En analyse, l'antilimite désigne la limite (finie) qu'on peut associer à une suite divergente. On peut la calculer par une méthode de sommation, une technique d'accélération de convergence ou par prolongement analytique. Le terme a été introduit par Daniel Shanks en 1955.

Définition modifier

Dans son article de 1955, Daniel Shanks s'intéresse aux transformations de suites de la forme

avec s, c0, ..., ck, des constantes et g0, ..., gk, des fonctions. Dans le cas où (sn) ne converge pas, Shanks désigne s comme l'antilimite de la suite et dit que « (sn) diverge de s »[1].

Par prolongement analytique

On se place dans le cas où la suite (sn) est une série divergente :

On considère la série génératrice liée :

Si cette série de fonctions converge sur un disque de convergence de rayon 0 < ρ ≤ 1, il existe une fonction S telle :

Cette fonction S peut être définie hors du disque de convergence, notamment en x = 1 et y avoir une valeur finie. Cette valeur s = S(1) est alors appelée antilimite de la série an.

Exemples modifier

  • Une série divergente peut se voir associer des valeurs finies par des procédés de sommation, comme la série de Grandi

ou la série alternée des entiers

  • La suite de sommes partielles

est grossièrement divergente, cependant, on peut reconnaitre le développement en série entière du logarithme naturel :

pris en x = -2, qui est hors du disque de convergence (le rayon de convergence de cette série vaut 1). Ainsi, 1/2ln(3) est l'antilimite de la série :

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. (en) Daniel Shanks, « Non‐linear Transformations of Divergent and Slowly Convergent Sequences », Journal of Mathematics and Physics, vol. 34, nos 1-4,‎ (lire en ligne)