Ango (bouddhisme)
Ango (安居 ) désigne une période de retraite dans le bouddhisme zen. Cette expression japonaise signifie « demeure paisible ». Ce temps se passe dans un monastère et dure trois mois environ. La méditation est pratiquée quotidiennement, avec à côté la lecture de livres religieux[1] et le travail manuel (samu 作務)). La cérémonie d’ouverture se nomme kessei (結制), si bien que ce terme est parfois utilisé pour désigner l’ango tout entier[2].
Origine
modifierL’ango d’été trouve son origine dans la retraite de la saison des pluies (sanskrit: Varṣā, pali : Vassa) instaurée par Siddharta Gautama[3]. Dōgen le rattache à une parole de Shakyamuni dans le Sutra de l’Enseignement essentiel de la Multitude des Éveillés. Le Bouddha se serait retiré seul durant nonante jours «pour pratiquer l’assise d’été» car « les humains, les divinités et les quatre congrégations » ne respectaient pas son enseignement[4].
Selon Dôgen, la retraite d’hiver serait mentionnée dans le Sutra du filet de Brahma, mais cette pratique ne se serait pas transmise[5].
Pratique
modifierGénéralement, il y a un à deux ango de 90 jours par an, un qui s’étend du printemps à l’été ; et l’autre du l’automne à l’hiver[6]. Dans le zen sôtô, l’ancienneté des moines et nonnes est comptée selon le nombre d’ango réalisés[2].
Références
modifier- Damien Keown, A Dictionary of Buddhism, Oxford University Press, 2004, p. 14. (ISBN 9780192800626)
- Buswell & Lopez, 2014, p. 45
- Buswell et Lopez, 2014, p. 960
- Shôbôgenzô, trad. Orimo, p. 1277
- Shôbôgenzô, trad. Orimo, p. 1279
- (en) Yoshito S. Bankei et Peter Haskel, Bankei Zen : translations from the Record of Bankei, Grove Weidenfel,
Bibliographie
modifier- Dōgen (trad. Yoko Orimo), Shôbôgenzô : la vraie Loi, Trésor de l’Œil, Paris, Sully, , 1816 p. (ISBN 978-2-354-32328-8), p. 1273-1310 : « Retraite spirituelle (Ango) »
- (en) Robert E. Buswell Jr. et Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, Princeton University Press, , xxxii, 1265 (ISBN 978-1-4008-4805-8), p. 45 ; 960