Assassinat ciblé

exécution extra-judiciaire, menée le plus souvent soit par l'armée, soit par les services de renseignement

Un assassinat ciblé (anglais : targeted killing) est une exécution extra-judiciaire, perpétré par un état et réalisé le plus souvent soit par l'armée, soit par les services secrets, en dehors d'une zone de front ou d'un champ de bataille. La personne ciblée est considérée par l'état qui commet l'assassinat comme un combattant ou comme une menace générale pour la sécurité. La tactique est souvent associée à la guerre asymétrique et est utilisée dans de nombreux cas contre des personnes qui se trouvent dans des pays où le déploiement de forces armées conventionnelles n'est pas possible et où les autorités locales sont insuffisamment structurées pour imposer de poursuites pénales ou de droit international à l'encontre de la personne concernée. Depuis la fin des années 2000, les États-Unis ont de plus en plus utilisé des véhicules aériens sans pilote (drones) pour tuer des personnes dans d'autres pays avec des missiles air-sol, tuant également des personnes non visées (cf. dommages collatéraux ). Le nombre de personnes tuées par les états-unis seuls se compte en milliers.

Drone Predator américain tirant un missile Hellfire du genre utilisé lors des assassinats ciblés contre des présumés terroristes.

Cette pratique fait l'objet d'un débat public à bas bruit, tant en Israël où la pratique est courante qu'aux États-Unis[1], qui ont généralisé la pratique notamment au Yémen, contre des cibles accusées d'appartenir à Al-Qaïda à la suite des attentats du 11 septembre 2001[2], et au Pakistan dans le cadre du conflit armé du Nord-Ouest. Malgré ces controverses, la procédure semble généralement tolérée par les États occidentaux et leurs alliés. Des critiques tels que Thomas Fischer décrivent souvent la procédure comme fondamentalement illégale et comme un meurtre sanctionné par l'État , et le terme « meurtre ciblé » en conséquence comme un euphémisme. Dans un passé récent, cette pratique a conduit à des tensions politiques parfois considérables, par exemple entre les États-Unis et le Pakistan mais aussi plus récemment la Chine[3], principalement pour avoir intensifié les frappes de drones au Pakistan, ce qui a eu pour effet que la population générale des zones concernées à développé une haine des américains[4],[5]. Selon des études indépendantes, plusieurs centaines de civils innocents sont morts rien qu'au Pakistan et l'usage extensif des drones par l'administration Obama (plus de 25.000 attaques orchestrées pendant sa présidence) a eu pour effet d'accélérer le recrutement de terroristes, et a rendu les terroristes plus sympathiques aux yeux de la population générale [6].

Assassinats ciblés modifier

  Personnalité exécutée par une frappe de drone 

Bibliographie modifier

Références modifier

  1. « Le feu vert de Barack Obama aux assassinats ciblés fait polémique aux Etats-Unis », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Yemen Deaths Test Claims of New Drone Policy », New York Times,
  3. « La Chine publie deux documents qui détaillent sa stratégie antiaméricaine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Jouer à Dieu avec des drones », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en-US) Audrey Kurth Cronin, « Why Drones Fail », Foreign Affairs,‎ (ISSN 0015-7120, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Christine Sixta Rinehart, Drones and Targeted Killing in the Middle East and Africa: An Appraisal of American Counterterrorism Policies, Lexington Books, (ISBN 978-1-4985-2648-7, lire en ligne)
  7. Les dessous de l’assassinat du général Qassem Soleimani à Bagdad, Le Figaro, 9/1/2020
  8. (en) « The Assassination of Osama bin Laden », sur www.gale.com (consulté le )

Voir aussi modifier