Ange-Étienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière

auteur dramatique français (1752-1820)

Ange-Étienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière, né à Paris le , mort à Paris le , est un auteur dramatique et littérateur français.

Ange-Étienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière
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Biographie

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Fils d’un avocat, il quitta le séminaire puis l'armée pour suivre la carrière des lettres, et publia ses essais dans divers recueils périodiques. Son début comme auteur dramatique fut Lamentine, ou les Tapouis, pièce tragi-comique en deux actes et en vers, qui, destinée à rivaliser avec Jeannot, au Théâtre des Variétés-Amusantes, fut retenue par les Comédiens Italiens, mais n’obtint sur leur théâtre que deux ou trois représentations, en 1779, parce que des longueurs, un grand nombre de vers pris dans diverses tragédies et des plaisanteries graveleuses y remplaçaient trop souvent la bonne et franche bouffonnerie[1].

La Chabeaussière fut dédommagé de cet échec par le succès des Maris corrigés, comédie en trois actes et en vers, jouée sur le même théâtre en 1781, imprimée la même année et réimprimée en 1810, après avoir été représentée à l’odéon. Cette pièce, la meilleure de l’auteur, malgré quelques longueurs, un peu d’incohérence et d’obscurité, est d'un excellent ton, offre de l’esprit, de la facilité, des détails charmants, une grande connaissance des mœurs. Il n’en lut pas de même des Deux Fourbes, comédie en un acte, en prose, que l’auteur retira après la première représentation, en 1782, et qui, puisée dans Gil Blas, et renfermant des traits d’esprit et une bonne scène, ressemblait trop pourtant à Crispin rival de son maître[1].

La Chabeaussière et Dalayrac servaient encore dans les gardes du corps du comte d’Artois, et portaient tous les deux le titre de chevalier, lorsque

Comme Nicolas Dalayrac, dont il est le librettiste épisodique, il sert parmi les « Gardes du corps de Monsieur » (comte d'Artois)[2]. La réunion de leurs talents, l’un comme auteur, l’autre comme musicien, produisit deux jolis opéras-comiques en vers, représentés sur la scène italienne : l’Eclipse totale, en un acte, en 1782, et le Corsaire, en trois actes, en 1785. Le premier, traduit en allemand en 1785, reparut en vaudeville au théâtre Montansier, et fut réimprimé, en 1799, sous le titre de l’Éclipse de lune, ou l’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits. Le second, offrant des situations comiques et intéressantes et des détails piquants, quoique d’une gaieté un peu libre, fut remis sur la scène.

Le Catéchisme républicain philosophique et moral qu'il a rédigé a été choisi, après le concours du 9 pluviôse an II, comme catéchisme officiel de morale pour les écoles pendant le Directoire.

Œuvres

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Ouvrage

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  • Catéchisme républicain, philosophique et moral, an II de la République[3].

Livrets

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  • L'Éclipse totale, opéra-comique en un acte et en vers, musique de Nicolas Dalayrac, créé le par la troupe de l'Opéra-Comique à l'Hôtel de Bourgogne, Paris.
  • Le Corsaire, comédie en trois actes et en vers, mêlée d’ariettes, musique de Nicolas Dalayrac, créée le , à la Cour à Versailles puis donnée le à l'Hôtel de Bourgogne.
  • Azémia ou le Nouveau Robinson , comédie en trois actes et en vers mêlée d’ariettes, musique de Micolas Dalayrac, créée le à la Cour à Fontainebleau. Devenue Azémia ou les Sauvages une fois mise en prose, donnée le à l'Opéra-Comique (salle Favart).
  • Le Corsaire algérien ou le Combat naval, comédie en un acte et en prose, musique de Nicolas Dalayrac, créé le 13 messidor an I, à l'Opéra-Comique (salle Favart).
  • Gulistan ou le Hulla de Samarcande, comédie en trois actes et en prose mêlée d’ariettes, en collaboration avec Charles-Guillaume Étienne, musique de Nicolas Dalayrac, créée le 8 vendémiaire an XIV (30 septembre 1805) à l'Opéra-Comique (théâtre Feydeau). La pièce, sous couvert d'une satire d'une tradition musulmane, celle du mariage temporaire, dénonce l'hypocrisie du clergé catholique[4].

Théâtre

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  • Lamentine ou les Tapouis, pièce tragi-comique en deux actes et en vers, en collaboration avec MM. Dalayrac, T. A. et M., créée le au Théâtre-Italien.
  • Les Maris corrigés, comédie en trois actes et en vers, créée le au Théâtre-Italien.

Chansons

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  • Couplets pour la fête de Madame la Comtesse de M., chantés par Mademoiselle sa Fille, paroles de M. de la Chabeaussière (écuyer), musique de M. Dalayrac, en 1784[5].
  • Chant martial pour la fête de la victoire, musique de François-Joseph Gossec, exécuté le 20 prairial an IV.

Accompagnements musicaux

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Iconographie

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Il fut portraituré par

  • Joseph Ducreux, Salon de 1795, no 234.
  • Robert Lefèvre, Salon de 1804, no 391.
  • Jacques Augustin Catherine Pajou[N 2] Salon de 1819, no 806. Lors de l'année 1943, ce tableau fut acquis en vente publique par le musée national du château de Versailles et de Trianon.
  • Il figure aussi sur une estampe Une soirée chez la princesse Constance de Salm parmi 38 autres personnalités littéraires et artistiques du Salon de la Princesse de Salm.

Notes et références

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Notes
  1. Certains écrivent que Poisson de La Chabeaussière est un troisième coauteur oublié. Dans un périodique de 1785 cette chanson parait sous le titre de « Romance nouvelle » sans autre appellation. Il est indiqué : « Accompagnement de guitare par M. de La Chabeaussière ». Cf. Jean-Pierre Claris de Florian, Jean Paul Égide Martini et Ange-Étienne-Xavier de La Chabeaussière, « Romance nouvelle », Étrennes de Polymnie : recueil de chansons, romances, vaudevilles, etc.,‎ , p. 211-216 (lire en ligne). En réalité, la version première de cette romance est conservée par la Bibliothèque nationale de France. Cf. (BNF 42281735). Elle fait partie d’un recueil comprenant un opéra-comique et trois romances. Son titre est : « Première romance. Romance du Chevrier dans Célestine, nouvelle de M. le Chr de Florian ». L’éditeur précise : « L’auteur de la musique de cet ouvrage s’est vu obligé de faire lui-même des accompagnements de harpe ou de forte-piano […]. Outre les accompagnements de harpe ou de forte-piano il y a des parties de violons, alto et basse pour les trois romances pour pouvoir être accompagnées avec l’orchestre. » Cf. Maurice Cauchie, « La version authentique de la romance Plaisir d’amour », Revue de musicologie, s.l., Publié par Société française de musicologie, vol. 18, no 61,‎ , p. 12-14 (résumé).
  2. Comme Pajou, Poisson de La Chabeaussière faisait partie de la Société philotechnique.
Références
  1. a et b « Ange-Étienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition], vol. 22, pp. 346-347
  2. Melchior Grimm et Denis Diderot, Correspondance littéraire, philosophique et critique, op. cit., t. 11, 535 p. (lire en ligne), « Mars 1782 », p. 73-74.
  3. Ange-Étienne-Xavier Poisson de la Chabeaussière, Catéchisme républicain, philosophique et moral, Paris, Dessene, an ii de la république, 2e éd., 20 p. (lire en ligne) sur Gallica.
  4. Adel Khanyabnejad, Saadi et son œuvre dans la littérature française du XVIIe siècle à nos jours, Université Sorbonne nouvelle, (lire en ligne), p. 215-216
  5. M. de la Chabeaussière et M. Dalayrac, « Couplets pour la fête de Madame la comtesse de M. : chantés par Mademoiselle sa Fille », dans Étrennes lyriques, anacréontiques, pour l’année 1784 : présentées à Madame pour la quatrième fois, le 25 décembre 1783, Paris, Cholet de Jetphort, , 416 p. (ISSN 2017-2168, lire en ligne), p. 204-205 et 387-388.

Liens externes

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