Antonio Vallejo-Nájera

psychiatre espagnol

Antonio Vallejo-Nájera Lobón[1],[2], né le à Paredes de Nava (Palencia) et mort le à Madrid, est un psychiatre militaire espagnol.

Antonio Vallejo-Nájera
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 70 ans)
MadridVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Antonio Vallejo-Nájera LobónVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université de Valladolid (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Enfant
Juan Antonio Vallejo-Nágera (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
María Vallejo-Nágera (en) (petite-fille)
Samantha Vallejo-Nágera (en) (petite-fille)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Université de Madrid (d)
Cuerpo Militar de Sanidad (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Académie royale nationale de médecine (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Grand-croix de l'ordre civil du ministère de la Santé (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Il est considéré comme « le Mengele espagnol » ou « le Mengele de la psychiatrie franquiste » pour ses théories racistes d'extrême droite et sa participation aux épurations du régime franquiste[3],[4],[5]. Il figure sur la liste des psychiatres militaires s’étant livrés à des expérimentations sur les prisonniers de la guerre d'Espagne, à dessein d’y déceler la présence d’allégués « gènes communistes ».

Biographie

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Pratiques eugénistes

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Obsédé par un besoin de pureté raciale, Vallejo écrit en 1934 un livre défendant la castration des psychopathes[6].

Selon le juge Baltasar Garzón « Francisco Franco autorisa en le chef des Services psychiatriques militaires à créer le Cabinet d'investigations psychologiques, dont la finalité primordiale était la recherche des racines psychophysiques du marxisme, qui ne peut avoir d'autre précédent que l'Institut pour la recherche et l'étude de l'hérédité créé [dans l'Allemagne nazie] par Himmler », et il attribue à Vallejo Nájera « Nous avions déjà exposé dans d'autres travaux l'idée des relations intimes entre le marxisme et l'infériorité mentale… La vérification de nos hypothèses est d’une importance politico-sociale énorme, car, si comme nous le pensons, les militants marxistes sont de préférence des psychopathes antisociaux, la ségrégation totale de ces sujets dès l'enfance pourrait libérer la société d'une plaie si terrible »[7]

En 1938, certains membres des Brigades internationales sont soumis à des tests physiques et psychologiques ; il s’agit de l’une des premières tentatives systématiques de mettre la psychiatrie au service d’une idéologie politique.

Un film[8] explore, à ce propos, les expérimentations du docteur Vallejo : « Les enfants perdus du franquisme[9],[8],[10],[11] ». Ce reportage décrit une situation expérimentale, dans laquelle les enfants des républicains ne peuvent rester avec leur mère génitrice au-delà de trois ans. Ces enfants sont ensuite pris en charge par une institution catholique, qui leur inculque une idéologie en tout point opposée à celle de leurs parents. Très souvent, d’ailleurs, ces derniers perdent leur trace. Sans aucun fondement scientifique, le rapport déclare que « les relations intimes existant entre le marxisme et l’infériorité mentale sont évidentes » et conclut, sur la base de ce postulat, que « la mise à l’écart des sujets, dès l’enfance, pourrait affranchir la société de cette idéologie… » (signé: Dr Antonio Vallejo Nágera, médecin psychiatre). Ses travaux trouvent écho auprès des chefs de l'armée franquiste et lui valent d’être promu colonel[6].

Publications

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  • Concerto pour instruments désaccordés : Souvenir d'un psychiatre, Éditions du Cerf, 1984.
  • (es) Niños y Jóvenes anormales, sans éditeur, Madrid, 1941.

Références

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  1. El apellido compuesto Vallejo-Nájera según el Diccionario heráldico hispanoamericano, de Endika Mogrobejo — Euskal.net.
  2. À ne pas confondre avec Juan Antonio Vallejo-Nágera (es), son fils, né à Oviedo, en 1926, également médecin psychiatre.
  3. (es) « El bisnieto de Vallejo-Nágera comparte que los rojos son deficientes », sur El Plural, (consulté le )
  4. (en-US) Federico López-Terra, « The ‘stolen babies’ trial in Spain finally shines a light on a scandal that cannot be forgotten », sur The Conversation, (consulté le )
  5. (en) Alejandro Quiroga et Miguel Ángel del Arco Blanco, Right-Wing Spain in the Civil War Era: Soldiers of God and Apostles of the Fatherland, 1914-45, Bloomsbury Publishing, (ISBN 978-1-4411-8326-2, lire en ligne)
  6. a et b Paul Preston, « Les républicains, des bêtes au sabot fendu », sur Le Monde diplomatique,
  7. Crimes de Franco: le juge Garzon recule, mais l'Espagne ne peut plus oublier novembre 2008
  8. a et b (fr) [vidéo] Histoire vivante — Les enfants volés du franquisme, tsr.ch (via le cache de google), diffusé le 7 août 2011. Durée : 57:18.
  9. (ca) Els nens perduts del franquisme – Les enfants perdus du franquisme. Réalisation : Ricard Belis i Garcia. Musique : Victor Cortina. Production : Muntsa Tarres, 2004. Durée : 30 min.
  10. (fr) [vidéo] « Les enfants volés du franquisme », Arte, (consulté le )
  11. « Bébés volés du franquisme : les victimes espèrent une enquête », Le Nouvel Observateur, (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (es) Construyendo a Caín. Diagnosis y terapia del disidente : Las investigaciones psiquiátricas de Vallejo Nágera con presos políticos, Ricard Vinyes, Ayer, 44 (2001), p. 228-250.

Filmographie

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Articles connexes

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Liens externes

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