Avenir lycéen

organisation lycéenne française

Avenir lycéen (abrégé en AL ou AvL) est une organisation lycéenne fondée en , créée pour soutenir les réformes de l’ex-ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer et accusée d’avoir dilapidé des subventions publiques.

Avenir lycéen
Logo de l’association
Logo d'Avenir lycéen.
Cadre
Forme juridique Association loi de 1901
But Regroupement des lycéens ; favorisation de la transmission d'informations, de savoir-faire, dialogue, réflexion ; accompagnement à la transformation du lycée ; assurance d'une continuité entre les générations de lycéens élus dans les instances lycéennes[1]
Zone d’influence France métropolitaine, départements d'outre-mer et lycées français
Fondation
Fondation [2]
Fondateurs Maxence Duprez, Nathan Monteux, Clairanne Dufour, Marco-Olivier Lise
Identité
Siège 6, rue Gasparin
69002 Lyon
Président Nathan Monteux (par intérim)[3]
Membres 8
Représentativité Élus au CSE[4] :
0  /  4
Slogan Exigence - Dialogue - Co-construction - Partage
Site web avenirlyceen.fr

Selon Mediapart, elle se serait refondée en 2021 en nouvelle association dénommée Les Lycéens.

Histoire

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L'association « Avenir lycéen » est fondée en dans le contexte des grèves et blocages contre la réforme du baccalauréat ayant donné lieu à de nombreuses manifestations. Dans ce contexte, les syndicats lycéens de gauche (Union nationale lycéenne, Fédération indépendante et démocratique lycéenne, Syndicat général des lycéens et Mouvement national lycéen) conduisent une lutte active contre les réformes du lycée et du baccalauréat conduites par le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer[5],[6].

Avenir lycéen affirme alors, aux côtés de la PEEP, respecter la grève à condition qu'elle ne porte pas atteinte au bon déroulement des cours et des épreuves[7].

Controverses

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Allégation de dépense irrégulière d'une subvention publique

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Le , Mediapart affirme qu'une partie de la subvention octroyée à Avenir lycéen (65 000 euros) est dépensée de manière inappropriée[8]. Une partie de la subvention, 5 000 euros d'après le syndicat, aurait été dépensée dans des restaurants étoilés et des hôtels de luxe[8]. À la suite de ces révélations, le ministère de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer diligente une enquête administrative afin de « déterminer la responsabilité de chacun »[9].

Le , une nouvelle enquête de Mediapart, montre que 7 401 euros ont été remboursés, ce qui contredirait la version du ministère selon laquelle il n'y aurait que 5 000 euros de dépenses irrégulières[10].

Le , la presse révèle qu'une enquête pour « détournement de biens publics » a été ouverte le . Elle a été confiée à la brigade de répression de la délinquance économique[11],[12].

Le procès des responsables a lieu en , il concerne les conditions d'utilisation de la subvention, pas ses conditions d’octroi ou de contrôle[13]. Deux responsables sont condamnés vendredi 22 décembre à huit mois de prison avec sursis[14].

Soupçon de manipulation par le ministère de l'Éducation nationale

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Le , une enquête de Libération rapporte que plusieurs élus au Conseil académique de la vie lycéenne auraient été approchés par leur rectorat pour communiquer sur les réseaux sociaux afin de stopper les blocages en utilisant le hashtag #AvenirLycéen quelque temps avant la création de l'association[15]. Les rectorats auraient également contribué à la rédaction des communiqués de l'association pour marginaliser les syndicats lycéens[16].

Liens occultes avec la liste « Les lycéens ! »

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Le , Mediapart révèle qu'un appartement loué par Avenir lycéen a servi pour une réunion de préparation de campagne aux élections lycéennes du conseil supérieur de l'éducation[10]. Le lendemain dans Libération, Enzo Moreau, 18 ans, trésorier d'Avenir lycéen, accrédite cette thèse et affirme ne pas vouloir « porter la responsabilité des malversations financières »[17].

De son côté, Alexia Desdevises, ancienne présidente d'Avenir lycéen, et membre fondatrice de la liste « Les lycéens » affirme dans Libération n'avoir utilisé aucun moyen de l'association et avoir fait ça sur son temps libre[17].

Suites judiciaires

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Le 22 décembre 2023, après avoir été reporté à la demande des accusés, le délibéré du tribunal correctionnel de Paris tombe. Deux anciens dirigeants, Enzo Moreau, trésorier au moment des faits et Nathan Monteux « leader officieux »[18], sont condamnés à huit mois de prison et 5 000 euros d’amende avec sursis, ainsi qu'à une peine d’inéligibilité de trois ans[19]. Le second indique avoir fait appel.

En parallèle, l’État s'est constitué partie civile au procès, et demande le remboursement des 65 000 euros de subventions, dans une procédure qui devrait aboutir en septembre 2024[16].

Prises de position

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En , Avenir lycéen affirme son soutien de la grande marche des jeunes pour le climat et publie quatorze propositions à ce sujet[20].

Représentativité

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La liste Avenir lycéen est élue au Conseil supérieur de l'éducation en , où l'association obtient deux des quatre sièges réservés aux lycéens. Les deux autres sièges sont remportés par la liste « Lycéens au centre »[21].

Notes et références

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  1. « AVENIR LYCEEN », sur journal-officiel.gouv.fr (consulté le ).
  2. « Société AVENIR LYCEEN à LENS (Chiffre d'affaires, bilans, résultat) avec Verif.com - Siren 847542842 », sur www.verif.com (consulté le ).
  3. Marie Piquemal, Lilian Alemagna et Charles Delouche-Bertolasi, « Avenir lycéen : pour Jean-Michel Blanquer, une affaire mineure », Libération,‎ (lire en ligne).
  4. « Dans un syndicat lycéen, étudiant ou professionnel », sur Associations.gouv.fr (consulté le ).
  5. Victor Fortunato, « Plus d’une centaine de lycées bloqués contre les réformes, des heurts avec la police », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  6. Amandine Hirou, « Le mouvement lycéen durera-t-il ? », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  7. « "Le baccalauréat se passera de façon normale", promet Jean-Michel Blanquer », sur L'Express, (consulté le ).
  8. a et b « À l'air libre (24) Covid dans le secondaire : « Le droit de retrait serait légitime » », Mediapart,‎ (lire en ligne).
  9. Antton Rouget, « Dépenses somptuaires d’un syndicat pro-Blanquer : des démissions en cascade, le ministère ouvre une enquête », sur Mediapart (consulté le ).
  10. a et b Antton Rouget, « Affaire «Avenir lycéen»: un nouveau mouvement en gestation », sur Mediapart (consulté le ).
  11. « Dans l’affaire du syndicat Avenir lycéen, une enquête pour « détournement de biens publics » a été ouverte », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  12. « Le syndicat Avenir lycéen visé par une enquête pour détournement de biens publics », France Info,‎ (lire en ligne).
  13. « Au procès des responsables du syndicat Avenir lycéen, une litanie de dépenses et la question du contrôle de l’Etat », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Deux responsables du syndicat Avenir lycéen condamnés pour leur utilisation de fonds publics », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Marie Piquemal et Charles Delouche Bertolasi, « Avenir lycéen, un syndicat modèle modelé pour Blanquer », sur Libération.fr, (consulté le ).
  16. a et b LIBERATION et AFP, « Avenir lycéen : deux responsables du syndicat condamnés pour leur utilisation de fonds publics », sur Libération (consulté le )
  17. a et b Marie Piquemal, « Avec les Lycéens, Avenir lycéen en passe de renaître de ses cendres ? », sur Libération.fr, (consulté le ).
  18. « Au procès des responsables du syndicat Avenir lycéen, une litanie de dépenses et la question du contrôle de l’Etat », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. Antton Rouget, « Avenir lycéen : deux anciens dirigeants du syndicat condamnés », sur Mediapart, (consulté le )
  20. Alice Pairo-Vasseur, « Climat : la grande marche des jeunes pour sauver la planète », sur Le Point.fr, (consulté le ).
  21. Delphine Bancaud, « Tout comprendre à l’affaire « Avenir lycéen » qui embarrasse Blanquer », sur 20minutes.fr, (consulté le ).

Articles connexes

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