Appropriation culturelle

adoption ou l'utilisation d'éléments d'une culture par les membres d'une autre culture

L'appropriation culturelle désigne à l'origine l'utilisation d'éléments matériels ou immatériels d'une culture par les membres d'une autre culture, dont l'acquisition d'artefacts d'autres cultures par des musées occidentaux. Par la suite, le concept est utilisé par analogie par la critique littéraire et artistique, le plus souvent avec une connotation d'exploitation et de domination[1].

Objet phénicien reprenant des motifs égyptiens dans un but décoratif. Les hiéroglyphes du cartouche n'ont aucune signification. (VIIIe ou IXe siècle av. J.-C., British Museum).

L'expression même d'« appropriation culturelle » est par ailleurs toujours employée pour dénoter de multiples formes de transmission et de redéfinition culturelle (par exemple en sociologie et en histoire rurale).

Depuis la fin des années 2000, avec le temps et le développement de disciplines critiques aux États-Unis, le deuxième sens se popularise et tend à s'importer dans les pays francophones. L'appropriation culturelle se réfère donc souvent aujourd'hui à l'idée que l'utilisation d'éléments d'une culture par les membres d'une culture « dominante » ou jugée néocoloniale serait intrinsèquement irrespectueuse[2],[3]. L'extension de ce concept suscite des controverses et des débats de plus en plus fréquents entre ses partisans et ses critiques. Les partisans du concept affirment qu’il constituerait une forme d'oppression et de spoliation. La culture « minoritaire » se trouverait ainsi dépouillée de son identité, ou réduite à une simple caricature raciste[4],[5],[6],[7],[8].

Ses critiques voient dans l'utilisation polémique de ce concept une attitude politiquement correcte visant à entraver la liberté d'expression et de création. D'autres enfin considèrent qu'il est nécessaire de distinguer ce qui relève de l'utilisation nuisible (commerciale, malintentionnée ou stéréotypée) d'éléments culturels provenant de cultures historiquement dominées, et ce qui relève d'un phénomène historique et fructueux d'échanges interculturels.

Vue d'ensemble modifier

Photographie d'un mannequin blanc portant une tenue autochtone.

L'appropriation culturelle intègre dans sa définition l'appropriation d'éléments matériels et immatériels telles que des symboles, des objets, des idées et/ou différents aspects d'une ou plusieurs cultures par un tiers. L'anthropologie étudie les différents procédés d'emprunt culturel, soit « l'appropriation » et l'échange culturel, comme étant une étape à part entière de l'évolution culturelle et du contact entre les différentes cultures.

Dans son application à des composants immatériels, le concept d'appropriation culturelle est sujet à controverse. Les partisans du concept d'appropriation culturelle considèrent que dans un certain nombre d’occurrences, l'emprunt est insensible, mal-intentionné ou ignorant quand la culture qui subit l'emprunt est celle d'une minorité culturelle, soumise ou non à une culture dominante sur un plan économique, social, politique ou militaire. L'appropriation culturelle peut également faire écho à d'autres types de griefs tels que la réminiscence de conflits historiques à caractère raciste. Cette méfiance à l'encontre de l'emprunt culturel s'illustre généralement dans le contexte nord-américain et plus largement dans le monde occidental anglophone[9]. On pourra prendre pour exemple les différents cas dits d'appropriation de la culture afro-américaine et de la culture des amérindiens par la culture dominante héritée de la colonisation européenne. La distinction devient plus claire entre l'échange culturel qui se construit sur un « terrain commun » et l'appropriation qui implique l'emprunt déplacé, non autorisé ou indésirable d'éléments de la culture d'une minorité dite opprimée ; on parle également de « pillage culturel »[10].

L'un des exemples les plus communs d'emprunt culturel est l'emprunt de l'iconographie, de l'art ou des symboles d'une culture sans réelle profondeur. En conséquence, l'emprunt deviendrait, selon le concept d'appropriation culturelle, offensant pour la culture en question. Il est possible d'en observer plusieurs exemples dans l'environnement sportif nord-américain : les logos, mascottes et noms de certaines équipes sont directement tirés de la culture native-américaine. À l'échelle individuelle, l'explosion de l'industrie du tatouage a entraîné plusieurs tendances dans l'utilisation d'éléments culturellement chargés en signification : les symboles tribaux polynésiens, l'art celtique, les symboles chinois ou encore l'iconographie chrétienne. L'iconographie en question est parfois vidée de sa signification culturelle et adoptée pour des raisons purement esthétiques.

Certains cas d'échanges culturels peuvent entraîner une compréhension biaisée de l'apport d'une culture par des éléments faussement attribués ou revendiqués. Par exemple, quelques spécialistes de l'Empire ottoman et de l’Égypte ancienne réfutent certaines traditions architecturales longtemps considérées comme perses ou arabes alors qu'elles étaient d'origine ottomane et égyptienne[11].

Conservatisme modifier

Une autre vision de l'appropriation culturelle se dessine autour d'une certaine forme de conservatisme dont l'objectif initial est de s'opposer à toute forme d'interaction, d'échange et de partage culturels pour supposément préserver la culture en question. La fédération étudiante de l'université d'Ottawa a en ce sens banni la pratique du yoga au sein de son établissement, arguant qu'elle constituait une atteinte à la sacralité de cette discipline[12].

Interculturalité modifier

Ce concept entre directement en conflit avec la propension des cultures à se nourrir les unes des autres, faisant de ces dernières des matières mouvantes et malléables dans le temps. On parle alors d'interculturalité[13]. À titre d'exemple, la saga américaine Star Wars s'est inspirée d'éléments de La Forteresse cachée d'Akira Kurosawa, elle-même inspirée d'éléments de l’œuvre de Shakespeare. Anne-Marie Thiesse relève que « l’État-nation est, dans l’histoire de l’humanité, la première forme d’organisation politique devenue norme mondiale », autrement dit, un révélateur de la « première mondialisation »[14].

Il importe alors de distinguer ce qui relève des « représentations stéréotypées et de l’exploitation commerciale des cultures minoritaires par des populations dominantes ou privilégiées » et ce qui résulte « d'imitations, emprunts et réinterprétations à l’origine de toutes cultures et [qui] en garantissent la vitalité », imitations et emprunts qui ont d'ailleurs toujours eu lieu dans les deux sens entre populations dominantes et dominées[15].

Critiques du concept et de son utilisation modifier

Les détracteurs du concept voient dans son utilisation polémique une forme du politiquement correct qui entraverait la liberté d'expression et de création. Ils soulignent les cas de censure et plaident pour un métissage des cultures plutôt qu'un multiculturalisme[16],[17],[18]. Le , la romancière Lionel Shriver prend ainsi publiquement position contre le concept d'appropriation culturelle lors d'un discours[19] qui provoque la polémique[20].

Cette même année 2016, le militant communiste afro-américain Blake Nemo publie un article intitulé L’appropriation culturelle ou comment j’ai appris à arrêter de m’inquiéter et à aimer les tresses blondes[21]. Il affirme :

il n’y a en réalité aucune différence entre la commercialisation d’une culture par un indigène ou un « étranger », et il n’existe aucun argument concret avancé par la communauté de la justice sociale pour expliquer où se situerait la différence. En résumé, les Blancs portant des tatouages tribaux, que ces derniers soient réalisés par un artiste blanc ou par une personne d’origine maorie, font toujours preuve de mauvais goût. Toutefois, la pire conséquence induite par cette idée est la manière dont elle fait office de diversion vis-à-vis d’un problème plus urgent pour les personnes que ces militants essaient de protéger, à savoir la stratification sociale.

Pour le critique et historien de la littérature William Marx, « le prétendu délit d’appropriation culturelle n’est qu’une arme au service de la limitation de la liberté de pensée[22]. »

Selon Jérôme Blanchet-Gravel :

« Il est évident que le concept d'appropriation culturelle comporte une certaine affinité avec les théories différentialistes héritées de l'extrême droite. Le concept refuse non seulement le métissage dans ce qu'il a de plus universel, mais il représente aussi la totale négation des passerelles interculturelles censées régir la vie en société en ce début de XXIe siècle[23]. »

John McWhorter, professeur à l'université de Columbia, écrit en 2014, que l'appropriation culturelle et les influences réciproques sont des choses généralement positives et qu'elles se produisent généralement par admiration des cultures imitées et sans intention de nuire. Il fait également valoir que le terme spécifique « appropriation », qui peut signifier le vol, est trompeur lorsqu'il est appliqué à quelque chose comme la culture qui n'est pas considérée par tous comme une ressource limitée[24].

En 2016, l'auteur Lionel Shriver fait valoir le droit des auteurs issus d'une majorité culturelle à écrire avec la voix d'une personne issue d'une minorité culturelle, en s'attaquant à l'idée que cela constitue une appropriation culturelle. En se référant à une affaire dans laquelle des étudiants américains avaient fait l'objet de mesures disciplinaires pour avoir porté des sombreros lors d'une « soirée tequila », elle a déclaré : « La morale des scandales des sombreros est claire : vous n'êtes pas censé vous mettre dans les chaussures des autres et essayer leurs chapeau. Pourtant, c'est ce pour quoi nous sommes payés, n'est-ce pas ? »[25],[26]. Lors de la remise du Booker Prize 2019, Bernardine Evaristo a rejeté le concept d'appropriation culturelle, déclarant qu'il est ridicule d'exiger des écrivains qu'ils « n'écrivent pas au-delà de leur propre culture »[27].

En 2017, le psychologue canadien Jordan Peterson qualifie l'appropriation culturelle de « non-sens » et affirme qu'à l'exception du vol, « il n'y a pas de différence entre l'appropriation culturelle et l'apprentissage mutuel »[28].

Pour Kenan Malik, écrivain, maître de conférence et animateur radio britannique d'origine indienne, « Le terme même d’appropriation culturelle est inapproprié. Les cultures ne fonctionnent pas par appropriation mais par interaction désordonnée. Les écrivains et les artistes, voire tous les êtres humains, participent nécessairement aux expériences des autres. Personne ne possède de culture, mais tout le monde en habite une (ou plusieurs), et en habitant une culture, on trouve les outils pour tendre la main à d’autres cultures »[29].

Selon les sociologues Bradley Campbell et Jason Manning, le concept d'appropriation culturelle fait partie de la nouvelle culture morale qu’est la culture victimaire. Selon eux, la critique d’appropriation culturelle est une morale inégalitaire et à rebours, pour laquelle ce qui a toujours été vertu devient vice[30],[31].

En 2018, le chroniqueur conservateur Jonah Goldberg décrit l'appropriation culturelle comme une chose positive et considère que le concept négatif est le produit du désir de se poser en victime[32].

Appropriation culturelle dans le monde modifier

États-Unis modifier

France modifier

En France, la notion d'appropriation culturelle commence à être débattue dans la seconde partie des années 2010[33],[34],[35]. La France lance en 2018 un processus de restitution de certains objets d'art africains pris pendant la colonisation en Afrique[36].

Québec modifier

Mathieu Charlebois a accordé de nombreuses entrevues sur le phénomène d'appropriation et de « canadianisation » de la poutine[37],[38],[39].

Au Québec l'appropriation culturelle est beaucoup plus l'objet de débat qu'en France, vu la proximité géographique et culturelle avec les États-Unis. L'opposition à l'appropriation culturelle se fait particulièrement entendre dans les sphères anglophones, jeunes, citadines et étudiantes. Elle conduit aussi parfois à des tensions entre la gauche traditionnelle et de nouveaux militants[40],[41],[42]. Après l'annulation d'un spectacle de Robert Lepage au festival de jazz à Montréal en du fait d'accusation d'appropriation culturelle[43], le Parti québécois a pris la défense du metteur en scène[44].

L'idée selon laquelle Robert Lepage aurait adopté un comportement relevant de l'appropriation semble alimentée – en tout ou en partie – par le postulat qu'il n'est ni Noir ni servo-descendant. Or, de forts contre-arguments contre cette thèse existent. En effet, de nombreux Canadiens français sont aussi servo-descendants. Ce sont eux qui sont les seuls descendants des Noirs ayant connu la servitude dans l'actuel territoire du Canada français, comme le rappelle l'historien Frank Mackey[45] (car l'esclavage s'est pratiqué dans l'actuel territoire du Canada aussi). Qui plus est, il est avéré que des membres de la famille Lepage sont servo-descendants[46]. Robert Lepage pourrait donc être l'un d'eux. Finalement, rappelons l'existence de la règle de la goutte de sang, qui explique par exemple qu'on présente des célébrités comme Meghan Markle comme des personnes noires quand elle n'en ont pas l'apparence.

Exemples modifier

Art, iconographie et ornements modifier

Un exemple courant de ce qui est considéré comme de l'appropriation culturelle est l'adoption de l'iconographie d'une autre culture, et son utilisation à des fins non envisagées, voire offensantes, aux yeux de la culture d'origine. Ce type de situation inclut les équipes de sports faisant usage de noms ou images tribales amérindiennes en tant que mascotte ; l'utilisation de symboles métaphysiques hors de leur contexte d'origine tels que le yin et yang ; l'inspiration tirée de l'iconographie d'autres cultures, tels les tatouages polynésiens tribaux, les sinogrammes ou l'art celte[réf. souhaitée]. Les partisans du concept d'appropriation culturelle avancent que certains membres de la culture originelle pourraient être offensés de voir son iconographie séparée de son contexte culturel. Ses critiques argumentent qu'il peut être bénéfique pour une culture appropriée de voir son imagerie se propager et se perpétuer.

En Australie, des artistes aborigènes ont discuté la possibilité d'une « marque d'authenticité », afin de s'assurer que les consommateurs soient au courant des œuvres d'art prétendant à de fausses significations aborigènes[47],[48]. Le mouvement pour une telle mesure a pris de l'ampleur après la condamnation en 1999 de John O'Loughlin pour la vente frauduleuse d’œuvres décrites comme aborigènes mais peintes par des artistes non-indigènes[49].

Historiquement, une partie des cas les plus ardemment débattus d'appropriation culturelle se sont tenus là où les échanges culturels sont les plus importants, tel que le long des routes de commerce en Asie du Sud-Ouest, et en Europe du Sud-Est. Une partie des experts de l'Empire ottoman, et de l'Égypte antique argumentent que des traditions architecturales ottomanes et égyptiennes ont longtemps été erronément attribuées et acclamées comme étant perses ou arabes.

Cas amérindien modifier

Du fait des fréquents échanges entre populations amérindienne et européenne-américaine – dont la population actuelle est parfois jugée comme néo-colonisatrice – la question de la considération du patrimoine culturel amérindien en tant que propriété intellectuelle indigène est fréquente.

Il convient de noter cependant que le premier usage du concept d'« appropriation culturelle » vient des Américains s'indignant de la façon dont les Amérindiens portaient les vêtements qu'ils leur achetaient[50].

Réactions modifier

Certaines tribus considèrent l'appropriation de la spiritualité amérindienne comme illégitime. Ainsi en 1993, quelques tribus dans la zone du Dakota ont publié la Déclaration de guerre contre les exploiteurs de la spiritualité lakota (en anglais, Declaration of War Against Exploiters of Lakota Spirituality). Celle-ci inclut le passage suivant :

« Nous affirmons une position de tolérance zéro pour tout « shaman de l'homme blanc » s'élevant du sein de nos propres communautés afin d'« autoriser » l'expropriation de nos rites cérémonieux par des non-Indiens ; de tels shamans de plastique sont les ennemis des peuples du Lakota, du Dakota, et du Nakota. »

Plusieurs Amérindiens ont critiqué ce qu'ils jugent être l'appropriation de leur hutte à sudation et de leur quête de vision par des non-Amérindiens, et par des tribus n'ayant pas ces pratiques originellement. Ils affirment aussi qu'il y a de plus grands risques avec ces cérémonies quand pratiquées par des non-Amérindiens, en se référant à des morts ou blessures en 1996, 2002, 2004, et plusieurs morts en 2009[51],[52],[53],[54].

En 2015, un groupe d'universitaires et écrivains amérindiens a publié une déclaration contre la Rainbow Family, dont les actes d'« exploitation culturelle […] nous déshumanisent en tant que nation indigène car ils impliquent que notre culture et humanité, comme notre terre, est à la portée de tout le monde »[55].

Cas afro-américain modifier

Le phénomène de populations blanches adoptant des éléments de culture noire a été présente au moins depuis que l'esclavage fut aboli dans le monde occidental. Une des premières formes de ce phénomène fut l'apparition de musiciens blancs dans les scènes jazz et swing au début du XXe siècle[réf. souhaitée]. On peut ensuite l'apercevoir dans le mouvement hipster des années 40, puis dans le blue-eyed soul des années 60, puis le hip-hop des années 80-90. En 1993, un article dans le journal britannique The Independent décrit le phénomène d'enfants blancs de classe moyenne qui étaient des « wannabe Blacks » — « je-veux-être Noir », « wannabe » exprimant moqueusement l'idée de quelqu'un qui essaie de manière non naturelle, ou donnant un résultat bizarre ou sonnant faux[56].

Cette appropriation fonctionne aussi pour les Noirs américains qui s’approprieraient la culture d'une communauté africaine[57].

Coiffures afro modifier

Le port de coiffures afro comme les cornrows par des personnes qui ne sont pas Noires est sujet à débat aux États-Unis dans les années 2010[58]. En paraît une vidéo où l'on peut voir une étudiante de l'Université d'État de San Francisco attaquer physiquement un autre étudiant, Blanc, pour avoir porté des dreadlocks[59]. En 2016, la femme d'affaires et influenceuse blanche Kylie Jenner est violemment critiquée pour sa coiffure sur les réseaux sociaux par l'actrice métisse Amandla Stenberg (réalisatrice en 2015 du court métrage Do not Cash Crop My Cornrows) : « Quand tu t’appropries certaines caractéristiques des Noirs mais que tu n'utilises pas ton pouvoir pour aider les Noirs-Américains ; que tu attires l’attention sur tes perruques et non sur les violences commises par la police ou sur le racisme. #Lesblancheslefontmieux »[60]. En 2017, la chanteuse Demi Lovato se voit elle aussi accusée d'appropriation culturelle pour s'être coiffée de dreadlocks[61], de même qu'en 2019 la ministre suédoise Amanda Lind, qui porte des dreadlocks depuis une vingtaine d’années[62].

Dès 1979, la mannequin et actrice américaine blanche Bo Derek portait des tresses de style afro-américain dans le film Elle de Blake Edwards, déclenchant un phénomène de mode autour de cette coiffure qui sera aussi portée en France par la chanteuse Bambou[63].

Réactions modifier

Le terme wigger (aussi épelé « wigga ») est un terme d'argot désignant une personne blanche qui adopte les manières, le langage, et la mode associés à la culture afro-américaine, particulièrement le hip hop et en Grande-Bretagne la scène grime ; le terme implique souvent que l'imitation est plutôt mauvaise, mais normalement avec sincérité plutôt qu'avec une intention moqueuse[64],[65],[66]. Wigger est un mot-valise de « white » et « nigger » ou « nigga », et le mot similaire wansta, mot-valise de « wannabe » ou « white » et « gangsta ». « Wigger » peut être péjoratif, renvoyant à des stéréotypes de culture afro-américaine, noire britannique ou « blanche », se référant en général à white trash. Le terme est parfois utilisé par des Afro-Américains offensés par ce qu'ils estiment être une dégradation de leur culture par les wigga[67].

Costumes modifier

En Amérique du Nord, il n'est pas rare de voir lors de fêtes étudiantes ou d'Halloween des personnes arborer, en tant que déguisement, des éléments d'autres cultures[68],[69],[70] : sombreros, boubous, kaftans, etc.

Réactions modifier

La question des costumes conduit régulièrement à des controverses médiatiques et est alimentée notamment par certaines fêtes étudiantes comportant des éléments racistes[71]. Il est difficile de trouver une mention de fête costumée comportant des éléments empruntés n'ayant pas entraîné une polémique[68],[69],[70],[71].

Certains appuient qu'il est nécessaire de différencier caricature raciste et appropriation culturelle, et qu'en ce sens critiquer la seconde par le biais de la première est une erreur[72].

Polémiques modifier

  • En , le musée des Beaux-Arts de Boston annule une exposition consacrée au kimono après avoir été accusé de « racisme » et d'« appropriation culturelle » sur les réseaux sociaux et par des manifestants protestant dans le musée. L'évènement était décrit par les protestataires comme une « insulte (…) pour nos identités, expériences et histoires en tant qu'Asiatico-américains en Amérique qui affecte la façon dont toute la société continue de nous enfermer dans des stéréotypes et d'ignorer nos voix »[73],[74]. Des voix, notamment du Japon, se sont élevées contre la manifestation, se réjouissant qu'une « exposition partage la culture japonaise avec la communauté »[75].
  • En , une université canadienne annule un cours de yoga après des plaintes accusant le cours d'« insensibilité culturelle ». Certains étudiants étaient préoccupés par le fait que le yoga était originaire d'une culture « ayant vécu l'oppression, un génocide culturel et des diasporas causées par le colonialisme et la suprématie occidentale »[76]. Certains Indiens pratiquants ont argumenté qu'il n'y a rien de mal à s'approprier le yoga[77],[78].
  • En , deux étudiants encourent une procédure d'exclusion de l'université de Bowdoin pour avoir assisté à une fête d'anniversaire où certains participants portaient des sombreros et pour avoir utilisé le mot « fiesta » dans leurs cartes d'invitation. Le conseil étudiant de l'université publie une « déclaration de solidarité » pour soutenir tous les étudiants qui ont été heurtés et affectés par l'incident de la fête, et qui stipule que la fête était un acte d'« appropriation culturelle qui crée un environnement où les étudiants de couleur, particulièrement les Latinos, et spécialement les Mexicains, ne se sentent pas en sécurité »[79].
  • En , Disney est accusé d'« appropriation culturelle » et d'« irrespect » pour avoir commercialisé un déguisement à l'effigie du héros Maui du film Vaiana, reprenant des tatouages polynésiens. Devant la polémique, Disney retire le costume de la vente[80].
  • En , une représentation de l'opéra Aida de Verdi à l'université de Bristol a été annulée, à la suite de plaintes d'étudiants accusant l'opéra d'appropriation culturelle, au motif que des acteurs blancs devaient interpréter des personnages égyptiens et éthiopiens[81].
  • En , le comédien Rob Schneider a été accusé d'« appropriation culturelle » pour avoir cuisiné une paella dans un plat en verre, un acte qualifié d'« insulte »[82].
  • En , un entrepreneur indépendant coiffant des personnes blanches de dreadlocks a été la cible sur internet de milliers d'attaques en provenance d'internautes l'accusant d'appropriation culturelle, arguant que « les dreadlocks font partie de la culture noire et ne devraient pas être portés par des personnes non-noires »[83],[84].
  • La chanteuse Katy Perry rencontre de vives critiques en 2014 à cause de la tenue de geisha qu'elle arbore lors d'un concert[85], puis en pour avoir posté une image de la déesse Kali sur son compte Instagram[86] et également en raison de sa nouvelle coiffure[87].
  • En , un rédacteur du magazine The Writers' Union of Canada est forcé de démissionner après avoir signé une tribune dans laquelle il déclare ne « pas croire en l'appropriation culturelle », dans laquelle il encourage les écrivains à écrire sur des sujets avec lesquels ils ne sont pas familiers et à créer des personnages qui ne leur ressemblent pas. Cette tribune a déclenché une polémique, poussant le magazine à présenter ses excuses[88],[89].
  • Le même mois, Chanel suscite un débat autour de son boomerang de luxe, accusé de manquer de respect à la culture aborigène[90].
  • Un fast-food spécialisé dans les burritos, dont les propriétaires étaient blanches, est contraint de fermer après avoir été accusé de voler la culture mexicaine[91].
  • En mai 2018, Nikita Dragun, une youtubeuse américaine, d'origine mexicaine et vietnamienne, née en Belgique et élevée aux États-Unis, fait l'objet d'accusation d'appropriation culturelle après avoir mis en ligne sur Instagram des photos où on la voit portant des dreadlocks roses tandis qu'elle mange de la barbe à papa dans le quartier de Harajuku, à Tokyo[92].
  • Le même mois, la gagnante de l'Eurovision 2018, l'Israëlienne Netta Barzilai est accusé par des internautes occidentaux d'appropriation culturelle en s'habillant d'un kimono et utilisant des maneki neko en décor[93], mais aussi de racisme en usant un maquillage rappelant un yellowface[94].
  • En , le festival de Jazz de Montréal annule un spectacle de chant sur l'esclavage — SLĀV — accusé d'« appropriation culturelle » car les interprètes étaient majoritairement blancs[43]. La directrice du théâtre dans lequel était organisé le spectacle, déclara « il y aura un avant et un après SLĀV »[95].
  • En 2018, la chanteuse Rosalía est au cœur d'une polémique liée à l'appropriation culturelle car elle est accusée de reprendre les codes du flamenco dans sa musique et sa danse alors qu'elle n'est « ni gitane ni andalouse ». Son album intitulé El mal querer a pour thème une relation amoureuse toxique inspirée d'un roman en occitan anonyme du xvie siècle, Flamenca.
  • En octobre 2018, à l'occasion de Halloween, la marque Fashion Nova est accusée par des internautes d'appropriation culturelle pour avoir mis en vente un costume de geisha[96].
  • En mai 2019, la marque Gucci est accusée d'appropriation culturelle en mettant en vente un turban sikh comme accessoire de mode[97].
  • En 2020, Jeanine Cummins, auteure d'American Dirt, un thriller racontant l'épopée d'une libraire mexicaine et de son fils migrant aux États-Unis pour échapper aux cartels, fait l'objet d'une forte polémique. Ses contempteurs, majoritairement des critiques latino-américains, jugent qu'une grand-mère portoricaine et un époux européen un temps sans papiers ne l'autorisent pas à « se mettre dans la peau » d'une mexicaine clandestine. Une centaine d'écrivains signent une pétition pour demander à la star de la télévision Oprah Winfrey de retirer le livre de sa liste de recommandations, et l'éditeur annule la tournée de promotion prévue[98].
  • En janvier 2021, Kim Kardashian est accusée d'appropriation culturelle par des internautes à l'égard du Japon, ayant donné à sa nouvelle ligne de lingerie gainant le nom de « Kimono », alors que ce terme désigne le vêtement traditionnel japonais[99]. Face au tollé sur les réseaux sociaux, où Kim Kardashian est accusée d'appropriation culturelle, elle annonce sur Twitter qu'elle rebaptise sa marque de lingerie Skims[100].

Notes et références modifier

  1. (en) « Cultural appropriation - Oxford Reference » (DOI 10.1093/oi/authority.20110803095652789, consulté le ).
  2. (en) James O. Young, Cultural Appropriation and the Arts, John Wiley & Sons, , 168 p. (ISBN 9780470694190, DOI 10.1002/9780470694190, lire en ligne), p. 5.
  3. « Tous coupables d'appropriation culturelle ? », sur Next.Libération, .
  4. (en-US) « What’s Wrong with Cultural Appropriation? These 9 Answers Reveal Its Harm », sur Everyday Feminism (consulté le ).
  5. Justin Bieber, Kylie Jenner, Iggy Azalea… Ces stars accusées d'appropriation culturelle, par Morgane Giuliani, sur RTL.fr, 7 avril 2016.
  6. (en) « Declaration on the Rights of Indigenous Peoples » (version du sur Internet Archive).
  7. (en) Rainforest Aboriginal Network (1993) Julayinbul: Aboriginal Intellectual and Cultural Property Definitions, Ownership and Strategies for Protection. Rainforest Aboriginal Network. Cairns. Page 65.
  8. Jessica Metcalfe, "Native Americans know that cultural misappropriation is a land of darkness". Pour The Guardian. 18 mai 2012. Consulté le 24 novembre 2015.
  9. « Tous coupables d’appropriation culturelle ? », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Appropriation culturelle : quand emprunter devient exploiter », Le Point Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Robert Ousterhout, « Ethnic Identity and Cultural Appropriation in Early Ottoman Architecture », . Muqarnas Volume XII: An Annual on Islamic Art and Architecture. Leiden: E.J. Brill. 1995. Consulté le 2 septembre 2018.
  12. (en-US) Michael Koziol, « University of Ottawa bans yoga classes over 'cultural genocide' concerns », The Sydney Morning Herald,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. Quelques définitions des notions de culture et d’interculturalité.
  14. Thiesse, Anne-Marie, « Nations, internationalismes et mondialisation », Romantisme,‎ , p. 15-27.
  15. Ary Gordien, « Appropriation culturelle : peut-on « voler » une culture ? », sur The Conversation, (consulté le )
  16. « Les Stones n'ont pas "volé le blues" aux Noirs américains », sur France Culture, .
  17. « Dans les universités américaines, le combat antiraciste vire à la censure », sur Slate.fr, .
  18. « Aida interdite à Bristol, jusqu'où ira le politiquement correct ? », sur forumopera.com, .
  19. (en) « Lionel Shriver's full speech: 'I hope the concept of cultural appropriation is a passing fad' », sur theguardian.com, (consulté le ).
  20. (en) « As Lionel Shriver made light of identity, I had no choice but to walk out on her », sur Theguardian.com, (consulté le ).
  21. « L'appropriation culturelle ou comment j'ai appris à arrêter de m’inquiéter et à aimer les tresses blondes - Blake Nemo », sur solitudes intangibles, (consulté le )
  22. William Marx : « Le formatage des consciences est partout », entretien, lepoint.fr, 23 janvier 2020.
  23. La Face cachée du multiculturalisme, Jérôme Blanchet-Gravel, éditions du Cerf, Paris, 9 févr. 2018 ; chapitre : « L'apartheid des progressistes ».
  24. (en) John McWhorter, « You Can't 'Steal' A Culture: In Defense of Cultural Appropriation », sur The Daily Beast (consulté le )
  25. (en) « Lionel Shriver's full speech: 'I hope the concept of cultural appropriation is a passing fad' » [archive du ], sur The Guardian (consulté le )
  26. (en) Stephanie Convery, « We need to talk about cultural appropriation: why Lionel Shriver's speech touched a nerve », The Guardian,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  27. (en) David Sanderson, « Booker winner Bernardine Evaristo writes off 'cultural appropriation' », The Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. (en) Bite-sized Philosophy, « Jordan Peterson – The idea of cultural appropriation is nonsense », sur YouTube,
  29. « À propos de la notion d' « appropriation culturelle » - Kenan Malik », sur solitudes intangibles, (consulté le )
  30. (en) Bradley Campbell et Jason Manning, The Rise of Victimhood Culture: Microaggressions, Safe Spaces, and the New Culture Wars, Springer, (ISBN 978-3-319-70329-9, lire en ligne)
  31. « La critique d’appropriation culturelle », sur La Presse+, (consulté le )
  32. (en) Jonah Goldberg, « Cultural-appropriation outrage shows people are desperate to be offended », Chicago Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )
  33. Laura Motet, « Eric Fassin : “L’appropriation culturelle, c’est lorsqu’un emprunt entre les cultures s’inscrit dans un contexte de domination” », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  34. « LE CLUB : Appropriation culturelle : un débat importé ? », France Culture,‎ (écouter en ligne).
  35. « “L’appropriation culturelle” sévissant déjà outre-Atlantique gagne progressivement notre pays », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  36. « La France lance le processus de restitution d'objets d'art africains », sur France 24, (consulté le )
  37. Mathieu Charlebois, « La poutine, un plat pour les Québécois de sauce », L'actualité,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  38. (en) Time Forster, « Is Canada Stealing Poutine From Quebec? », Eater Montréal,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  39. Nicolas Fabien-Ouellet, « Appropriation culturelle de la poutine : réponse de l'auteur », Huffington Post Québec, (consulté le ).
  40. « L'appropriation culturelle, une idée d'extrême droite », HuffPost Québec,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  41. « Accusée d'appropriation culturelle, Niki Ashton retire un tweet sous la pression », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  42. Marie-Michèle Sioui, « Philippe Couillard ferme la porte aux jeunes libéraux », sur Le Devoir, (consulté le ).
  43. a et b « Le Festival de jazz de Montréal annule un spectacle de chants d'esclaves », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  44. (en-US) « Parti Québécois backs Robert Lepage over cancelled SLĀV at jazz fest », Montreal Gazette,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  45. « Des traces de l'esclavage se retrouvent également au Canada », Radio-Canada.ca,‎ (lire en ligne)
  46. Daniel Gay, « Portrait d’une communauté: Les Noirs du Québec, 1629-1900 », Cap-aux-Diamants,‎ (lire en ligne).
  47. (en) « Art Crime » [archive du ], sur aic.gov.au, (consulté le ).
  48. (en) « The Aboriginal Arts ‘fake’ controversy » [archive du ], sur eniar.org, (consulté le ).
  49. (en) « Aboriginal art under fraud threat » [archive du ], sur bbc.co.uk, (consulté le ).
  50. HABRAN Augustin, « « La voix des femmes amérindiennes : vers une redéfinition de l’indianité à l’Ouest » », Revue française d’études américaines, (N° 149),‎ , p. 143-158.
  51. (en) Suzanne Herel, « 2 seeking spiritual enlightenment die in new-age sweat lodge », San Francisco Chronicle, Hearst Communications,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  52. (en) Bob Goulais, « Editorial: Dying to experience native ceremonies », North Bay Nugget, .
  53. Hocker, Lindsay. "Sweat lodge incident 'not our Indian way'", Quad-Cities Online, 14 octobre 2009.
  54. Estes, Nick; et al « Protect He Sapa, Stop Cultural Exploitation » at Indian Country Today Media Network. 14 July 2015. Accessed 24 Nov 2015.
  55. (en-GB) David Usborne, « Wiggers just wannabe black: White middle-class kids are adopting black street style and chilling out to rap music. David Usborne reports from Washington », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  56. (en) « Les Noirs américains 'volent'-ils la culture des Africains? », sur NOFI, (consulté le ).
  57. (en) Valeriya Safranova, « ‘White People Need to Leave Cornrows Alone’: Readers Debate a Controversial Hairstyle », sur nytimes.com, (consulté le ).
  58. (en) « Black woman attacks dreadlocked white man over 'cultural appropriation' », sur telegraph.co.uk, (consulté le ).
  59. Mélanie Mendelewitsch, « Les cheveux sont-ils racistes? », sur sous-titre.eu, (consulté le ).
  60. (en) « Demi Lovato blasted for wearing locs », Cosmopolitan,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  61. Anne-Françoise Hivert, « En Suède, les dreadlocks d’une ministre défrisent la chronique », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  62. Sophie Fontanel, « Les tresses de Bo Derek », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  63. (en) Nell Bernstein, Sonia Maasik et Jack Solomon, Signs of life in the U.S.A. : readings on popular culture for writers, Bedford/St. Martins, , 5e éd., 704 p. (ISBN 978-0-312-64700-1, 031264700X et 9780312566005, OCLC 777844920), p. 607.
  64. « Wigger | Define Wigger at Dictionary.com », Dictionary.reference.com (consulté le ).
  65. « wigger - definition of wigger by The Free Dictionary », Thefreedictionary.com (consulté le ).
  66. (en) Kitwana, Bakari., Why white kids love hip-hop : wankstas, wiggers, wannabes, and the new reality of race in America, New York, Basic Civitas Books, , 222 p. (ISBN 978-0-465-03746-9, 9780465037469 et 9780465037476, OCLC 57625719, BNF 43823026).
  67. a et b (en-GB) Koos Couvée, « Students were offered counselling after small sombrero hats were worn at a tequila-themed party », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  68. a et b (en) Alicja Siekierska, « Queen’s University party costumes spark debate on campus », The Star,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  69. a et b (en-GB) « Oxford college accused of cultural appropriation for 'cannabis themed' party », Metro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  70. a et b (en-US) « 13 Racist College Parties That Prove Dear White People Isn't Exaggerating At All », TheGloss,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  71. Auguste Rochambeau, « Repenser l’appropriation culturelle », Le Délit Français,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  72. (en) « Boston art museum cancels kimono event after claims of racism », sur latimes.com, .
  73. (en) « Boston kimono exhibit in race row », sur bbc.com, .
  74. (en) « Counter-protesters join kimono fray at MFA », sur bostonglobe.com, (consulté le ).
  75. (en) « University yoga class canceled because of ‘oppression, cultural genocide’ », sur washingtonpost.com, .
  76. (en) « https://www.cbc.ca/news/canada/ottawa/university-ottawa-yoga-cultural-sensitivity-1.3330441 », sur cbc.ca, (consulté le ).
  77. (en) « Jaswir Dhillon: No, yoga is not cultural appropriation », sur ottawacitizen.com, (consulté le ).
  78. (en) « Political correctness devours yet another college, fighting over mini-sombreros », sur washingtonpost.com, .
  79. (en) « 'Brown skin is not a costume': Disney accused of cultural appropriation after ‘Moana’ outfit based on a Polynesian demigod goes on sale », sur dailymail.co.uk, .
  80. (en) « Race-row zealots force Verdi's opera Aida to be CANCELLED because having white Bristol University students play its Ethiopian characters is 'cultural appropriation' », sur dailymail, .
  81. (en) « Respect the paella: Rob Schneider’s culinary debacle was just the latest insult to this great Spanish dish », sur salon.com, (consulté le ).
  82. (en) « Thousands Attack White Man for Owning Successful Dreadlocks Business », sur heatstreet, (consulté le ).
  83. (en) « White Hastings businessman with dreadlocks attacked online », sur hastingsoberserver.co.uk, (consulté le ).
  84. (en-US) Nolan Feeney, « Katy Perry's 'Geisha-Style' Performance Needs to Be Called Out », The Atlantic,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  85. (en) Neha Prakash, « Fans Are NOT Happy With Katy Perry's Latest Instagram », Teen Vogue,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  86. « Pourquoi la chanteuse Katy Perry est une nouvelle fois accusée d'appropriation culturelle », 20minutes.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  87. (en) « ‘Write What You Don’t Know’: Write Magazine Editor Resigns after Cultural Appropriation Article », sur indiancountrymedianetwork.com, .
  88. (en) « Editor quits amid outrage after call for ‘Appropriation Prize’ in writers’ magazine », sur TheStar.com, .
  89. « Chanel subit un retour de boomerang sur les réseaux sociaux », sur bfmbusiness.bfmtv.com (consulté le ).
  90. (en) « Burrito shop shuts after being accused of stealing Mexican culture », Mail Online,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  91. Olivia Elgart, « Beauty blogger accused of cultural appropriation over hairstyle », sur Mail Online, (consulté le )
  92. (en) « Eurovision 2018 winner Netta has been accused of cultural appropriation », sur The Independent, (consulté le )
  93. Michael Bachner, « Jérusalem était la seule capitale à ne pas être mentionnée lors de l’Eurovision », sur fr.timesofisrael.com (consulté le )
  94. Guillaume Bourgault-Côté, « Après «SLĀV», le TNM sera «beaucoup plus à l’écoute» », sur Le Devoir, (consulté le ).
  95. « Fashion Nova critiqué à cause d'un déguisement de geisha pour Halloween », sur 20minutes.fr (consulté le )
  96. « La marque Gucci de nouveau accusée d'appropriation culturelle avec un turban sikh à 790 dollars », sur BFMTV (consulté le )
  97. Isabelle Lesniak, « « American Dirt », l'épopée qui fâche », sur Les Echos, (consulté le )
  98. « Kim Kardashian accusée d'appropriation culturelle par le Japon », sur Mouv (consulté le )
  99. « Taxée d'appropriation culturelle au Japon, Kim Kardashian rebaptise sa marque "Kimono" », sur midilibre.fr (consulté le )

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier