Anti-Administration Party

L’Anti-administration Party (en français : Parti antigouvernemental) est la faction informelle comprenant les adversaires de la politique du secrétaire au Trésor Alexander Hamilton au cours du premier mandat du président George Washington (1789-1792). Moins une organisation de partis politiques qu’une faction non-organisée, la plupart de ceux qui le composent sont les antifédéralistes de 1788 qui s’opposent à la ratification de la Constitution des États-Unis. Cette faction est toutefois très flottante au gré des hommes qui y entrent.

Anti-Administration Party
Histoire
Fondation
Dissolution
Successeur
Cadre
Type
Tendance politiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Pays
James Madison, chef du Parti antigouvernemental.

Bien que les contemporains traitent souvent les adversaires de Hamilton d’« antifédéralistes », les historiens préfèrent ne pas utiliser ce terme, parce que plusieurs dirigeants ont soutenu la ratification, y compris le délégué virginien au Congrès James Madison, qui fit ensuite alliance avec d’anciens antifédéralistes pour faire opposition aux projets financiers d’Hamilton en 1790. Une fois Thomas Jefferson à la tête de l’opposition à Hamilton, cette faction devient, en 1792, le Parti républicain-démocrate.

Historique

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Lors de la Convention constitutionnelle de 1787 et du processus de ratification en 1788, Madison fut au nombre des deux ou trois les plus ardents défenseurs d’un gouvernement national fort, rédigeant, avec Hamilton, le Fédéraliste. En 1789-1790, Madison était en tête de ceux qui soutenaient le nouveau gouvernement fédéral[1].

À cette époque, le concept de parti d’opposition loyal était nouveau[1] mais en , Madison s’est associé à Henry Tazewell et à d’autres pour s’opposer au Premier rapport sur le crédit public d’Hamilton. La création de cette coalition a marqué l’émergence du Parti antigouvernemental, alors presque exclusivement composé de députés sudistes. Madison fit valoir que le remboursement de la dette récompensait les spéculateurs[2]. Sa proposition de rembourser uniquement les détenteurs originaux d’obligations fut battue par un vote de 36 contre 13[2]. Le rapport d’Hamilton prévoyait également la reprise de la dette des États par le gouvernement fédéral. Comme près de la moitié de cette dette était due par le Massachusetts, le Connecticut et la Caroline du Sud, les autres États n’apprécièrent guère l’idée de prise en charge de la dette. La Chambre des représentants américaine adopta le projet sans la prise en charge, mais le Sénat inclut cette disposition. Cette impasse fut résolue par un accord, connu sous le nom de compromis de 1790, passé entre Madison et le secrétaire d’État Thomas Jefferson d’une part et d’Hamilton, de l’autre, qui comprenait à la fois la prise en charge de la dette et la décision de localiser la capitale nationale dans le Sud, dans ce qui est devenu le district de Columbia[3],[4].

Lors du deuxième Congrès des États-Unis (1791-1793), les éléments antigouvernementaux étaient plus nombreux et comptaient environ 32 membres de la Chambre sur 72. En 1791, Madison et Hamilton se sont affrontés à nouveau lorsque ce dernier proposa la création d’une banque centrale. Les commerçants urbains étaient favorables à cette idée, tandis que les planteurs du Sud y étaient opposés. Madison dit que la Banque était inconstitutionnelle, mais Hamilton réussit à soutenir avec succès que la Constitution des États-Unis[5] l’autorisait[6].

Les différences entre les factions se durcirent, en , avec le début des guerres de la Révolution française, le Parti progouvernemental prenant le parti des Britanniques tandis que le Parti antigouvernemental soutenait les Français. Après avoir adhéré au parti en 1792, Jefferson contesta l’élection cette année-là sous le nom de « républicain ». On désigne sous le nom de « First Party System » le Parti démocrate-républicain de Jefferson et le Parti fédéraliste d’Hamilton.

Notes et références

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  1. a et b (en) Gordon S. Wood, Empire of liberty : a history of the early Republic, 1789-1815, New York, Oxford University Press, , 800 p. (ISBN 978-0-19-503914-6, BNF 42085658), p. 140.
  2. a et b (en) Gordon S. Wood, Empire of liberty : a history of the early Republic, 1789-1815, New York, Oxford University Press, , 800 p. (ISBN 978-0-19-503914-6, BNF 42085658), p. 141.
  3. (en) Gordon S. Wood, Empire of liberty : a history of the early Republic, 1789-1815, New York, Oxford University Press, , 800 p. (ISBN 978-0-19-503914-6, BNF 42085658), p. 142.
  4. (en) Ron Chernow, Washington : A Life, New York, The Penguin Press, , 904 p. (ISBN 978-1-59420-266-7, BNF 42316833, LCCN 2010019154), p. 631.
  5. « faire toutes les lois qui seront nécessaires et convenables pour mettre à exécution les pouvoirs ci-dessus mentionnés et tous autres pouvoirs conférés par la présente Constitution au gouvernement des États-Unis ou à l'un quelconque de ses départements ou de ses fonctionnaires. » Article 1, section 8, clause 18.
  6. (en) Gordon S. Wood, Empire of liberty : a history of the early Republic, 1789-1815, New York, Oxford University Press, , 800 p. (ISBN 978-0-19-503914-6, BNF 42085658), p. 145.

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Lance Banning, The Jeffersonian Persuasion: Evolution of a Party Ideology (1978)
  • Kenneth R. Bowling, et Donald R. Kennon, eds. Perspectives on the History of Congress, 1789–1801. (2000)
  • Joseph Charles, The Origins of the American Party System (1956), reprints articles in William and Mary Quarterly
  • Noble E. Cunningham, Jr. Jeffersonian Republicans: The Formation of Party Organization: 1789–1801 (1957), highly detailed party history
  • Stanley Elkins et Eric McKitrick. The Age of Federalism (1995) online version
  • Hoadley, John F. The Emergence of Political Parties in Congress, 1789–1803. American Political Science Review (1980) 74(3): 757–779. in JSTOR.