Attaques contre des diplomates israéliens de 2012
Les attaques de 2012 contre des diplomates israéliens ont eu lieu le 13 février 2012. Une bombe a explosé sur une voiture diplomatique israélienne à New Delhi, en Inde, blessant un membre du personnel de l'ambassade, un employé local et deux passants. Une autre bombe placée dans une voiture à Tbilissi, en Géorgie, n’a pas explosé et a été désamorcée par la police géorgienne.
Contexte
modifierAu cours des mois précédents, il y a eu une escalade de la guerre des mots entre Israël et l'Iran. Le 12 février 2012, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur azéri pour se plaindre d'un article du Times selon lequel le Mossad avait utilisé l'Azerbaïdjan comme base d'opérations secrètes contre l'Iran[1],[2].
Incidents
modifierInde
modifierUn motocycliste a attaché une bombe collante à la voiture de l'épouse de l'attaché de défense israélien en Inde alors qu'elle était en route pour aller chercher ses enfants à l'école[3]. La femme, Tal Yehoshua Koren, a subi des blessures modérées qui ont nécessité une intervention chirurgicale pour enlever des éclats tandis que son chauffeur et deux passants ont subi des blessures mineures[4],[5].
Un journaliste indien, Syed Mohammad Ahmed Kazmi, a été mis en accusation dans cette affaire. Sa garde à vue a été prolongée jusqu'au 9 août 2012, jour prévu par le tribunal pour envisager de prendre connaissance de l'acte d'accusation[6].
Géorgie
modifierUne voiture garée à 200 mètres de l'ambassade d'Israël à Tbilissi a été découverte comme contenant une bombe après qu'un chauffeur local de l'ambassade ait entendu un bruit alors qu'il conduisait. Il s'est garé sur le côté de la route et a découvert une bombe sous sa voiture. Il a ensuite alerté la police géorgienne, qui a désamorcé la bombe[7].
Enquêtes
modifierLe ministre indien de l'Intérieur, Palaniappan Chidambaram, a déclaré que l'utilisation du RDX était exclue et que personne ne serait accusé avant la fin des enquêtes. Il a ajouté que les auteurs des attentats seraient traduits en justice[8]. La police de Delhi (en) avait arrêté cinq personnes après l'incident, mais elles ont été libérées après avoir été interrogées. Les autorités indiennes ont pu récupérer les images de vidéosurveillance pour identifier l'agresseur[9].
Le 7 mars 2012, la police de Delhi a arrêté le journaliste indien Mohammad Ahmad Kazmi (en) qui prétendait travailler pour une organisation de presse iranienne[10]. La police a affirmé qu'il avait effectué une reconnaissance de l'ambassade d'Israël avec trois autres ressortissants iraniens, dont l'un avait effectué l'attaque. Ils ont également affirmé qu'il était en contact avec le cerveau du groupe, Masoud Sedaghatzadeh, et que l'épouse de Kazmi avait reçu des virements de fonds étrangers d'un montant de 1,8785 million de roupies, tandis que Kazmi avait lui reçu 380,000 roupies du module[11]. Le 3 avril 2012, sa demande de mise en liberté sous caution a été rejetée par le tribunal. Le tribunal a cité des preuves et des ramifications internationales à grande échelle parmi les raisons de rejeter sa requête[12]. Le 10 avril 2012, la Direction générale des enquêtes fiscales (en) et la Direction de l'exécution (en) ont ouvert une enquête pour blanchiment d'argent contre Kazmi au titre de la loi sur la prévention du blanchiment d'argent. Cependant, ses proches ont réfuté toutes les allégations[13]. Le 31 juillet 2012, Kazmi a été mis en accusation. Il a été inculpé en vertu de diverses dispositions de la loi sur les activités illicites et du code pénal indien (IPC), comme la tentative de meurtre ou la loi sur les substances explosives[14].
En juillet 2012, le Times of India a rapporté que la police de Delhi avait conclu que des terroristes appartenant à une branche de l'armée iranienne, les Gardiens de la révolution, étaient responsables de l'attaque. Selon le rapport, les gardiens de la révolution iraniens auraient également planifié d’autres attaques contre des cibles israéliennes dans le monde[15],[16]. Yoram Cohen (en), le chef du Shin Bet, a déclaré que les agents iraniens cherchaient à se venger d'opérations secrètes, comprenant notamment les assassinats de scientifiques iraniens[17].
Kazmi a été libéré sous caution en octobre 2012, il l'était toujours en 2016[18].
Réactions
modifier- Israël: Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a blâmé l'Iran pour les deux incidents. "L'Iran, qui est à l'origine de ces attaques, est le plus grand exportateur de terrorisme au monde. Le gouvernement israélien et ses forces de sécurité continueront à travailler avec les services de sécurité locaux contre ces actions terroristes"[7].
- Le ministère des Affaires étrangères avait également mis ses ambassades en état d'alerte pour l'anniversaire du meurtre du commandant du Hezbollah Imad Moughniyah, le Hezbollah ayant juré de venger l'attaque en attaquant les Israéliens à l'étranger[19].
- Iran: Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast (en), a condamné les attaques, qu'il a qualifiées de "terroristes"; il a rejeté l'allégation israélienne et a nié la responsabilité des incidents[20].
Conséquences
modifierLe lendemain, une autre tentative infructueuse (en) à Bangkok, en Thaïlande, a fait quatre blessés. Bien que la cible n’ait pas été connue, les auteurs seraient iraniens[21].
L'attaque a été mentionnée par Donald Trump, le président des États-Unis, comme l'une des attaques terroristes impliquant Qassem Soleimani, le commandant de la Force Al-Qods, dans son discours après la frappe aérienne de l'aéroport international de Bagdad en 2020[22].
Voir aussi
modifierNotes et références
modifier- « Iran summons Azeri ambassador for suspected links with Israel's Mossad » [archive du ], Al Arabiya, (consulté le )
- « Iran summons Azeri envoy over Mossad collusion' », sur The Jerusalem Post, (consulté le )
- Israel embassy car blast: Indian intelligence hints at Iran's hand
- Dan Williams, « Israel blames Iran after attacks on embassy staff », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- Yaakov Katz, « Attacks target Israeli embassies in Georgia, India », The Jerusalem Post, (lire en ligne, consulté le )
- « Israeli diplomat attack case: Kazmi's JC extended », zeenews, (lire en ligne)
- Herb Keinon & Gil Hoffman, « Netanyahu: Iran is behind attacks on Israeli embassies », The Jerusalem Post, (lire en ligne, consulté le )
- « Handiwork of well-trained person, says Chidambaram », The Hindu, Chennai, India, (lire en ligne, consulté le )
- « Israel embassy car blast: India not taking 'advantage' of US help? », NDTV, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- « Syed Mohammed Kazmi, Indian Journalist, Arrested in New Delhi Bomb Attack », HuffPost, (lire en ligne, consulté le )
- « Muhammad Kazmi carried out Israeli embassy recce, says Delhi Police », India Today, (lire en ligne, consulté le )
- « Court Denies Bail to Kazmi », Outlook India, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- « Syed Mohammad Kazmi booked by ED for money laundering », India Today, (lire en ligne, consulté le )
- « Kazmi Charge Sheeted in Israeli Diplomat Attack Case », Outlook India, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- Chauhan, Neeraj, « Cops name Iran military arm for attack on Israeli diplomat », The Times of India, (lire en ligne, consulté le )
- Davidovich, Joshua, « Indian police say Revolutionary Guards behind Delhi attack », sur The Times of Israel, (consulté le )
- Israel accuses Iran of attacks in Delhi and Tbilisi, The Guardian, 14 February 2012.
- 2012 Israeli embassy car blast case accused Kazmi alleges people barged into house, abused wife; Zee News; 26 April 2016
- « Israeli missions in India, Georgia targeted », Ynetnews.com, (consulté le )
- Harriet Sherwood, « Binyamin Netanyahu accuses Iran over bombs targeting Israeli diplomats », The Guardian, London, (lire en ligne)
- "Iranian suspects in Bangkok bomb plot dined with prostitutes, authorities say", nydailynews.com, 17 February 2012.
- (en) « President Trump Delivers a Statement on Iran », sur YouTube, White House, (consulté le )
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 2012 attacks on Israeli diplomats » (voir la liste des auteurs).