Angèle Rawiri
Angèle Christiane Ntyugwetondo Rawiri, née le à Port-Gentil et morte le à Puteaux, est une femme de lettres gabonaise.
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Angèle Christiane Ntyugwetondo Rawiri |
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Elle est l'auteure de trois romans dont le plus connu Fureur et cris de femmes, qui aborde la question de l'homosexualité féminine et est considérée comme la première romancière gabonaise[1].
Biographie
modifierJeunesse et formation
modifierElle naît en 1954 à Port-Gentil. Son père est Georges Rawiri, un homme politique, diplomate et poète gabonais qui a été un ami du président Omar Bongo. Orpheline de sa mère à 6 ans[2], Angèle Rawiri poursuit ses études et se spécialise en traduction en France[3].Elle vit ensuite deux ans à Londres, où elle travaille comme interprète, mannequin et actrice[3]. Pendant cette période, elle apparaît dans des rôles secondaires, notamment dans plusieurs films de la série James Bond.
Carrière
modifierElle revient ensuite au Gabon en 1979[3] et travaille comme traductrice français-anglais dans une société pétrolière gabonaise, la Société nationale pétrolière gabonaise ― appelée encore Petrogab ― tout en commençant à écrire. Puis elle s'installe à nouveau en France à la fin des années 1980 et se consacre à l'écriture[4],[5],[3].
Son roman Elonga publié en 1980, raconte le retour au pays d'un jeune métis et le choc culturelle qui en découle[6]. Son deuxième roman, G'amèrakano au carrefour, est publié en 1983. Il raconte l'histoire d'une jeune secrétaire, Toula, qui habite dans un quartier excentrique et sinistre où elle côtoie des délinquants et des inactifs[7]. Elle aspire à une autre vie. Une amie lui suggère de perdre du poids, de sortir avec un homme riche et de s'éclaircir la peau[6],[3].
C'est en France qu'elle termine et publie son roman le plus connu, Fureur et cris de femmes, publié en 1989, qui évoque les frustrations de jeunes ayant vécu à l'étranger par rapport à certains blocages de la société gabonaise, le poids des familles, les infidélités, mais aussi l'homosexualité féminine[5],[3],[8],[9].
Elle appartient à une nouvelle génération, post-indépendance, de romanciers africains, incluant une présence significative de femmes[10],[11].
Famille
modifierAngèle Rawiri est également mère d'une femme : Emmanuelle Anne-Sophie, vivant en région parisienne, qui aspire à suivre ses traces[12].
Reconnaissance
modifierLes écrits d'Angèle Rawiri sont connus et reconnus dans son pays natal où ils sont étudiés dans les écoles, mais aussi dans plusieurs autres pays. Son roman le plus connu est Fureur et cris de femmes, a été traduit en anglais. Créé en 2015, le prix littéraire Angèle Rawiri récompense chaque année des romans des écrivains gabonais[2].
Œuvres
modifier- Angèle Rawiri, Elonga: roman, Silex, (ISBN 978-2-903871-72-7).
- Angèle Rawiri, G'amèrakano au carrefour: roman, Silex, (ISBN 978-2-87693-021-6).
- Angèle Rawiri, Fureurs et cris de femme, l'Harmattan, coll. « Encres noires », (ISBN 978-2-7384-0250-9)[note 1].
Notes et références
modifierNotes
modifier- C'est le premier roman gabonais qui évoque le sujet de l'homosexualité féminine.
Références
modifier- « AMINA Rawiri », sur aflit.arts.uwa.edu.au (consulté le )
- La rédaction d'Info241, « Angèle Rawiri, la toute première romancière gabonaise », sur Info241.com, (consulté le )
- Éric Joël Békalé, 50 figures de la littérature gabonaise : de 1960 à 2010, Achères, Dagan Gnammankou Editions, , 135 p. (ISBN 978-2-919612-24-6)
- (en) Cheryl Toman, Women Writers of Gabon : Literature and Herstory, Lexington Books, (lire en ligne), p. 1-38
- « Angèle Rawiri », sur Africultures
- Ntyugwetondo Rawiri, Gʾamèrakano: au carrefour: roman, Silex, (ISBN 978-2-87693-021-6)
- Jean-Marie Volet, « Rendre la parole agissante. L'Afrique écrite au féminin depuis les années 1960 », sur uwa.edu.au (Université d'Australie-Occidentale)
- Viviane Boule, La construction identitaire du sujet dans les romans d'Angèle N. Rawiri et Jean Divassa Nyama, Université Paris-Est et École doctorale Cultures et Sociétés, Créteil (thèse), (présentation en ligne)
- Pierre Fandio, « Mariama Bâ et Angèle Rawiri : Une autre vérité de la femme », Dalhousie French Studies, vol. 30, , p. 171–178 (lire en ligne)
- Lilyan Kesteloot, « Dépasser la négritude. Une nouvelle génération de romanciers africains », Le Monde, (lire en ligne)
- F. Bikindou et L. Baker., « Angèle Rawiri Ntyugwetondo première femme écrivain du Gabon », Magazine, (lire en ligne)
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Bendome Marlène Mba, La représentation littéraire de la violence dans les romans d'Angèle Ntyugwetondo Rawiri : 'Elonga', 'G'amerakano au carrefour', 'Fureurs et cris de femmes', Université de Paris-Nord, 2006, 373 p. (thèse)
- Christiane Chaulet-Achour, Corinne Blanchaud et Bernard Cerquiglini, Dictionnaire des écrivains francophones classiques: Afrique subsaharienne, Caraïbe, Maghreb, Machrek, océan Indien, H. Champion, coll. « Champion les dictionnaires », (ISBN 978-2-7453-2126-8), p. 382-384.
- (en) « Rawiri, Angèle Ntyugwetondo », sur Oxford African American Studies Center (DOI 10.1093/acref/9780195301731.013.50601, consulté le ).
Liens externes
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- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Interview : Vidéo Lire.
- Interview : Amina
- Angèle Rawiri et la permanence du bien et du mal