depuis le
(8 ans, 3 mois et 30 jours)
Prédécesseur Tomislav Karamarko
Député européen

(3 ans, 3 mois et 12 jours)
Élection 14 avril 2013
Réélection 25 mai 2014
Législature 7e et 8e
Groupe politique PPE
Successeur Ivica Tolić
Biographie
Date de naissance (54 ans)
Lieu de naissance Zagreb (RS de Croatie, Yougoslavie)
Nationalité Croate
Parti politique HDZ
Diplômé de Université de Zagreb
Profession Diplomate
Avocat

Andrej Plenković
Premiers ministres de Croatie

Diplômé en droit de l'université de Zagreb, il embrasse en 1994 une carrière administrative. Il est affecté à l'administration centrale du ministère des Affaires étrangères, où il occupe à partir de 1997 le poste de directeur de l'Intégration européenne. En 1999, il devient conseiller du ministre Mate Granić.

Après avoir passé son examen du barreau en 2002, il entreprend un parcours de diplomate qui le mène en 2005 aux fonctions d'ambassadeur adjoint de Croatie en France. En 2010, il est nommé secrétaire d'État à l'Intégration européenne au ministère des Affaires étrangères.

Il rejoint alors l'Union démocratique croate (HDZ), puis se présente aux élections législatives de 2011 et se voit élu au Parlement. Au cours des élections européennes spéciales de 2013, il remporte un mandat de député européen, qu'il conserve lors du scrutin de 2014.

En , il est porté à la présidence de l'Union démocratique, étant le seul candidat lors de cette élection. Sa formation renforce sa majorité relative au cours des élections législatives anticipées qui se tiennent dix semaines plus tard. En moins d'un mois, il s'assure le soutien d'une large majorité et devient alors Premier ministre. Il est reconduit dans ses fonctions à l'issue des élections de 2020 et de 2024.

Avec plus de sept années passées à la tête du gouvernement en 2024, il détient le record de longévité parmi les Premiers ministres de la Croatie.

Biographie

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Parcours académique et débuts professionnels

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Après des études de droit à l'université de Zagreb achevées en 1993, Andrej Plenković intègre l'année suivante l'administration du ministère des Affaires étrangères. Il occupe alors les fonctions de conseiller expert, avec le grade de troisième secrétaire, au département de l'Intégration européenne.

Il atteint le grade de deuxième secrétaire en 1995, quand il devient directeur de cabinet du vice-ministre des Affaires étrangères, chargé de l'Intégration européenne. Il est promu premier secrétaire en 1996, rejoint le département des Analyses et reçoit pendant un an une formation de diplomate à l'Académie diplomatique du ministère.

Ascension dans l'administration

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Il passe avec succès le concours de la fonction publique en 1997 et se trouve ainsi promu directeur du département de l'Intégration européenne. Il obtient deux ans plus tard son examen de conseiller diplomatique. Il est aussitôt nommé conseiller aux affaires européennes du ministre des Affaires étrangères Mate Granić, poste qu'il abandonne en 2000 pour occuper celui de coordonnateur national de l'Initiative de l'Europe centrale et chef du groupe de travail sur les affaires politiques de l'équipe de négociation de l'Accord de stabilisation et d'association (ASA).

Carrière diplomatique

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En 2002, il réussit le passage de sa maîtrise en droit international puis l'examen du barreau. Désormais avocat, il est désigné chef adjoint de la mission de la Croatie auprès de l'Union européenne à Bruxelles. Il est muté à Paris en 2005, au poste d'ambassadeur adjoint de l'ambassade en France.

Il revient à Zagreb après huit ans de service à l'étranger pour devenir secrétaire d'État à l'Intégration européenne auprès du ministre des Affaires étrangères Gordan Jandroković.

Député croate

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Pour les élections législatives du , il est investi par l'Union démocratique croate candidat dans la septième circonscription. Élu au Parlement, il siège au sein du groupe de la HDZ et siège dans différentes commissions. Il préside par ailleurs la délégation croate à la commission parlementaire conjointe avec le Parlement européen.

Député européen

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Le , il fait partie de la délégation d'observateurs envoyée au Parlement européen par le Parlement croate en préalable à l'adhésion de la Croatie à l'Union européenne. L'année suivante, il est investi en deuxième position de la liste de la HDZ emmenée par Dubravka Šuica aux élections européennes spéciales du .

Il est élu et entre en fonction le , son mandat de député national se trouvant suspendu. Il siège à la commission des budgets et au groupe du Parti populaire européen (PPE). Pour les élections européennes du , il conduit la liste de la Coalition patriotique (DK) dont la HDZ est la force principale.

Réélu, il prend possession de son mandat le et renonce alors à son mandat parlementaire croate. Toujours membre du groupe PPE, il est choisi comme vice-président de la commission des Affaires étrangères.

Président de la HDZ

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Candidat unique

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Le , trois semaines et demi après la démission de Tomislav Karamarko, il est élu président de l'Union démocratique croate en recueillant 97 823 voix sur 98 209 suffrages exprimés parmi les 208 000 militants du parti[2]. Il doit donc mener la campagne de son parti aux élections législatives anticipées du suivant. Il indique une semaine plus tard que la HDZ ne constituera pas de coalition électorale nationale, mais pourra coopérer dans certaines circonscriptions avec certains partis[3].

Une victoire inattendue aux élections anticipées

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Au soir du scrutin, la HDZ est en tête et totalise 61 députés sur 151, contre 54 à la Coalition populaire (NK) emmenée par les sociaux-démocrates[4]. Deux jours après la tenue des élections, il rencontre les dirigeants du Pont des listes indépendantes (MOST), qui dispose de treize mandats, pour un cycle de discussions de quatre heures qui est évalué très positivement par Plenković et le président de MOST, Božo Petrov[5].

Des soutiens croissants

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En cas d'accord avec le Pont, sa désignation à la tête de l'exécutif croate est jugée plus que probable car il bénéficie déjà du soutien de principe de la minorité serbe, qui compte trois élus au Parlement, à condition que le ministre de la Culture Zlatko Hasanbegović ne siège pas au gouvernement[6]. Il reçoit le le soutien des huit députés représentant les minorités nationales, à la suite d'une déclaration en ce sens du représentant de la minorité hongroise[7]. Le , deux jours après que la HDZ et MOST ont achevé de manière très positive un deuxième cycle de négociations[8], le président du Parti paysan croate (HSS), allié électoral des sociaux-démocrates, indique que sa formation soutiendra la désignation de Plenković et son gouvernement pendant ses cent premiers jours, ce qui affaiblit la position du Pont puisque Plenković bénéficie désormais de l'appui de 74 députés[9].

Le , lors de son entretien avec la présidente de la République Kolinda Grabar-Kitarović, il n'est pas en mesure de lui présenter le soutien d'au moins 76 parlementaires et ne peut donc être chargé de former le nouveau gouvernement croate par la chef de l'État[10]. Il finit par atteindre un total de 77 soutiens le après avoir reçu ceux de trois nouveaux élus, deux du parti de Milan Bandić et un du Parti croate des retraités (HSU), sachant qu'il pourrait engranger quatre appuis de plus[11]. Trois jours plus tôt, il avait indiqué avec Božo Petrov que la HDZ et MOST étaient proches d'un accord et commençaient à discuter du nombre et de la répartition des ministères entre les deux formations[12].

Accord de coalition avec MOST

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À l'issue d'un vote de son conseil national le , Le Pont accepte l'accord de coalition établi avec l'Union démocratique[13]. Le lendemain, Petrov et Plenković présentent les termes de leur entente qui prévoit notamment quatre portefeuilles ministériels pour MOST, dont le ministère de l'Intérieur, et une alternance à la présidence du Parlement en milieu de législature, le poste revenant à Petrov pour les deux premières années[14].

Premier ministre

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Il rencontre de nouveau la présidente Grabar-Kitarović le . Au cours de leur entretien, il lui présente le soutien écrit de 91 députés, soit quinze de plus que le minimum requis. Il est alors nommé Premier ministre désigné et chargé de former le XIVe gouvernement de Croatie. Bien qu'il dispose d'un délai de trente jours à compter de l'ouverture de la législature le , il devrait se soumettre au vote de confiance des députés dans la semaine du [15]. Il démissionne de son mandat européen le avec son collègue et compatriote Davor Ivo Stier afin de pouvoir assumer dès le lendemain son mandat de parlementaire croate[16].

Après que les députés ont approuvé plusieurs modifications à la loi relative au gouvernement lors de leur session constitutive le [17], il est prévu que Plenković présente sa liste de ministres dans la journée du et se soumette dès le lendemain au vote de confiance du Parlement[18].

Lors du vote de confiance du , il reçoit l'investiture du Parlement par 91 voix pour, 45 voix contre et 3 abstentions. Dans la foulée, il nomme un gouvernement de dix-neuf ministres, dont quatre femmes. Immédiatement après le scrutin, il se rend au siège du gouverneme,pour la cérémonie de passations de pouvoir avec Tihomir Orešković[19].

À l’occasion du 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, son gouvernement organise un hommage aux soldats de l’État oustachi croate pronazi, tués par le mouvement de résistance yougoslave en 1945[20],[21].

Une réforme des retraites est adoptée en 2018. Très contestée par les syndicats de travailleurs, elle recule l'âge légal de départ à la retraite à 67 ans pour l'ensemble des salariés, au lieu de 65 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes auparavant[22].

Rupture avec Most

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Élections de 2020

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En juillet 2020, six mois après la défaite de Kolinda Grabar-Kitarović à l'élection présidentielle, la HDZ arrive nettement en tête des élections législatives alors que les sondages la donnait au coude-à-coude avec la Coalition Nouveau départ menée par le SDP. Andrej Plenković forme dans la foulée une coalition avec le Parti démocratique indépendant serbe (SDSS), confiant à l'un de ses représentants la fonction de vice-Premier ministre délégué aux Droits humains ; il remporte le vote de confiance au Parlement par 76 voix pour et 59 contre[23].

Élections de 2024

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Le , un mois après les élections législatives, il forme un nouveau gouvernement, en coalition avec le Mouvement patriotique, qui est investi par le Parlement par 79 voix contre 61[24].

Notes et références

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  1. Prononciation en croate retranscrite selon la norme API.
  2. (en) Vedran Pavlic, « Andrej Plenković Elected as HDZ President », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  3. (en) Vedran Pavlic, « HDZ Decides against Pre-Election Coalition », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  4. (en) Vedran Pavlic, « Croatia Elections 2016: Final Results - HDZ 61, SDP 54 Seats », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  5. (en) Vedran Pavlic, « HDZ and MOST Conclude First Round of Negotiations », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  6. (en) Vedran Pavlic, « Four Possible Scenarios for Croatian Political Future », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  7. (en) Vedran Pavlic, « National Minorities MPs to Support Plenković as Prime Minister-Designate », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  8. (en) Vedran Pavlic, « HDZ and MOST Conclude Second Round of Negotiations », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  9. (en) Vedran Pavlic, « HSS to Support Plenković and HDZ-led Government », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  10. (en) Vedran Pavlic, « Parliament to Meet for First Session on 14 October », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  11. (en) Vedran Pavlic, « Plenković Has Enough Support to Become Prime Minister-Designate Even without MOST », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  12. (en) Vedran Pavlic, « HDZ and MOST Say They Are Close to Agreement », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  13. (en) Vedran Pavlic, « MOST Accepts HDZ’s Offer to Form Government », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  14. (en) Vedran Pavlic, « Plenković and Petrov: Croatia Will Have Stable and Effective Government », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  15. (en) Vedran Pavlic, « Plenković Named Prime Minister-Designate », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  16. (hr) « Dok Plenković i Stier podnose ostavke, Maletić i dalje ostaje zastupnica EU parlamenta... Šuica objavila i tko je novi šef hrvatske diplomacije », sur Jutarnji, (consulté le ).
  17. (en) Vedran Pavlic, « Parliament Makes Changes to Government Structure », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  18. (en) Vedran Pavlic, « Plenković Expected to Announce Names of Ministers Later Today », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  19. (en) Vedran Pavlic, « Croatian Parliament Confirms Government of Andrej Plenković », sur www.total-croatia-news.com, (consulté le ).
  20. « Croatie. Hommage national pour des criminels de guerre », sur L'Humanité, .
  21. « A Sarajevo, protestations contre une cérémonie pro-oustachie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne).
  22. « Croatie : les syndicats mobilisent contre la retraite à 67 ans », sur Le Courrier des Balkans,
  23. (en) « New Croatian government voted in », Crotia Week,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Élections en Croatie : le nouveau gouvernement croate entre dans une "cohabitation dure" avec le président », sur France Info,

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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