Antonieta Rivas Mercado

Antonieta Rivas Mercado
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Antonieta Valeria Rivas Mercado CastellanosVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Antonio Rivas Mercado (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Los Contemporáneos (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Antonieta Valeria Rivas Mercado Castellanos, née à Mexico le et morte à Paris 4e le [1], mieux connue sous le nom d'Antonieta Rivas Mercado, est une actrice, mécène, écrivaine, promotrice culturelle, défenseure des droits des femmes et militante politique, et une icône dans la culture mexicaine du xxe siècle.

Biographie modifier

Rivas Mercado est née à Mexico en 1900[2], dans la Colonia Guerrero, un quartier limitrophe du Centre historique de Mexico. Son nom complet est Antonieta Valeria Rivas Castellanos et elle est la deuxième fille d'Antonio Rivas Mercado (1853), architecte, et de Matilde Cristina Castellanos Haff (1869)[3]. Dès son plus jeune âge, Antonieta reçoit la meilleure éducation qu'une femme mexicaine de l'époque peut avoir et pratique la danse. À l'âge de huit ans, elle voyage en France avec son père et souhaite se consacrer au ballet à l'Opéra de Paris, mais son père le lui refuse car il ne voulait pas laisser sa fille seule à Paris. Antonieta parle anglais, français, allemand, italien et grec.

Elle est encore enfant quand la Révolution mexicaine éclate et elle doit faire face à la situation difficile de rester responsable de la maison de sa famille depuis que sa mère est partie en Europe pour suivre un amant.

Le , à l'âge de 18 ans, elle épouse Albert Edward Blair (1890), un Anglais qui vivait aux États-Unis depuis l'âge de 10 ans. Blair est plutôt conservateur mais participe à la Révolution mexicaine car il est ami des frères Gustavo et Francisco I. Madero, d'éminents idéologues et dirigeants de la Révolution. Leur fils Donald Antonio naît le [4]. Fin 1921, le couple vit dans l'un des domaines des Madero à San Pedro de las Colonias, Coahuila où Antonieta mène une vie paisible à la campagne. Le mariage n'ayant pas fonctionné, Antonieta retourne dans sa maison paternelle où vivent encore ses frères Amelia et Mario. Au début, son mari la cherche mais plus tard ils se séparent car Albert participe en politique et désapprouve l'amitié d'Antonieta avec Diego Rivera, un peintre mexicain bien connu, aux tendances nationalistes et socialistes. D' à , Antonieta et son fils voyagent en Europe à l'invitation de leur père Antonio Rivas Mercado. À leur retour, les problèmes commencent en raison de la séparation conjugale, puisqu'Antonieta a dû se battre pour la garde de son fils, ce qui la fatigue énormément.

En 1928, Antonieta fonde le Teatro Ulises, un groupe de théâtre expérimental mexicain, actif entre janvier et , et a fait partie de la direction de l'Orchestre symphonique de Mexico sous la direction de Carlos Chávez. En outre, elle est devenue le mécène de personnages tels que Andrés Henestrosa, Xavier Villaurrutia, Salvador Novo, Gilberto Owen, Celestino Gorostiza, María Tereza Montoya, Roberto Montenegro, Julio Castellanos, Lupe Medina de Ortega, Clementina Otero, Carlos Luquín, Julio Jiménez Rueda et le peintre Manuel Rodríguez Lozano, qui est son amour platonique.

Elle faisait partie de Los Contemporáneos, un cercle des artistes et intellectuels qui ont renouvelé la culture mexicaine à la fin de la révolution. Rivas Mercado a écrit pour le magazine de Los Contemporáneos et le périodique espagnol El Sol. Elle tomba éperdument amoureuse de son ami, le peintre Manuel Rodríguez Lozano, une affection qui n'était pas réciproque[5].

Antonieta joue un rôle de premier plan dans la candidature présidentielle de José Vasconcelos, dont elle est la partenaire sentimentale dans les années 1928 et 1929, au moins. Lorsque Vasconcelos a été vaincu (par une scandaleuse fraude électorale contre lui), Rivas Mercado s'exile successivement à New York et Paris, où elle a travaillé comme écrivain et journaliste. Son histoire d'amour avec Vasconcelos s'avère également infructueuse, puisque Vasconcelos est marié. En 1931, Antonieta suit Vasconcelos à Paris et, une fois rejetée se suicide le , à l'intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris avec le pistolet qu'il portait toujours sur lui[3].

Sa vie et sa mort tragique dans la cathédrale Notre-Dame de Paris inspirent le film franco-mexicain-espagnol Antonieta, réalisé par Carlos Saura, avec l'actrice française Isabelle Adjani dans le rôle principal[6].

Bibliographie modifier

  • (es) Fabienne Bradu, Antonieta : (1900-1931), Mexico, Fondo de Cultura Económica, coll. « Vida y pensamiento de México », , 245 p. (ISBN 9681635930)
  • (es) Kathryn Blair (trad. Leonor Tejada), A la sombra del ángel, Mexico, Alianza Editorial, (ISBN 9683916031)
  • (es) Antonieta Rivas Mercado et Fabienne Bradu (Compilation, préambule et notes), Correspondencia : Compilación, Xalapa, Universidad Veracruzana, , 390 p. (ISBN 9688346810).
  • (es) Antonieta Rivas Mercado et Luis Mario Schneider (compilateur), Obras completas de Antonieta Rivas Mercado, Secretaría de Educación Pública, coll. « Lecturas Mexicanas », , 466 p. (ISBN 9682914132).
  • (es) Antonieta Rivas Mercado, Cartas a Manuel Rodríguez Lozano : (1927-1930), vol. 206, Mexico, Secretaría de Educación Pública, coll. « SepSetentas », , 159 p..
  • (es) Antonio P. Rivas, La Antonieta de Reyes, Aladas Palabras, , 32 p..

Références modifier

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 4e, n° 331, vue 6/31.
  2. Patricia Ortiz, « Rivas Mercado, Antonieta [Mexica 1900 - Paris 1931] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3681
  3. a et b (es) Lilia Peralta: Antonieta Rivas Mercado (1900-1931), University of Arizona, October 20, 2008.
  4. Darlene Harbou Unrue: Antonieta Rivas Mercado: Katherine Anne Porter's horror and inspiration., December 22, 2005.
  5. (es) Pável Granados, « MANUEL RODRÍGUEZ LOZANO. PENSAMIENTO Y PINTURA 1922–1958 », Mexico City, Museo Nacional de Arte, (consulté le )
  6. Jacques Siclier, « Antonieta, de Carlos Saura. Adjani, la mystérieuse », Le Monde,‎ (lire en ligne)

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