Armée royale (Maroc)
L'Armée royale du Maroc est l'armée de terre des Forces armées royales du Maroc. Elle a été créée au lendemain de l'indépendance du pays en 1956 par le roi Mohammed V, grand-père de Mohammed VI, roi actuel du Maroc.
Armée royale | |
Fanion de l'armée royale | |
Création | 1956 |
---|---|
Pays | Maroc |
Allégeance | Mohammed VI |
Branche | Terrestre |
Type | Armée de terre |
Effectif | ~300 000 soldats (2 020)[1] 150 000 réservistes (2 020)[1] |
Fait partie de | Forces armées royales |
Devise | Dieu, La patrie, Le roi |
Anniversaire | 14 Mai |
Guerres | Guerre d'Ifni , Guerre des Sables , Guerre du Sahara occidental , Guerre du Kippour Première Guerre du Shaba , Deuxième Guerre du Shaba |
Commandant | Mohamed Brid |
modifier |
En 2019, elle comptait environ 250 000 hommes[2].
Origines
modifierÀ l'époque du protectorat français (1912-1956), de nombreux marocains étaient recrutés pour servir dans les régiments de spahis et tirailleurs de l'Armée d'Afrique. Plus de 300 000 soldats marocains (dont des goumiers) combattirent aux côtés des Forces françaises libres en Afrique du Nord, en Italie et en France au cours de la Seconde Guerre mondiale. De nombreux marocains participèrent aussi de 1946 à 1954 à la Guerre d'Indochine au sein du corps expéditionnaire français. Les français recrutaient de préférence parmi les populations rurales berbères.
L'armée espagnole utilisa aussi de nombreux soldats marocains recrutés dans le protectorat espagnol, à la fois pendant la Guerre du Rif de 1921-26 et la Guerre d'Espagne de 1936-39. Les Regulares marocains et la Légion espagnole formaient l'élite de l'Armée d'Afrique. Une gendarmerie para-militaire sur le modèle des goumiers français, le Mehal-la Jalifianas était employée à l'intérieur du protectorat.
Avec la fin des protectorats en 1956, quatorze mille soldats de l'armée française et dix mille de l'armée espagnole furent transférés aux Forces armées royales nouvellement créées. Ce nombre fut augmenté d'environ cinq mille anciens combattants de l'Armée de Libération (ALN). Environ 2000 officiers et sous-officiers français restèrent un moment au Maroc, jusqu'à ce que les programmes de formation intensive des écoles militaires de Saint-Cyr, Tolède et Dar al Bayda (Meknès) aient produits un nombre suffisant d'officiers marocains.
La veille de l'indépendance, le Maroc disposait déjà d'un officier général français en la personne du Général de Brigade Benhammou Kettani[3]. A ce jour le plus haut grade octroyé dans l'histoire des FAR est celui de Marechal, son seul détenteur a été le Marechal Meziane. Quant au plus jeune officier supérieur, hors famille royale, de l'histoire des FAR il s'agit du Lieutenant-Colonel M'hamed Ababou[4].
L'Armée de libération nationale (ALN)
modifierL'Armée de libération nationale (en arabe : جيش التحرير) était une force qui combattait pour l'indépendance du Maroc du 2 octobre 1955 au 29 mars 1956[5].
En 1956, certaines de ses unités commencèrent à s'infiltrer à Ifni et dans d'autres enclaves du Maroc espagnol, ainsi qu'au Sahara espagnol, pour les rattacher au Maroc. Au début, elles reçurent un important soutien du gouvernement marocain. Au Sahara occidental, l'Armée de libération rallia de nombreuses tribus sarahouies et provoqua une révolte à grande échelle, la Guerre d'Ifni. Au début 1958, le roi du Maroc réorganisa les unités de l'Armée de libération combattant au Sahara occidental et les renomma Armée de libération du Sahara.
La révolte du Sahara espagnol fut brisée en 1958 par une offensive franco-espagnole. Le roi du Maroc signa alors un accord avec l'Espagne, par lequel il garantissait le contrôle de sa frontière sud, et une partie de l'Armée de libération fut intégrée dans les Forces armées marocaines[6].
L'Armée royale aujourd'hui
modifierExercices internationaux
modifierL'armée royale du Maroc effectue depuis les années 1990 l'exercice African Lion avec l'United States Marine Corps, a l'origine bisannuelle, il est devenu annuel et multinational[7]. Cet exercice est destiné à promouvoir l'interopérabilité et la compréhension mutuelle des tactiques, techniques, procédures et préparations opérationnelles, ainsi que les relations entre les deux pays[8]. En 2013, cet exercice a été annulé unilatéralement par le Maroc. Fin 2008, la 2e Brigade d'Infanterie Parachutiste (2e BIP) a mené un exercice conjoint avec le Royal Gibraltar Regiment britannique, chargé de la défense de Gibraltar[9]. Le port du voile n'est pas autorisé au regard de l'égalité entre les sexes[10].
Organisation de l'armée royale en février 2018
modifierSelon l'étude de Josep Baqués[11] :
- 6e brigade royale blindée, dite « brigade russe », équipée de T-72B, d'AMX-10 RC et de VAB-VTT
- Guercif : 1 groupe d'escadrons blindés (GEB), 1 groupement logistique
- Taourirt : 1 GEB, 2 bataillons motorisés
- Taza : 1 groupe d'artillerie royale (GAR) avec artillerie tractée
- 5e brigade mécanisée d'intervention (BIM), Errachidia
Il est prévu de transformer cette brigade en 2e BRB, en lui adjoignant un GEB, probablement celui de Missour.
- 9e brigade mécanisée d'intervention (BIM), Ouarzazate
- 6e brigade d'infanterie ou 8e brigade d'infanterie motorisée (BIM) à Tan-Tan
- Au moins 1 GEB, 1 RIM et 1 GAR équipé de canons automoteurs M-109A5
- 1re brigade d'infanterie parachutiste (BIP), Rabat
- 2e brigade d'infanterie parachutiste (BIP), Ben Guerir
Les deux brigades parachutistes ont déployé des groupes tactiques à Es-Semara et Laâyoune. Elles sont équipés de Hummer, certains armées de mitrailleuses Browning M2, d'autres de mitrailleuses KPV ou de missiles 9M113 Konkurs. Chacune des deux brigades possède une compagnie spéciale de combat en montagne.
- Centre d'instruction des troupes aérotransportées, Rabat
- École d'infanterie, Ben Guerir
- Brigade légère de Sécurité (BLS)
- 6 groupements légers de sécurité (GLS), à Rabat, Casablanca, Fès, Es-Semara, Laâyoune
- 1 groupe de commandement, d'appui et de services (GCAS)
- Autres unités
- 1 GEB et le 1er groupement d'escadrons à cheval (GEC) à Oujda
- 1 GEB à Missour, équipé de chars VT-1A
- 2e GEC et deux bataillons d'infanterie en secteur (BIS) à Khénifra
- 1 GEB à Outat El Haj
- 1 GEB à Khouribga
- 1 GEB et 2 BIS à Zag
- 1 GEB et 1 GAR (artillerie tractée) à Sidi Ifni
- 1 GEB et le centre d´instruction des blindes (CIB) à Meknès
- Des blindés à Es-Semara et Laâyoune
- Un BIS, à Nador
- Deux BIS à Abteh (en)
- Deux BIS à Msied (en)
- Le 1er bataillon de chasseurs de l'Atlas (1er bataillon de skieurs) à Kasba Tadla, avec le centre d'instruction de haute montagne (CIHM) à Oukaïmden.
- Le 3e GAR à Midelt, équipé de lance-roquettes multiples chinois PHL-03/AR2, d'automoteurs M-109 et sans doute de missiles sol-air Sky Dragon 50 (en).
- Le 6e GAR à Fès, peut-être équipé de lance-roquettes WS-2D (en)
- 11 Groupements Des Makhzen Frontière du Forces auxiliaires, comprend :
- Unités Makhzen au Secteur (MMS)
- 4 Commandos De la marche verte (CMV)
- Escouade de reconnaissance des Forces Auxiliaires Motorisées (GMM)
- 1 groupe Makhzen méharistes
Armement de l'infanterie
modifier- TT-33 ( Union soviétique)
- MAC 50 ( France)
- MAB PA15 (France)
- Glock 17 ( Autriche)
- Beretta 92 ( Italie)
- M16A1/ M16A2/ M4A1 et M16A4. ( États-Unis)
- Steyr AUG ( Autriche)
- AKM-59 ( Union soviétique)et ses variantes chinoises (Fusil Type 56), finlandaises (Valmet M76), roumaines(AIM) et yougoslaves (Zastava M70)
- VCD 15 ( France)
- HK G3 ( Allemagne de l'Ouest)
- Beretta AR70/90 ( Italie)
- FN FAL ( Belgique)
- FN CAL ( Belgique)
- SAR-21 ( Singapour)
- L85 ( Angleterre)
- FN SCAR (Belgique)
- FN Minimi ( Belgique)
- PK & PKM ( Union soviétique)
- M249 ( États-Unis)
- FN MAG ( Belgique)
- Ultimax 100 ( Singapour)
- Browing M2 ( États-Unis- Belgique)
Armes lourdes
modifierLe Maroc dispose de 1 564 chars en 2024[12].
Matériel | Origine | Quantité | Remarques | |
---|---|---|---|---|
M60-A3TTS[13] | États-Unis | 880 | Les 60 premiers ont été livrées clandestinement en 1973[14]. Version modernisée du M60-A3 | |
M1A1 SA[15]+ M1A2 | États-Unis | 400 [11] | Version Special Armor | |
T-72 B/V[13] | Union soviétique | 250 | Brigade russe | |
MBT-2000 VT A1 | Chine | 150[11] | Version chinoise[11] |
Véhicules blindés légers
modifierEt de 2348 véhicules de combat blindés en 2017[12]
Matériel | Origine | Quantité | En service | Mise en service | Remarques |
---|---|---|---|---|---|
M113A1[13] | États-Unis | 1480 | 1480 | 1979-2018 | Chiffre toutes versions confondues[11] |
Otokar Cobra II | Turquie | 200 | 200 | ||
AIFV | États-Unis | 110 | 110[11] | ||
AMX-10 RC[13] | France | 110 | 108[11] | 1981 | |
BMP-1[13] | Union soviétique | 50 | 50 | ||
SK-105 Kürassier[13] | Autriche | 105 | 45 | 1985 | |
AMX-10 P | France | 10 | 10 | ||
OT-64[13] | Pologne | 100 | ? | ||
BMP-3 | Union soviétique | 60 | N/C |
Engins à roues
modifierMatériel | Quantité | En service | Mise en service | Remarque | |
---|---|---|---|---|---|
HUMVEE | 4000 | 4000 | |||
VAMTAC | 1600 | 1600 | |||
VLRA | 600 | 600 | |||
VAB VTT | 320[16] | 320 | 1979 | 150 modernisés en 2012[11] | |
VAB VCI | 235 | 50[11] - 235[13] | 1979 | ||
AML-90 (canon)[13] | 140 (en 2007) | 140 | 1966 | ||
AMX-10 RC | 100 | 100 | |||
Oshkoch M1070 (en) | 72 | 72 | Camion tracteur 8x8 | ||
UR-416 | 55 | 55 | |||
ERC-90 Lynx | 56 | 55 | |||
AML-60 (mortier)[13] | 35 ou 38 | 35 ou 38 | 1966 | ||
EBR-75[13] | 34 | 34 | 1970 | ||
Ratel 20[13] | 30 | 30 | 1981 | ||
Ratel 90[13] | 30 | 30 | 1981 |
Artillerie tractée
modifierMatériel | Quantité | En service | Mise en service | Remarques |
---|---|---|---|---|
FH-70 155 mm | 35[11] - 123[13] | 123 | 1996 | |
M198 155 mm[13] | 92 | 92 | ||
L-118 105 mm[13] | 30 + 6 (prévus) | 56 | 1980 | Remis à niveau |
M-1950 105 mm[13] | 35 | 35 | 1972 | Modèle à confirmer |
M-46 130 mm[13] | 54 | 34 | 1981 | |
M-114 155 mm[13] | 20 | 20 | 1976 | |
M101 105 mm[13] | 45 | 18 | 1970 |
448 canons automoteurs[12]
Matériel | Quantité | Observation |
---|---|---|
M-109 | 357[11] | versions: A1/A2/A3/A4/A5 |
155 mm F3 | 98 | En cours de remplacement par des M-109 |
Mortier de 120 mm sur VAB | 63 | |
M-110 203 mm | 60 [11] | |
Camion équipé d'un système d'artillerie (CAESAR) | 36 | |
AMX Mk61 105 mm[13] | 20 | |
M-44 155 mm (en) | 20 |
Véhicules de lutte anti-aérienne
modifierMatériel | Quantité | En service | Mise en service | Remarques |
---|---|---|---|---|
M163 VADS | 60 (en 2007) | 115 | ||
ZSU-23-4 Shilka | 90 (en 2007) | 90 | ||
Tunguska M-1 | 12 (en 2007) | 12 |
Véhicules anti-char
modifierMatériel | Quantité | En service | Mise en service | Remarques |
---|---|---|---|---|
M901 ITV[13] | 1893 | 1890 | 1999 |
Lance-roquettes multiples
modifierMatériel | Quantité | En service | Mise en service | Remarques |
---|---|---|---|---|
PHL03/AR-2 300 mm | 36 | 36 | 2010 | |
WS-2D[13] | 36 | 36 | 2018 | |
PULS[13] | 36 | 36 | 2023 | |
M142 HIMARS[13] | 18 | 18 | 2023 | |
BM-21 122 mm[13] | 36 | 16 | 1980 | 20 sont offerts à la Mauritanie en 2015 |
Défense antiaérienne
modifierMatériel | Quantité | En service | Mise en service | Remarques |
---|---|---|---|---|
MIM-72 Chaparral[13] | 48 (en 2007) | 48 | ||
MIM-23 Hawk | 36 | |||
Sky dragon 50 | 3 batteries (en 2018) | 36 | ||
HQ-9B | 4 batteries (en 2019) | 8 | ||
MICA | 4 batteries depuis 2022 | Lanceur terrestre du missile "VL Mica" Exposition MBDA au salon du Bourget 2015 | ||
Barak MX | N/C | ? | ||
Les forces marocaines et l'ONU
modifier- UNOSOM (Somalie)
- SFOR II (Bosnie-Herzégovine)
- MONUC (République démocratique du Congo) : 805 hommes dont 4 observateurs
- KFOR (Kosovo)
- ONUCI (Côte d'Ivoire) : 724 hommes
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Royal Moroccan Army » (voir la liste des auteurs).
- « Algérie - Maroc : que pèsent leurs forces militaires ? | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
-
- Sur un total de 195 000 pour l'ensemble des forces armées marocaines (plus 150 000 réservistes) - The Military Balance 2007, The International Institute For Strategic Studies, Oxford Central University Press.
- Selon Forecast International, l'ensemble des forces armées marocaines comptait 25 600 hommes en 2004 (plus 250 000 réservistes) - http://www.telquel-online.com/archives/226/maroc2_226.shtml
- « Le général Kettani succombe à une crise cardiaque », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- François Pédron, Échec au roi: Du coup d'État de Skhirat au "suicide" d'Oufkir, (La Table Ronde) réédition numérique FeniXX, (ISBN 978-2-7103-9434-1, lire en ligne)
- « " L'ARMÉE DE LIBÉRATION " DU MAROC annonce la " cessation provisoire des opérations militaires " », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Les fantômes africains de Franco (2) : la « guerra olvidada » & le Sahara occidental », sur Libération, (consulté le ).
- (en) « African Lion », sur www.globalsecurity.org/, (consulté le ).
- « Exercise African Lion 15 is an annually-scheduled »
- 'African Adventure', Air International, January 2009, p. 58
- « Atelier plan des FAR "Femmes, paix et sécurité" pages 28 à 31 », Revue des forces armées Royales du Maroc - Edition 407, décembre 2021 / janvier 2022 (lire en ligne, consulté le )
- Baqués 2018.
- (en) « 2024 Morocco Military Strength », sur Global Fire Power, (consulté le )
- (en) « Morocco — Middle East Military Balance - INSS Israel, 2 septembre 2007. »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- (es) Yago Rodriguez, « La Fuerza Acorazada del Ejército de Marruecos », sur www.revistaejercitos.com, (consulté le ).
- (en) « Program Executive Office, Ground Combat Systems : Advanced Planning for Industry, 16 octobre 2009, p. 10 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « Armée marocaine: forces terrestres, équipements et véhicules »
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (ar) 199? الموسوعة العربية العالمية، مؤسسة أعمال الموسوعة للنشر والتوزيع، الرياض، ط
- (en) Central Intelligence Agency, The world factbook 2001, Washington, D.C, Brassey's, , 676 p. (ISBN 978-1-57488-346-6)
- (en) The military balance 2007, Londres, Routledge, , 451 p. (ISBN 978-1-85743-437-8)
- (es) Josep Baqués Quesada, « La modernización del Ejército de Tierra de Marruecos: datos e inferencias para una mirada estratégica », Análisis Grupo de Estudios en Seguridad Internacional, (lire en ligne)