Anna Mahé

militante politique française

Anna Mahé est née le à Bourgneuf-en-Retz (Loire-Inférieure) est morte le à Clichy. Au cours de sa jeunesse, elle est tour à tour institutrice, typographe, correctrice de presse, gérante de périodique, comptable et militante anarchiste individualiste puis communiste libertaire.

Anna Mahé
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
ClichyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Anna Rose Marie MahéVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Fratrie
Armandine Mahé (d)
Emile Armand Pierre Mahé (d) (jumeau)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Idéologie
Personne liée

Compagne d’Albert Libertad[1] avec qui elle anime le groupe des Causeries populaires[2], elle se consacre à une campagne en faveur de la réforme de l’orthographe. Elle contribue au journal Le Libertaire avant de cofonder l'anarchie, hebdomadaire individualiste[3].

Biographie

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Anna Rose Marie Mahé est la fille de Pierre Marie Armand Mahé, cordonnier, et d'Eulalie Flavie Eugénie Brosseau[4].

Elle étudie à Nantes pour devenir institutrice[5]. Elle n’exerce pas longtemps ce métier, car venue à Paris au début des années 1900, elle se lie très tôt au mouvement individualiste dont elle devient une propagandiste à plein temps, de même que sa sœur Armandine venue à Paris en même temps qu’elle et également institutrice.

Partisane de l'amour libre, en , Anna devient la compagne d’Albert Libertad[6]. Le , nait de cette union Minuscule dit « Minus », qui n'est pas inscrit à l’état civil[7].

L'Anarchie, n°91, janvier 1907.

Elle consacre une grande part de son activité à la réforme de l’orthographe[8]. En 1904, elle écrit dans Le Libertaire des articles en « ortografe » simplifiée[7].

En 1905, elle quitte Le Libertaire avec les autres individualistes et fonde avec Albert Libertad, le journal L'Anarchie dont elle est seule responsable à partir du , Libertad étant décédé le [9]. Elle y rédige de très nombreux articles, souvent consacrés à l’éducation et l’enseignement.

Carte postale photo d'un groupe de vacanciers (dont certains brandissent les journaux Le Libertaire et L'Anarchie) devant la Libertaire-Plage.

Après la création de la colonie Libertaire-Plage en 1905 à Châtelaillon-Plage, elle organise chaque année en juillet, le voyage vers la Charente-Maritime[10] et « incitait les compagnes et compagnons à y envoyer leurs enfants »[11]. Elle publie des chroniques dans L'Anarchie décrivant ces séjours sur « cette plage de sable magnifique que les bourgeois n’envahiront pas car nous faisons bonne garde »[12],[13].

Elle s’éloigne du journal L'Anarchie en , après la mort de Libertad, quand la direction des Causeries populaires est confiée à André Lorulot.

Elle rejoint alors la commission de réorganisation du journal Le Libertaire animée par Pierre Martin qui réoriente l’hebdomadaire pour en faire un organe exclusivement communiste libertaire et syndicaliste révolutionnaire.

En , à l’occasion de la grève des cheminots, elle est arrêtée et poursuivie en diffamation envers les armées de terre et de mer et pour « excitation au meurtre et au pillage » à propos d'un article antimilitariste intitulé « Conseils d’une mère à son fils », paru dans Le Libertaire du . Après plusieurs mois de prison préventive, elle passe en procès le devant la cour d’assises de la Seine avec le gérant du Libertaire, Émile Dulac. À l’audience elle déclare être une « mère antimilitariste ». Elle est acquittée[14].

Réforme de l'orthographe

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L'Hérédité et l'éducacion : ortografe simplifiée, Edicions de l'anarchie, 1908.

Selon l'historienne Anne Steiner : « L’absence de majuscule dans le titre l’anarchie est imposée par Anna Mahé, vive partisane d’une réforme de l’orthographe. Née en Bretagne, elle a été institutrice, et développe ses théories sur l’éducation dans des brochures et articles paraissant dans l’hebdomadaire. Selon elle, les règles orthographiques sont au service d’une stratégie de distinction conduite par la bourgeoisie : arbitraires, elles encombrent le cerveau de l’enfant et retardent l’acquisition de la capacité à rédiger. Il faut rappeler qu’au XVIIIe siècle, on écrivait encore comme on le voulait. Les manuscrits de Voltaire ou du marquis de Sade comportent des mots écrits à quelques lignes d’intervalle avec des graphies différentes ; ils s’en remettaient le plus souvent à l’éditeur pour décider de l’orthographe à adopter. C’est seulement au XIXe siècle, lorsque la bourgeoisie se constitue en classe d’élite et veut marquer la différence avec le peuple, que l’orthographe est figée par l’Académie. »[15]

Publications

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En plus de nombreux articles dans Le Libertaire et L'Anarchie dont

  • Simplifions... (sur la réforme de l’orthographe), l’anarchie, 1908
la brochure
  • L'Hérédité et l'éducacion : ortografe simplifiée, Edicions de l'anarchie, 1908, (OCLC 9981131).
et la préface
  • E. Armand, Qu'est-ce qu'un anarchiste ? Thèses et opinions, Éditions de l'anarchie, 1908[16].
Traduit en anglais
  • The Fall of Czarisms, l’anarchie, n°13, , lire en ligne.

Citation

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  • « Démontons la pédagojie oficièle faite pour fabriquer des esclaves. Bâtissons une pédagojie qui conviène à des cerveaus d’homes. »[17]

Bibliographie

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Audiovisuel

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  • Anne Steiner, Les anarchistes, corpus individualistes, Dictionnaire biographique Maitron, Centre d'Histoire Sociale, , voir en ligne.

Notices

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Notes et références

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  1. Pierre Albert, Gilles Feyel, Jean-François Picard, Documents pour l'histoire de la presse nationale aux XIXe et XXe siècles, Centre de documentation sciences humaines, 1977, page 48.
  2. Albert Libertad, Le Culte de la charogne et autres textes, Éditions Galilée, 1976, page 34.
  3. Anne Steiner, Les en-dehors : anarchistes individualistes et illégalistes à la Belle époque, L'Échappée, 2008, lire en ligne.
  4. « Bourgneuf-en-Retz - (aucun) - N - 1882 - 3 E 21 / 24 », sur archives-numerisees.loire-atlantique.fr (consulté le )
  5. Louise Michel, Je vous écris de ma nuit, correspondance générale - 1850-1904, Édition de Paris, 1999, page 715.
  6. Richard Parry, The Bonnot Gang, Londres, Rebel Press, 1987, page 24.
  7. a et b Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, des origines à 1914, tome 1, Paris, Gallimard, 1975, lire en ligne.
  8. Marie-Hélène Larochelle, Invectives et violences verbales dans le discours littéraire, Presses de l'Université Laval, , 215 p. (ISBN 978-2-7637-8445-8), p. 54, lire en ligne.
  9. Jean Maitron, Un « anar », qu'est-ce que c'est ?, Le Mouvement social : bulletin trimestriel de l'Institut français d'histoire sociale, Éditions ouvrières, 1973-04, lire en ligne.
  10. Anne Steiner, Les militantes anarchistes individualistes : des femmes libres à la Belle Époque, Amnis, 8/2008, texte intégral.
  11. Fac-similé de la notice Anna Mahé, lire en ligne.
  12. Anna Mahé, Les amis libres, L’Anarchie, n°118, 11 juillet 1907, page 4.
  13. Céline Beaudet, Les milieux libres: vivre en anarchiste à la Belle époque en France, Éditions libertaires, 2006, page 58.
  14. François d'Assise, Les antimilitaristes, Le XIXe siècle, 26 février 1911, lire en ligne.
  15. Amélie Macé, « Anne Steiner : « Pour les en-dehors, l’émancipation individuelle n’est pas seulement le moyen de parvenir à un monde meilleur, elle est à elle-même sa propre fin » », sur Article 11, .
  16. René Bianco, 100 ans de presse anarchiste : Éditions de L’Anarchie.
  17. Citations, Le Monde diplomatique, lire en ligne.

Articles connexes

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Liens externes

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