Arabe standard moderne
L’arabe standard moderne est le nom que la majorité des universitaires occidentaux[2] donnent à une variante moderne de la langue arabe, celle qui est enseignée dans les écoles contemporaines et qui est utilisée dans les médias, l'édition ou encore des situations officielles. En arabe, on l'appelle souvent l'arabe pur moderne : العربية الفصحى الحديثة - al-ʿarabiyya al-fuṣḥā al-ḥadīṯa. Cette langue se distingue à la fois de l'arabe classique ancien (langue de la poésie préislamique), de l'arabe coranique (langue du Coran), de l'arabe classique post-coranique (langue de la civilisation arabo-musulmane, appelée, en arabe, arabe pur patrimonial: العربية الفصحى التراث - al-ʿarabiyya al-fuṣḥā al-turāṯ), et aussi de l'arabe dialectal (arabe populaire العربية الدّارجة, al-ʿarabiyyah ad-dārijah).
Arabe عربية | |
Pays | Pays arabes, ainsi qu'en Iran, Érythrée, Mali, Niger, Tchad, |
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Nombre de locuteurs | 280 millions en tant que seconde langue[1] |
Typologie | VSO, flexionnelle |
Classification par famille | |
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Statut officiel | |
Langue officielle | 25 États |
Codes de langue | |
IETF | arb
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ISO 639-3 | arb
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Étendue | Langue individuelle |
Type | Langue vivante |
WALS | ams
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Glottolog | stan1318
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Échantillon | |
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme en arabe standard (voir le texte en français)
المادة 1 |
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L'arabe standard moderne et l'arabe classique constituent ensemble l'arabe littéraire, dit aussi arabe littéral[3]. En outre, l'arabe est une langue marquée par la diglossie. En effet, on trouve dans la langue arabe deux registres de langue, l'arabe littéral (littéraire) et l'arabe dialectal. De ce fait, l'arabe littéral est considéré comme une langue-toit.
Spécificité de l'arabe standard moderne
modifierÉvolution de l'arabe classique
modifierL'arabe standard moderne est une variante moderne et standardisée dont la source est l'arabe classique poétique et coranique normalisée par les grammairiens des premiers siècles de l'islam. La modernisation de l'arabe s'est produite au début du XIXe siècle, dans le grand mouvement de renaissance arabe appelé la Nahda (renaissance), essentiellement opérée par des intellectuels syriens, libanais, palestiniens et égyptiens. Ils procédèrent à l'isti'rab (arabisation) : simplification de la syntaxe et introduction de nouveaux mots pour décrire des objets ou des concepts modernes (comme train ou démocratie) par le procédé de l'analogie (al-qiyas) — 60 % du vocabulaire arabe classique actuel est issu de cette modernisation, qui a également affranchi la langue du domaine religieux[4].
C'est cette variété d'arabe sécularisée qui est employée dans la plupart des écrits et, à l'oral, dans les situations officielles ou formelles (discours religieux, politiques, journaux télévisés), dans tous les pays dont l'arabe (sans autre précision) est langue officielle, et comme langue commune entre pays arabes.
Distinction entre « arabe littéral » et « arabe dialectal »
modifierL'arabe standard moderne se distingue aussi, par diglossie, de l'arabe dialectal, langue vernaculaire parlée au quotidien, expression de l'appropriation de la langue du conquérant par les populations locales, un processus commencé dès les premiers temps de l'expansion de l'islam. Cette variété idiomatique recouvre plusieurs dialectes locaux pouvant varier assez fortement d'un pays à l'autre. Dans tous les pays arabes, la langue nationale est composée des divers dialectes locaux plus ou moins éloignés de l'arabe classique, chacun apportant sa richesse.
Cependant, avec l'élévation du niveau de l'éducation et la modernisation des modes de vie, l'écart entre la langue écrite standard et les langues vernaculaires tend à se réduire. Dans la réalité des échanges linguistiques, il n'y a pas de séparation étanche entre arabe littéral et arabe dialectal, mais plutôt un continuum où dominent les formes mixtes, les locuteurs combinant, de manière variable selon les contextes, des éléments propres à leur parler et d'autres qui sont empruntés à la langue écrite.
Linguistique
modifierCette section se veut une présentation générale des différents domaines de l'étude linguistique de l'arabe standard moderne, et chaque section ci-dessous renvoie à un article détaillé qui fournit de plus amples détails en rapport avec chacun de ces aspects linguistiques spécifiques.
Système phonologique
modifierLa prononciation de l'arabe est étudiée par trois sciences linguistiques complémentaires qu'il convient de ne pas confondre, la phonétique, la phonologie, et l'orthophonie. Cette dernière est normative et comprend l'étude de la cantillation des textes arabes liturgiques.
Écriture
modifierGrammaire
modifierLa grammaire arabe étudie la formation des mots, la morphologie, et leur composition en phrases, la syntaxe.
L'arabe, comme l'hébreu, est une langue sémitique. Leur morphologie fonctionne sur le principe de radicaux principalement verbaux à trois consonnes (le plus souvent). Des voyelles s'y ajoutent pour former les différentes formes des flexions verbale et nominale ainsi que des dérivés, parfois au moyen d'affixes et d'alternances vocaliques.
Notes et références
modifier- « Arabic, Standard », sur Ethnologue (consulté le ).
- Pour beaucoup de locuteurs arabes, la distinction n'est pas si nette: il y a plutôt une série de niveaux différents de la même langue
- L'INALCO distingue entre l'arabe littéral et l'arabe dialectal (maghrébin ou oriental : syro-libano-palestinien, égyptien). Voir la page Arabe littéral (consultée le 24 février 2020)
- Edward Said, « Faut-il préférer le classique au dialectal ? La langue arabe, la Rolls et la Volkswagen », Le Monde diplomatique, août 2004]
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Points de grammaire
- Langue et Culture arabes
- DAL: un correcteur orthographique couvrant 98,5 % d'un texte
Bibliographie
modifierClassement par date d'édition des ouvrages :
- T. F. Mitchell, professeur de langue anglaise et de linguistique générale à l'Université de Leeds, Colloquial Arabic, collection « Teach Yourself Books (en) », Hodder and Stoughton Ltd, Londres 1962, dixième tirage 1980, (ISBN 0-340-26519-1)
- Boutros Hallaq, agrégé de l'Université, L'arabe pour tous, collection « Les langues pour tous », Presses Pocket, 1984, (ISBN 978-2-266-01340-6)
- Michel Neyreneuf et Ghalib Al-Hakkak, Grammaire active de l'arabe, collection « les langues modernes », Le Livre de poche, Paris 1996.
- Thomas Bauer, Arabic Writing, article paru dans The World's Writing Systems, ouvrage collectif sous la direction de Peter T. Daniels et William Bright, Oxford University Press, 1996.
- Toufic Fahd, Études d'histoire et de civilisation arabes, Éditions Isis, 1997, (ISBN 975-428-106-8) version en ligne
- Mathieu Guidère, Arabe grammaticalement correct ! Grammaire alphabétique de l'arabe, Éditions Ellipses, Paris 2001, (ISBN 2-72980923-6)
- Ghani Alani, L'Écriture de l'écriture : Traité de calligraphie arabo-musulmane, éd. Dervy, 2002.
- Régis Blachère et Maurice Gaudefroy-Demombynes, Grammaire de l'arabe classique, Maisonneuve et Larose, cinquième édition, 2004.
- Kristen Brustad, Mahmoud Al-Batal, Abbas Al-Tonsi, A Textbook for Arabic: Part Two, Georgetown University, Washington DC, 2005 (ISBN 978-1589010963), 1re édition 1997, (ISBN 0-87840-350-7)
- Boutros Hallaq, agrégé de l'Université, professeur à l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Quarante leçons pour parler arabe, collection « Langues pour tous », Univers Poche, Pocket, Paris 2009, (ISBN 978-2-266-18910-1)
- Dictionnaire Mounged de poche (français arabe ─ فرنسيّ عربيّ), éditions Dar el-Machreq, dixième édition, Beyrouth.
- DAL: un correcteur orthographique de la langue arabe avec vérification des diacritiques lexicales (Harakaat)