Assassinat d'Ismaël Haniyeh

assassinat du chef politique du Hamas

L’assassinat d'Ismaël Haniyeh a lieu le , quand le chef politique du Hamas et ancien Premier ministre de Palestine est tué à Téhéran (Iran), où il s'était rendu pour assister à la cérémonie d'investiture du président Massoud Pezechkian. Un agent de sécurité iranien est également tué[1]. La cause du décès d'Ismaël Haniyeh fait l'objet d'une enquête[2].

Assassinat d'Ismaël Haniyeh
Ismaïl Haniyeh en 2020.
Ismaïl Haniyeh en 2020.

Coordonnées 35° 49′ 10″ nord, 51° 24′ 57″ est
Date
Résultat 2 morts, dont Ismaël Haniyeh.

Carte

Cet assassinat ciblé est la plus importante exécution d'un dirigeant politique du Hamas par Israël depuis les attaques du [3].

Contexte

Ismaël Haniyeh

Ismaël Haniyeh est considéré de fait comme le chef politique du Hamas[4]. Il est un membre éminent du mouvement depuis sa création en 1987 et en devient le chef du bureau politique en 2017. Il a été Premier Ministre de l'Autorité palestinienne à la suite de la victoire du Hamas lors des élections législatives palestiniennes de 2006[4],[5]. Le département d'État des États-Unis le considère comme un terroriste mondial spécialement désigné en 2018[6]. En , trois de ses fils et quatre de ses petits-enfants sont tués dans une frappe aérienne israélienne à Gaza[6],[7],[8].

Assassinats israéliens de responsables du Hamas

En réponse à l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas en 2023, Israël déclare qu'il s'en prendra aux dirigeants du Hamas[3]. L'un d'entre eux, Saleh al-Arouri, est tué lors de la frappe aérienne du 2 janvier 2024 à Beyrouth[9].

Le , une frappe aérienne à Haret Hreik tue Fouad Chokr, haut responsable du Hezbollah, à Beyrouth[10].

Assassinat

Ismaël Haniyeh (au centre) en compagnie du Guide suprême iranien Ali Khamenei, le , très peu de temps avant sa mort.
Funérailles d'Ismaël Haniyeh à l'université de Téhéran, le .

Le corps des gardiens de la révolution islamique iranienne est le premier à annoncer la mort d'Ismaël Haniyeh, dans un communiqué sur son site d'information Sepah. Le communiqué contient peu de détails sur les circonstances de l'événement et souligne que l'incident fait l'objet d'une enquête[11].

Le Hamas confirme peu après la mort d'Ismaël Haniyeh, qu'il attribue à un raid aérien israélien, survenu vers h du matin (h 30 à Paris) [12],[13]. Ismaël Haniyeh se trouvait alors dans une résidence sécurisée réservée aux vétérans des gardiens de la révolution islamique après avoir assisté à l'investiture du président Massoud Pezechkian[14],[8].

Une enquête du New York Times , s'appuyant sur plusieurs sources non divulguées, notamment iranienne et américaine, affirme le lendemain que l'explosion qui a tué Ismaël Haniyeh pourrait provenir d'un dispositif dissimulé depuis plusieurs mois dans la résidence[15].

Les funérailles d'Ismaël Haniyeh ont lieu le à l'université de Téhéran[16]. Le Guide suprême, Ali Khamenei, promet un « châtiment sévère » à Israël et décrète trois jours de deuil national[17].

Ismaïl Haniyeh est ensuite inhumé le au Qatar où il vivait en exil. Le Hamas appelle à cette occasion à une « journée de colère »[18].

Réactions

Palestine

Le Hamas annonce la mort d'Ismaël Haniyeh dans un communiqué : « [Notre] frère, le dirigeant, le moudjahid Ismaël Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans un raid sioniste contre son quartier général à Téhéran après sa participation à l'investiture du nouveau président[1] » . Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, condamne dans un communiqué le « lâche assassinat » du chef politique du Hamas[8] et Moussa Abou Marzouk, haut responsable du Hamas, déclare que l'assassinat de Haniyeh est « un acte lâche qui ne sera pas vain[19] ».

Israël

Tsahal déclare à CNN qu'elle « ne répond pas aux informations parues dans les médias étrangers[11] ». Des Israéliens expriment leur inquiétude sur le sort des otages détenus dans la bande de Gaza[20].

Iran

Le Guide suprême, Ali Khamenei, promet un « châtiment sévère » envers Israël, et décrète trois jours de deuil national[17].

Les funérailles d'Ismaël Haniyeh ont lieu le lendemain de son assassinat, à l'université de Téhéran[16].

Turquie

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan condamne dans un message écrit « l'assassinat perfide de son frère Ismaël Haniyeh », œuvre selon lui de la « barbarie sioniste »[21]. Des milliers de Turcs manifestent également dans les rues d'Istanbul pour dénoncer l'assassinat d'Ismaël Haniyeh[21].

États-Unis

Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison-Blanche, reconnaît avoir pris connaissance des informations faisant état de la mort d'Ismaël Haniyeh, mais refuse de fournir des commentaires immédiats[11].

Union européenne

Un porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell déclare « L'Union européenne a pour position de principe de rejeter les exécutions extrajudiciaires et de soutenir l'état de droit, y compris dans le cadre de la justice pénale internationale »[22].

Nations unies

Stéphane Dujarric, ancien porte-parole du secrétaire général des Nations unies, indique à la presse que « le secrétaire général estime que les attaques […] dans le sud de Beyrouth et à Téhéran représentent une dangereuse escalade à un moment où tous les efforts devraient au contraire mener à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages israéliens, une augmentation massive de l'aide humanitaire pour les Palestiniens à Gaza et un retour au calme […] »[23]. Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies se tient à la demande de l'Iran, soutenu par l'Algérie, la Chine et la Russie[23].

Notes et références

  1. a et b « Le chef du Hamas Ismaël Haniyeh aurait été assassiné à Téhéran », sur Le Figaro, (consulté le ).
  2. Andrew Jeong, « Iran's Islamic Revolutionary Guard Corps said the cause of Ismail Haniyeh's death is under investigation and the results would be announced later in the day, Iranian state media reported. », The Washington Post, (consulté le ).
  3. a et b (en) Rory Jones, « Hamas Political Leader Ismail Haniyeh Killed in Iran » Accès payant, The Wall Street Journal, (consulté le ).
  4. a et b Qui est Ismaïl Haniyeh, le leader du Hamas, assassiné en Iran ?, Le Monde (, 1:48 minutes), consulté le .
  5. « Qui était Ismaïl Haniyeh, le leader du Hamas tué à Téhéran ? », sur Les Échos, (consulté le ).
  6. a et b (en-GB) Vicky Wong, « Israel-Gaza war: Hamas leader Ismail Haniyeh says three sons killed in air strike », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Lila Bruandet, « Qui était Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas tué à Téhéran ? », sur Le journal du dimanche, (consulté le ).
  8. a b et c Agence France-Presse et Reuters, « Le Hamas annonce la mort de son chef, Ismaïl Haniyeh, tué dans une frappe à Téhéran » Accès libre, sur France 24, (consulté le ).
  9. (en) Raffi Berg et Graeme Baker, « Hamas deputy leader Saleh al-Arouri killed in Beirut blast », sur BBC News, (consulté le ).
  10. « Ce que l'on sait de la frappe israélienne qui a visé le chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, à Beyrouth », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  11. a b et c « Le Hamas annonce la mort de son chef, Ismaïl Haniyeh, tué dans une frappe à Téhéran », Le Parisien, (consulté le ).
  12. (en) Mithil Aggarwal, « Hamas chief Ismail Haniyeh killed in Israeli airstrike in Iran, Hamas says », nbcnews.com, (consulté le ).
  13. M.L.R avec l'AFP, « La mort du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh annoncée après "un raid" attribué à Israël en Iran » Accès libre, sur BFM TV, (consulté le ).
  14. Libération, « Mort d’Ismaïl Haniyeh, le «visage diplomatique» du Hamas », sur liberation.fr, (consulté le ).
  15. (en-US) Ronen Bergman, Mark Mazzetti et Farnaz Fassihi, « Bomb Smuggled Into Tehran Guesthouse Months Ago Killed Hamas Leader », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  16. a et b « Des appels à la vengeance lancés aux funérailles du chef du Hamas tué en Iran », sur Le HuffPost, (consulté le )
  17. a et b « Mort du chef du Hamas: le guide suprême d'Iran promet un "châtiment sévère" à Israël », sur BFM TV, (consulté le ).
  18. « Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh inhumé au Qatar, lors d'une "journée de colère" », sur France 24], (consulté le )
  19. (ar) « إسرائيل تغتال هنية في طهران », وكـالـة مـعـا الاخـبـارية,‎ (consulté le ).
  20. « Des Israéliens inquiets pour les otages après l'élimination du chef du Hamas », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne)
  21. a et b « En direct, mort d'Ismaïl Haniyeh à Téhéran : sans évoquer le leader du Hamas, Benyamin Nétanyahou estime qu'Israël a porté « des coups sévères » à ses « ennemis » ces derniers jours » Accès libre, sur Le Monde, .
  22. « En direct, mort du leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran : réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies mercredi ; l'Union européenne appelle à « la plus grande retenue » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. a et b « Mort d'Ismaïl Haniyeh : le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence », sur Les Échos, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes