Archidiocèse de Santiago du Chili

diocèse catholique au Chili

L'archidiocèse de Santiago du Chili (en latin : Archidioecesis Sancti Iacobi in Chile ; en espagnol : Arquidiócesis de Santiago de Chile) est un archidiocèse métropolitain de l'Église catholique du Chili.

Archidiocèse de Santiago du Chili
Image illustrative de l’article Archidiocèse de Santiago du Chili
Informations générales
Pays Drapeau du Chili Chili
Archevêque Fernando Chomalí
Langue(s) liturgique(s) espagnol
Superficie 9 193 km2
Création du diocèse 27 juin 1561
Élévation au rang d'archidiocèse 21 mai 1840
Diocèses suffragants Linares
Melipilla
Rancagua
San Bernardo
San Felipe
Talca
Valparaíso
Site web site officiel
Statistiques
Population 6 104 413 hab. (2020)
Population catholique 4 162 700 fidèles (2020)
Pourcentage de catholiques 68,2 %
Nombre de paroisses 218
Nombre de prêtres 230
Nombre de diacres 390
Nombre de religieux 513
Nombre de religieuses 547
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Territoire modifier

  • Archidiocèse de Santiago du Chili
  • Suffragants

L'archidiocèse comprend 36 communes de la région métropolitaine de Santiago du Chili : Colina, Til-til, Lampa, Quilicura, Huechuraba, Renca, Conchalí, Independencia, Recoleta, Lo Barnechea, Vitacura, Las Condes, Providencia, La Reina, Ñuñoa, Macul, Peñalolén, La Florida, Puente Alto, San Ramón, La Cisterna, La Granja, Lo Espejo, San Miguel, San Joaquín, Pedro Aguirre Cerda, Santiago du Chili, Cerrillos, Maipú, Estación Central, Pudahuel, Lo Prado, Quinta Normal, Cerro Navia et des parties des communes de La Pintana et d'El Bosque.

Son territoire s'étend sur 9 132 km2 divisé en 212 paroisses[1]. Le siège archiépiscopal est à Santiago du Chili, capitale du pays, où est située la cathédrale de l'Assomption-de-la-Très-Sainte-Vierge. Dans la même ville, le sanctuaire du Père Hurtado (es) abrite les restes de saint Albert Hurtado.

Plusieurs basiliques se trouvent dans la capitale : la basilique Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours construite par les rédemptoristes, la basilique de la Merci (es) construite par les mercédaires, la basilique du Cœur Immaculé de Marie (es) érigée par les clarétains et la basilique du Saint-Sauveur.

Deux autres basiliques sont sur le territoire de l'archidiocèse : la basilique de Notre-Dame de Lourdes (es) de Quinta Normal, dans l'agglomération de Santiago, qui possède une réplique de la grotte de Lourdes et la basilique Notre-Dame-du-Mont-Carmel de Maipú, également reconnue sanctuaire national car Notre-Dame du Mont-Carmel de Maipú est la patronne du Chili[2].

Histoire modifier

Le diocèse de Santiago du Chili est érigé le par la bulle Super specula du pape Pie IV[3]en prenant sur le territoire du diocèse de La Plata (aujourd'hui archidiocèse de Sucre) et de l'archidiocèse de Lima dont Santiago devient suffragant[4].

Il cède une portion de son territoire le pour l'érection du diocèse de La Imperial (aujourd'hui archidiocèse de Concepción)[5]puis de nouveau le pour la création du diocèse de Tucumán (aujourd'hui archidiocèse de Córdoba)[6].

L'évêque Diego de Medellín est le premier à organiser le diocèse qu'il subdivise en quatorze paroisses et en vingt-six missions pour les Indiens. En 1584, il institue le séminaire diocésain et en 1586, il convoque le premier synode diocésain. C'est en 1745 que commence la construction de la cathédrale qui est terminée peu avant la fin du siècle sous l'épiscopat de Manuel de Alday.

Il cède une partie de son territoire le pour l'érection du diocèse de Salta (aujourd'hui archidiocèse de Salta) La région de Santiago du Chili et celle de Salta faisant partie à l'époque de la vice-royauté du Río de la Plata.

Il connaît au XIXe siècle de graves tourments politiques à la suite de l'indépendance du Chili ; en effet les clercs sont divisés entre partisans de la monarchie espagnole et indépendantistes. On assiste de fait après 1810 à une interruption de l'évangélisation et à la mainmise des francs-maçons sur l'appareil d'État. L'évêque José Santiago Rodríguez Zorrilla, nommé en 1815, est jugé défavorablement par l'autorité civile et envoyé deux fois en exil. À sa mort en 1832, le nouvel évêque, Manuel Vicuña Larraín, réinstaure le séminaire diocésain qui est fermé par l'État pendant plusieurs années. Il fonde le journal « La Revista Católica » (« La Revue catholique »), avec lequel il soutient les prétentions du gouvernement chilien de maintenir le « patronat » sur les diocèses chiliens, conservant ainsi le droit de présentation des évêques qui précédemment n'est concédé qu'au roi d'Espagne.

À la demande du gouvernement chilien, le pape Grégoire XVI élève le diocèse de Santiago au rang d'archidiocèse métropolitain le par la bulle Beneficentissimo Divinæ Providentiæ avec le diocèse de Concepción comme suffragant[5].

Il cède du territoire le pour le diocèse de La Serena (aujourd'hui archidiocèse de La Serena)[7]et le pour la mission sui juris de Valparaíso (aujourd'hui diocèse de Valparaiso)[8].

C'est le qu'est fondée l'université pontificale catholique du Chili, aujourd'hui encore une des plus importantes du pays. Le sanctuaire de l'Immaculée-Conception est élevé le sur la colline de San Cristóbal. Cette même année voit l'arrivée sur la chaire épiscopale de Juan Ignacio González Eyzaguirre qui prête une grande attention aux problèmes sociaux des classes laborieuses, selon l'encyclique Rerum Novarum de Léon XIII. En 1915, il consacre l'archidiocèse au Sacré-Cœur de Jésus.

Après l'annexion de l'île de Pâques au Chili le 9 septembre 1888, le territoire de l'île est séparé du vicariat apostolique de Tahití ((aujourd'hui archidiocèse de Papeete) et intégré le 8 février 1889 à l'archidiocèse de Santiago du Chili par le décret Cum in Oceanía Orientali de la congrégation pour les évêques[9].

Il cède encore plusieurs portions de territoires au XXe siècle pour l'érection de nouvelles circonscriptions ecclésiastiques : en 1910 pour la mission sui juris de Talca (aujourd'hui diocèse de Talca)[10], le pour les diocèses de Rancagua et de San Felipe[11], le pour le diocèse de San Bernardo[12]et le pour le diocèse de Melipilla[13].

En 1950, Pie XII concède aux archevêques de Santiago le titre de primat du Chili.

L'archidiocèse fait face depuis les années 1990 à une forte avancée du protestantisme évangélique venu des États-Unis et parallèlement à une montée de l'indifférentisme religieux après les années de l'ère Pinochet.

Agressions sexuelles modifier

Óscar Muñoz est un prêtre catholique chilien vice-chancelier puis chancelier de l’archidiocèse de Santiago du Chili avant son arrestation. Jugé coupable de viol d'abus sexuels à l'encontre de cinq mineurs, il est condamné à 15 ans de prison en 2022[14],[15].

Évêques et archevêques modifier

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

  1. Annuaire pontifical, 2017.
  2. (es) « ¿Por qué es feriado este jueves 16 de julio? » [« Pourquoi ce jeudi est-il férié ? »], sur t13.cl, (consulté le ).
  3. (es) Ana María Martínez de Sánchez, « Las consuetas indianas : espejo de la organización catedralica hispana », dans Poder, sociedad y administración de justicia en la América Hispánica (siglos XVI-XIX) Volume 2, Dykinson, (ISBN 9788413774268), p. 1379
  4. (es) Valentín Trujillo Mena, La legislación eclesiástica en el Virreynato del Perú durante el siglo XVI, Editorial Lumen, , p. 42
  5. a et b (es) Richard Pattee, El catolicismo contemporaneo en Hispanoamérica, Editorial Fides, , p. 192
  6. (es) Catálogo de los eclesiásticos de ambos cleros y casas relijiosas del arzobispado de Santiago de Chile, vol. II, Santiago du Chili, Perez, (lire en ligne), p. 3 & 4
  7. (la) Raffaele de Martinis, Iuris pontificii de propaganda fide : Pars prima, t. V, Rome, (lire en ligne), p. 243-246
  8. (en) « Diocese of Valparaíso », sur catholic-hierarchy.org (consulté le ).
  9. (la) Leonis XIII pontificis maximi acta, vol. IX, Typographia vaticana, (lire en ligne), p. 35-38
  10. (es) « Reseña histórica de la diócesis de Talca », sur diocesisdetalca.cl (consulté le ).
  11. (la) « Apostolicis muneris ratio », AAS 18, sur vatican.va, (consulté le ), p. 201-204.
  12. (la) « Omnium Ecclesiarum », AAS 79, sur vatican.va, (consulté le ), p. 1363-1364.
  13. (la) « Quo aptius », AAS 83, sur vatican.va, (consulté le ), p. 636-638.
  14. « Un curé chilien en détention pour des agressions sexuelles », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (es) « Sacerdote chileno expulsado recibe 15 años por abusar de menores », France 24,‎ (lire en ligne, consulté le )