Angelina Trouillet
Angelina Trouillet, pseudonyme d'Angélique Léonie Trouillet, née à Nîmes le et morte à Paris le est une photographe française.
Naissance | |
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Décès |
(à 50 ans) Paris |
Nom de naissance |
Angélique Léonie Trouillet |
Autres noms |
Mlle A. Trouillet, Mme Durand-Trouillet |
Nationalité | |
Activité | |
Période d'activité |
Photographe portraitiste, elle a été active à Paris dans les années 1860 et 1870.
Biographie
modifierAngelina Trouillet naît à Nîmes le sous le nom d’Angélique Léonie Trouillet. Elle est la fille de Joseph Michel Trouillet, dessinateur[Note 1], et d'Anne Pradel[1]. Sa mère mère meurt en 1836[2].
Établie à Paris avec son père, qui s'est remarié[Note 2], elle débute probablement en 1862, sous le nom d’Angelina Trouillet, comme photographe de la Société nationale d'encouragement au bien. Cet organisme de bienfaisance, créé en septembre 1862, s'est donné pour but de « propager parmi la classe ouvrière les principes et les habitudes de moralité, d'ordre d'économie et de tempérance. »[3] Angelina Trouillet réalise les portraits des membres du conseil d’administration de la société : 28 de ces portraits cartes de visite sur papier albuminé, d'après des négatifs sur verre au collodion, sont regroupés dans un album[4]. L'atelier qu'elle loue est situé dans le quartier des Batignolles au 16, rue du Boulevard (future rue Darcet)[5]. Au dos des photos-cartes qu'elle commercialise, elle indique être spécialisée dans « les agrandissements, les reproductions et les portraits d'enfants ».
En 1867, le journal satirique Le Charivari fait le portrait d’« une jeune photographe déjà fort habile en son art, et qui n’a qu’un tort au point de vue de la vogue, celui de demeurer aux Batignolles, c’est Mlle Angelina Trouillet. Laborieuse et souriante, elle soutient et console un vieux père aveugle et une vieille belle-mère paralysée. Jamais le sacrifice et l’abnégation de soi-même ne furent poussés à de telles limites. Pour peindre avec la chaleur voulue ce courage, ces épreuves, cette patience, ce calme, il faudrait la plume émue de Nadar[6]. »
Sa belle-mère puis son père meurent en 1868, à leur domicile de la rue du Boulevard[7]. L'année suivante, Angelina Trouillet épouse Pierre Durant[Note 3], comptable[2],[8].
Vers 1870, elle reprend, pour en faire sa succursale, l'atelier J. Laplanche et Cie, situé au 87, rue Legendre[9],[10] (ancien 36, rue d’Orléans-Batignolles[11]). Vers 1863[12], Jeanne Laplanche[Note 4] avait elle-même succédé à Mme Vaudé-Green qui avait ouvert l'atelier vers 1859, sous la dénomination Photographie catholique[13],[14],[15]. Angelina Trouillet le conserve, sous la même dénomination, jusqu’en 1876 environ[16].
L'année suivante, la photographe, désormais appelée Mme Durand-Trouillet, déplace son atelier porte Maillot, dans un immeuble donnant à la fois 99, boulevard Gouvion-Saint-Cyr et 236, boulevard Pereire[17]. Si les annuaires du commerce continuent de la mentionner à ces deux adresses jusqu'en 1884[Note 5], elle cesse probablement son activité dès 1879 : le 99, boulevard Gouvion-Saint-Cyr devient cette année-là l'adresse de l'atelier Garbe & Laisné[18],[19].
Elle meurt, sous le nom d'Angelina Trouillet, le , à son domicile parisien du 20, rue Boissy-d'Anglas[20],[Note 6].
Collections publiques
modifierExposition
modifier- Qui a peur des femmes photographes ?, du au , Paris, musée d'Orsay, musée de l'Orangerie[22].
Notes et références
modifierNotes
modifier- Dans les actes de décès de sa seconde épouse et de sa fille, il est indiqué qu'il est photographe.
- Sur son acte de décès, en 1868, il est déclaré veuf de Sophie Augustine Émilie Pernet.
- Ou Durand, selon les sources.
- La Bnf indique « J. Laplanche (sexe masculin) : Photographe, successeur de Vaudé-Green, aux Batignolles vers 1864 jusqu'à la fin des années 1860. Sa veuve poursuit l'activité vers 1870 ». Mais l’initiale J confirme qu’il s’agit de Jeanne, et non de son époux prénommé Saint-Ange, qui tient l'atelier.
- Donc également après sa mort, qui survient en 1881.
- Son acte de décès indique de manière erronée qu'elle est née à Avignon, Vaucluse, et qu'elle a 46 ans.
Références
modifier- Acte de naissance no 24, 4 janvier 1831, Nîmes, Archives municipales de Nîmes.
- Acte de mariage no 286, 27 avril 1869, Paris, 17e arrondissement, Archives de Paris.
- « Journal des débats politiques et littéraires », sur Gallica, (consulté le ) : « Par décision du 5 septembre, le ministre de l'Intérieur a autorisé l'établissement de la Société nationale d'encouragement au bien. », p. 2
- Angelina Trouillet, « Société nationale d'encouragement au bien. Conseil supérieur d'administration / photographié par Mademoiselle Angelina Trouillet, photographe de la Société », sur Gallica, 1862-1870 (consulté le ).
- « Cahier des charges pour la vente d'une maison située 16, rue du Boulevard (cotes : MC/ET/LXXIV/697) », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, (consulté le ).
- « Avez-vous lu la liste… », sur Gallica, Le Charivari : publiant chaque jour un nouveau dessin, (consulté le ), p. 4
- Actes de décès no 20 du 4 janvier 1868 et no 1603 du 18 septembre 1868, Paris, 17e arrondissement, Archives de Paris.
- « Contrat de mariage sous le régime de la communauté de biens avec donation au dernier vivant entre Pierre Durand, comptable, demeurant 208, rue du Faubourg-Saint-Denis, et Angélique Léonie Trouillet, photographe, demeurant 16, rue du Boulevard. Mariage à la mairie du 17e arrondissement de Paris (cote : MC/ET/XXXVI/1043) », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, (consulté le ).
- « J. Laplanche (photographe, 18..-18..?) », sur data.bnf.fr (consulté le )
- « Angelina Trouillet (18..-18..?) », sur data.bnf.fr (consulté le ).
- Michel Cabaud et Eliette Cabaud, Paris et les Parisiens sous le Second Empire, Belfond (réédition numérique FeniXX), , 320 p. (ISBN 978-2-7144-6258-9, lire en ligne).
- Simon-Célestin Croze-Magnan, Le Musée français (XIII-1805)... par S.-C. Croze-Magnan... Reproduction photographique. Livraison spécimen, Paris, Chez J. Laplanche et Cie, (lire en ligne)
- Rouillac, « L'âge d'or de la photographie - Vendredi 22 juin 2012 à Vendôme », sur www.rouillac.com (consulté le )
- « Maison pompéienne du Prince Napoléon, 18 avenue Montaigne. La bibliothèque, 8e arrondissement, Paris. | Paris Musées », sur www.parismuseescollections.paris.fr (consulté le )
- Éditions 1859 à 1863 de l'Annuaire-almanach du commerce, Didot-Bottin.
- Éditions 1871 à 1876 de l'Annuaire-almanach du commerce, Didot-Bottin.
- « Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration : ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers », sur Gallica, Firmin Didot et Bottin réunis, (consulté le ) : « Durand-Trouillet (Mme) », p. 1341
- « Il s'est formé à Paris plusieurs ateliers... », sur Gallica, Revue photographique : organe officiel de la Société française des archives photographiques, historiques et monumentales et de l'Union photographique de France, (consulté le ), p. 85
- « Encart publicitaire Garbe & Laisné », sur Gallica, Revue photographique : organe officiel de la Société française des archives photographiques, historiques et monumentales et de l'Union photographique de France, (consulté le ), non paginé (vue 130).
- Acte de décès no 345, 17 février 1881, Paris, 8e arrondissement, Archives de Paris.
- « Angelina Trouillet » sur data.bnf.fr.
- musee-orangerie.fr.
Liens externes
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