Attentat de l'église baptiste de la 16e rue
L'attentat de l'église baptiste de la 16e rue est un attentat terroriste à motivation raciste commis le par des membres du Ku Klux Klan qui a visé l'église baptiste de la 16e rue, une église fréquentée par des Afro-Américains, dans la ville de Birmingham dans l'État de l'Alabama.
Attentat de l'église baptiste de la 16e rue | |
L'église baptiste de la 16e rue en 2005. | |
Cible | Église baptiste de la 16e rue (Afro-Américains) |
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Coordonnées | 33° 31′ 00″ nord, 86° 48′ 54″ ouest |
Morts | 4 |
Blessés | 22 |
Auteurs | Membres du Ku Klux Klan (extrême droite) |
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Histoire
modifierLe contexte
modifierBirmingham était un lieu de tension raciale et un des hauts lieux du mouvement américain des droits civiques. Les revendications des Afro-Américains sont en butte à George Wallace, le gouverneur de l'Alabama, partisan farouche de la ségrégation[1], qui s'oppose à déségrégation des écoles publiques malgré l'arrêt Brown v. Board of Education de la Cour suprême rendu le 17 mai 1954. En janvier 1963, lors de son investiture au poste de gouverneur, George Wallace déclare « Je trace la ligne dans la poussière et jette le gant aux pieds de la tyrannie, et je dis ségrégation maintenant, ségrégation demain, ségrégation pour toujours. »[2]. Par ailleurs, George Wallace a le soutien du commissaire chargé de la sécurité publique Eugene “Bull” Connor connu pour son racisme et comme partisan lui aussi de la ségrégation[3]. Birmingham est également le lieu d'une section très active de l'organisation terroriste le Ku Klux Klan, auteur de différents attentats qui font surnommer Birmingham Bombingham (en)[4] qui a été le théâtre entre 1947 et 1965 d'une cinquantaine d'attentats à la bombe[5],[6].
La population afro-américaine était victime d'entraves multiples à l'emploi et à l'inscription sur les listes électorales, la résistance à ces dénis à ces droits constitutionnels est animée par le révérend Fred Shuttlesworth où il a fondé l'Alabama Christian Movement for Human Rights[7]. Victime de plusieurs attentats commis par les terroristes du Klan, il fait appel à Martin Luther King[8],[9]. C'est ainsi qu'en 1963, est lancée la Campagne de Birmingham organisée par la Southern Christian Leadership Conference (SCLC), le Congress on Racial Equality (CORE) et l'Alabama Christian Movement for Human Rights (en) menée par Martin Luther King, James Bevel, Ralph David Abernathy, John Lewis et d'autres[10],[11],[12].
La Campagne de Birmingham
modifierDurant le mois d'avril 1963, les premiers sit-in ont lieu, malgré une décision judiciaire qui les interdit, ce qui entraîne l'arrestation de Martin Luther King et de Raplh Abernathy à la suite d'une manifestation pacifique le . En prison, , Martin Luther King écrit la Lettre de la prison de Birmingham[13], où il fait l'apologie de l'action non violente pour faire aboutir les revendications des Afro-Américains[14],[15].
À la suite de cette lettre ouverte, du 2 au plus de 1 000 jeunes élèves défilent, ces manifestations sont passées dans l'histoire sous le nom de Birmingham Children's Crusade (en), plusieurs enfants sont matraqués et emprisonnés. Le des représentants des organisations blanches et afro-américaines de Birmingham se mettent d'accord sur un plan de déségrégation, en réaction, le Ku Klux Klan fait éclater une bombe au domicile A. D. King (en), le frère de Martin Luther King qui habite Birmingham. L'émotion soulevée par la répression de la Campagne de la Birmingham et l'entêtement du gouverneur George Wallace amènent le président John Fitzgerald Kennedy à prononcer un discours à la télévision le où il appelle les membres du Congrès à faire passer une loi garantissant l'exercice des droits civiques pour tous quelle que soit sa couleur de peau. Le , en rétorsion aux diverses avancées de la déségrégation notamment dans les établissements scolaires, quatre terroristes, membres du Klan, déposent une bombe à retardement dans l'escalier de l'église baptiste de la 16e rue, qui mène à salle de catéchisme, elle éclate à 10 h 22[16],[17],[18],[19],[20],[21],[22],[23].
L'attentat et ses suites
modifierL'attentat a tué quatre jeunes filles (Addie Mae Collins, Carole Robertson, Cynthia Wesley et Denise McNair) et en a blessé vingt-deux autres[22],[24],[25],[4],[26],[27],[28],[29].
Commis par quatre membres de l'organisation terroriste le Ku Klux Klan — Thomas Edwin Blanton, Jr. (en), Herman Frank Cash (en), Robert Edward Chambliss (en) et Bobby Frank Cherry (en) —, l'attentat s'est effectué par la dépose devant l'entrée de l'église d'une bombe à retardement composée de bâtons de dynamite.
Les auteurs sont confondus par le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1965 mais ce n'est qu'en 1977 qu'a lieu la condamnation de Chambliss. Blanton et Cherry, eux sont condamnés au début des années 2000 tandis que Cash est mort non jugé en 1994[30],[31],[32],[33],[34],[35].
Cet attentat marque un tournant dans le mouvement américain des droits civiques et contribue à l'adoption et à la promulgation du Civil Rights Act de 1964[6].
Postérité
modifierEn réaction à l'attentat, Nina Simone écrit l'une de ses plus célèbres chansons engagées, Mississippi Goddam[36].
En 1997, le réalisateur Spike Lee tourne un documentaire 4 Little Girls qui retrace la chronologie de l'attentat, émaillée d'images d'époque et d'interviews des familles des victimes et des témoins encore survivant[37],[38].
Depuis 2013, une sculpture intitulée Four Spirits est consacrée en mémoire des quatre principales victimes dans le parc Kelly Ingram (en) de Birmingham[39].
En 2013, la Médaille d'or du Congrès a été remise à titre posthume par le président Barack Obama aux quatre jeunes filles tuées dans l'attentat[40],[41].
Notes et références
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Pour approfondir
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Essais
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Articles
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- (en-US) Olivia Waxman, « 16th Street Baptist Church Bombing Survivors Recall a Day That Changed the Fight for Civil Rights », Time, (lire en ligne),
- (en-US) Jeremy gray, « 16th Street Baptist Church bombing: Photos of the tragedy », Alabama.com, (lire en ligne),
- (en-US) Karyn Miller, Medzon Robin Young & Ciku Theuri, « 4 Little Girls Died In The 16th Street Baptist Church Bombing In 1963. A 5th Survived », Wbur, (lire en ligne),
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en-US) Site officiel
- (en-US) « Birmingham Bombing (Sixteenth Street Baptist Church) », sur Civil Rigths Digital Library