Avricourt (Moselle)
Avricourt est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.
Avricourt | |
La mairie. | |
Héraldique |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Arrondissement | Sarrebourg-Château-Salins |
Intercommunalité | Communauté de communes Sarrebourg Moselle Sud |
Maire Mandat |
Éric Denny 2020-2026 |
Code postal | 57810 |
Code commune | 57042 |
Démographie | |
Gentilé | Avricourtois, Avricourtoises |
Population municipale |
581 hab. (2021 ) |
Densité | 56 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 39′ 05″ nord, 6° 48′ 25″ est |
Altitude | Min. 240 m Max. 334 m |
Superficie | 10,32 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Sarrebourg (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Sarrebourg |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
modifier |
Cette commune se trouve dans la région historique de Lorraine et fait partie du pays de Sarrebourg.
Géographie
modifierLa commune fait partie du parc naturel régional de Lorraine[1] et de la ZNIEFF du pays des étangs[2].
Le territoire communal est limitrophe de sept communes et une huitième, Igney, y touche au sud-est. Moussey, Réchicourt-le-Château et Foulcrey se trouvent dans le même département de Moselle ; Avricourt, Remoncourt, Amenoncourt, Leintrey et Igney se trouvent dans le département voisin de Meurthe-et-Moselle.
-
Carte de la commune.
-
Entrée d'Avricourt Moselle.
-
Limite département Moselle à Avricourt.
Hydrographie
modifierLa commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le Sânon, le ruisseau du Roseau, le ruisseau de la Baronne, le ruisseau de la Bonne Goutte, le ruisseau du Franc Bois, le ruisseau du Grand Bois et le ruisseau Les Aulnes[Carte 1].
Le Sânon, d'une longueur totale de 48,6 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Meurthe à Dombasle-sur-Meurthe, en limite avec Rosières-aux-Salines, après avoir traversé 15 communes[3].
La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment du Sanon, peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de 1 °C)[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 953 mm, avec 12,2 jours de précipitations en janvier et 9,6 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « St Maurice », sur la commune de Saint-Maurice-aux-Forges à 16 km à vol d'oiseau[6], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 837,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,9 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[9]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Avricourt est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11]. Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sarrebourg, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[12]. Cette aire, qui regroupe 87 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (71,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (40 %), prairies (31,7 %), forêts (17,5 %), zones urbanisées (8,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,2 %), zones agricoles hétérogènes (0,3 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
modifier- D'un nom de personne germanique Albfrid[16] ou Everic[17]. Suivi du suffixe -cortem ou -ingen.
- Formes anciennes[16],[18],[17] : Avricorth (1127), Albsidingen / Albfridingen (1142), Everocourt (1182), Averoncort (1293), Elferingen (XVe siècle), Ellefringen (1435), Elfferingen (1484), Elferingen (1513), Elbringen (1618), Avricour (1793), Avricourt (1801), Deutsch-Avricourt (1871-1915), Elfringen (1915-18 et 1940-44).
- Avrico en lorrain roman.
Histoire
modifierLe fief d'Avricourt relevait du comté de Blâmont et du comté de Réchicourt.
- La partition d'Avricourt en 1871.
L'ancienne commune d'Avricourt faisait partie du département de la Meurthe, dans l'arrondissement de Sarrebourg et le canton de Réchicourt-le-Château.
Elle fut atteinte par le chemin de fer en 1852 avec la création d’une gare éponyme, la mise en service dans sa totalité de la ligne Paris-Strasbourg étant l’œuvre de la compagnie de l’Est. En 1864, Avricourt devint une gare d’embranchement par la mise en service de la ligne à voie normale et unique de 18 km rejoignant Dieuze (Meurthe) pour l’exploitation de salines (d’où l’appellation de « ligne des salines »), exploitée par la compagnie de l’Est. En 1870 fut mise en service (jusqu'en 1969) la ligne à voie unique et normale d’Avricourt à Blâmont et à Cirey-sur-Vezouze, exploitée par la compagnie privée ABC (Ligne d'Avricourt à Blâmont et à Cirey).
En 1871, lors de l'annexion de l'Alsace-Lorraine, à la suite de la signature du traité de Francfort le 10 mai 1871, la nouvelle frontière devait inclure l'arrondissement de Sarrebourg (Meurthe) dans l'Empire allemand, y compris Avricourt et Igney[19],[20]. La gare d’embranchement et la ligne ferroviaire ABC (en partie) se trouvaient donc en Allemagne. À la suite des doléances françaises, les Allemands acceptèrent de modifier, par une convention additionnelle signée à Berlin le 12 octobre 1871, le tracé de la frontière : l'Allemagne rendait à la France les communes de Raon-lès-Leau (Meurthe) et de Raon-sur-Plaine (Vosges) au pied du Donon en excluant les terres appartenant à l’État, ainsi que la commune d'Igney et la partie d'Avricourt au sud de la voie ferrée. La nouvelle frontière allait donc être fixée sur six kilomètres le long même de la voie ferrée unique ABC et de celle à voie double de Paris-Strasbourg côté Lunéville. Les portions de voies ci-dessus, les installations de la gare d’Avricourt (qui prend le nom d'Igney-Avricourt) redeviennent françaises.
La commune d'Avricourt fut donc scindée. Le bourg d’Avricourt devint allemand et s'appela Deutsch-Avricourt, nom germanisé en 1915 en Elfringen, la commune d’Igney resta française.
En échange de la cession des communes, la convention exigeait du gouvernement français de financer la construction d’une gare frontalière en territoire allemand, qui fut terminée en 1875 à 1,3 km de la gare française et à 800 m de la nouvelle frontière.
Sauf pour l'Orient-Express créé en 1883, les trains français (Compagnie de l'Est) circulant à gauche en provenance de Lunéville et Nancy avaient pour terminus la gare de Deutsch-Avricourt dont tous les panneaux étaient écrits en allemand en écriture gothique et aucun en français. Les passagers étaient débarqués et aussitôt le train français repartait à vide stationner en gare d'Igney-Avricourt. Après avoir franchi les contrôles allemands de police et de douanes particulièrement longs (les guides touristiques Baedeker le précisaient à leurs lecteurs) les passagers attendaient la mise à quai du train allemand (compagnie Elsass-Lothringen) qui partait en circulation à droite avec signalisation allemande pour Sarrebourg et Strasbourg. Détail supplémentaire ajouté par l'administration allemande pour bien marquer l'entrée dans l'Empire, les voyageurs devaient entretemps avancer leur montre de 55 minutes (et non pas une heure pleine) en arrivant en Alsace-Lorraine.
En 1919, lors de la restitution de l'Alsace-Lorraine à la France, la création du département de Meurthe-et-Moselle a maintenu cette division en créant deux communes côte à côte, une dans chaque département, en Moselle et en Meurthe-et-Moselle. La gare de « Deutsch-Avricourt » est devenue « Nouvel Avricourt ».
Le 7 novembre 2004, à Avricourt, le militant antinucléaire Sébastien Briat, âgé de 22 ans, meurt les jambes sectionnées par une locomotive au cours d'une tentative de blocage d'un transport ferroviaire de déchets radioactifs (voir Mouvement antinucléaire#En marge du mouvement antinucléaire en Europe).
Politique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[22].
En 2021, la commune comptait 581 habitants[Note 3], en évolution de −7,34 % par rapport à 2015 (Moselle : +0,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
modifierCulture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifierÉdifices civils
modifier- Gare de Nouvel-Avricourt, située 173 rue de la Gare, ancienne gare de Deutsch-Avricourt construite durant l’Annexion, inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du [25].
Édifices religieux
modifier- Église Saint-Ferréol et Saint-Ferjeux du XVIIIe siècle, chœur carré XVIe siècle, oculus, fonts baptismaux massifs (1532), ossuaire ;
- Chapelle Notre-Dame-des-Ermites, 1749.
- Temple protestant réformé, rue du Temple, construit entre 1897 et 1898.
-
Église Saint-Ferréol et Saint-Ferjeux.
-
Église Saint-Ferréol et Saint-Ferjeux.
-
Chapelle Notre-Dame-des-Ermites.
-
Temple protestant Réformé.
Mémorials de guerre
modifier- Monument aux morts.
- Cimetière militaire allemand.
- Plaque commémorative 1944 sur la chapelle.
- Plaque veuves et orphelins de guerre sur la mairie.
-
Monument aux morts.
-
Cimetière militaire allemand.
-
Plaque commémorative 1944 sur la chapelle.
-
Plaque veuves et orphelins de guerre sur la mairie.
Personnalités liées à la commune
modifier- Jean Rott (1911-1998), historien et archiviste, né à Avricourt.
- Robert Caël (1930-2011), peintre, né à Avricourt
Pour approfondir
modifierBibliographie
modifier- Cédric Andriot, Avricourt 1871-1913. Quarante années d'incidents frontaliers, in : Les Cahiers lorrains, 2014, n°3-4, p. 26-37.
- Eric Thomas, "Avricourt une séparation forcée, 1871-1945", in : "Blâmont et le Blâmontois au fil des siècles", 2009, (p. 154-165)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Site de la mairie
- Avricourt sur le site de l'Insee
Notes et références
modifierNotes et cartes
modifier- Notes
- Les records sont établis sur la période du au .
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- Cartes
- « Réseau hydrographique d'Avricourt » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
- « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, Décret no 2015-73 du 27 janvier 2015 portant renouvellement du classement du parc naturel régional de Lorraine (région Lorraine), (lire en ligne)
- Comité Z.N.I.E.F.F. Lorraine, « ZNIEFF 410010373 - Pays des étangs » [PDF], sur inpn.mnhn.fr.
- Sandre, « le Sânon »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Avricourt et Saint-Maurice-aux-Forges », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « St Maurice », sur la commune de Saint-Maurice-aux-Forges - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « St Maurice », sur la commune de Saint-Maurice-aux-Forges - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Sarrebourg », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- International Centre of Onomastics - Onoma: Volumes 36 à 37 (2001)
- Toponymie générale de la France: Tome 2 - Ernest Nègre.
- Zwischen den Sprachen - Wolfgang Haubrichs, Hans Ramge (1983)
- texte de la convention additionnelle au Traité de Francfort du 12 octobre 1871 (en allemand; ref. article 10)
- texte de la convention additionnelle au Traité de Francfort du 12 octobre 1871 (en français; ref. article 10)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Gare de Nouvel-Avricourt », notice no PA57000044, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.