Aphrodite du type « Doria-Pamphili »

statue conservée au musée du Louvre

L' Aphrodite du type « Doria-Pamphili » est une copie datant du Ier siècle av. J.-C. d'une sculpture classique grecque exécutée à la fin du Ve siècle av. J.-C. Elle se trouve aujourd'hui au musée du Louvre.

Aphrodite du type « Doria-Pamphili »
Aphrodite
Aphrodite
Dimensions 172 centimètres (hauteur)
Inventaire Ma 4972[1]
Matériau Marbre pentélique
Méthode de fabrication Sculpture
Période copie du Ier siècle av. J.-C.
Culture Époque classique, Grèce antique
Lieu de découverte Italie
Conservation Musée du Louvre, Paris

Historique modifier

La statue se trouvait dans le parc d'Ombreval, à Domont (Val-d'Oise). C'est en 1987 qu'elle apparaît dans le commerce date, lorsque l'on met en vente les statues se trouvant dans le parc[2].

Le château et le parc d'Ombreval appartenaient depuis 1872 à Stéphane Dervillé (1848-1925), un entrepreneur à la tête de l'entreprise d'extraction de marbres créée par son père, Cyr Adolphe Dervillé. Il exploitait des carrières en France, Belgique, Tunisie et surtout en Italie, à Carrare[2], important du marbre en France, sous forme brute mais aussi de statues. C'est ainsi qu'il a acquis plusieurs reliefs et statues d'Italie qu'il a fait venir pour décorer le château et le parc d'Ombreval[3].

On ignore l'origine précise de la statue d'Aphrodite, qui avait été placée dans ce parc sous des frondaisons et qui avait subi les dommages du temps et des intempéries[3]. La statue était lacunaire, si bien qu'elle avait été l'objet d'une restauration qui avait ajouté différents éléments, dont une tête du XVIIIe siècle, ainsi que les pieds et les bras. Il est possible que cette restauration médiocre, ait été faite à la demande de Dervillé, après l'arrivée de la statue en France à la fin du XIXe siècle[4]. Elle aurait pu être exécutée par un des marbriers de Dervillé avec des restes récupérés on ne sait où ni comment[4]. Si cette datation de la restauration est correcte, cela laisse aussi à penser que la statue n'a pas été exhumée avant; sinon, il y a fort à parier qu'elle aurait été que les conceptions de l'art des XVIIe et XVIIIe siècles aurait sans doute été complétée[5].

La statue a été achetée par le musée du Louvre en 1996[2].

Description modifier

La statue a été sculptée dans un marbre du mont Pentélique.

Il s'agit d'une représentation d'Aphrodite qui appartient à une série de répliques du Ier siècle av. J.-C. d'une œuvre grecque réalisée à l'époque classique[Laquelle ?], dans les dernières décennies du Ve siècle av. J.-C. L'exemplaire le plus complet de cette série de statues est conservé à Rome dans le Palais Doria Pamphilj (ou Pamphili) qui a donné son nom à ce type de statues.

La déesse est vêtue d'un chiton (tunique à manches courtes), et d'un manteau, l'himation. La position du corps en contrapposto, avec l'inclinaison inversée des épaules et des hanches, et la distinction d'une jambe d'appui et d'une jambe libérée du poids du corps, rappellent le modèle créé par le sculpteur Polyclète au milieu du Ve siècle av. J.-C.

Attribution de l'original modifier

La figure M du groupe des trois déesses du fronton est du Parthénon : Aphrodite

L'attribution de l'original est discutée. Le traitement du drapé avec l'épaule laissée découverte pour rappeler la sensualité de la déesse de l'Amour, apparente cette statue à celle à demi couchée (figure M) du fronton est du Parthénon parfois attribuée à Phidias. Il est alors possible d'évoquer l'Aphrodite Ourania (« céleste ») décrite par Pausanias à Élis (Périégèse, VI, 25, 1), ou l'Aphrodite de l'Agora d'Athènes (Périégèse, I, 14, 7).

Cependant son drapé outrepassant l'esthétique[Quoi ?] du Parthénon, on doit ramener sa réalisation à la fin du Ve siècle av. J.-C. Par ailleurs la statue ne montre pas la tortue sur laquelle, d'après Pausanias, l'Aphrodite Ourania d'Élis posait le pied. Elle a donc été attribuée à Agoracritos de Paros, un des disciples de Phidias et aurait été exécutée vers 420 av. J.-C. Elle a été rapprochée du style de la statue de Némésis du sanctuaire de Rhamnonte réalisée par Agoracritos[6].

Le copiste de l'Aphrodite du Louvre a rendu avec virtuosité la richesse et la diversité des plis du vêtement et recréé les effets maniéristes du drapé.

Notes et références modifier

  1. Aphrodite du type "Doria-Pamphili"
  2. a b et c Pasquier 2003, p. 99.
  3. a et b Pasquier 2003, p. 102.
  4. a et b Pasquier 2003, p. 104.
  5. Pasquier 2003, p. 105.
  6. Il n'en subsiste qu'un fragment de tête conservé au British Museum trouvé au cours de fouilles menées en 1812-1813 par la société des Dilettanti. D'autres fragments avaient été trouvés par l'archéologue grec Valérios Stáis en 1890-1892. Ces fragments ont permis de définir le style du sculpteur et de rechercher des copies romaines. La meilleurs copie est celle qui se trouve à la Ny Carlsberg Glyptotek, Inv. no 2086 (Université de Cologne : Statue de Nemesis de Rhamnote à la Ny Carlsberg Glyptotek).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Alain Pasquier, « Une grande Aphrodite en marbre au musée du Louvre », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, 2003, no 82, p. 99-138 (lire en ligne)

Articles connexes modifier

Lien externe modifier