Aymar II de Poitiers-Valentinois

comte de Valentinois

Aymar ou Adhémar II de Poitiers (v. 1180 - v. 1250), dit par commodité de Poitiers-Valentinois, est un seigneur, comte du Valentinois de la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle, issu de la maison de Poitiers-Valentinois.

Aymar II de Poitiers
Titre de noblesse
Comte de Valentinois
-
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Béatrix d'Albon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Philippe de Fay (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Guillaume II de Poitiers
Jausserande de Poitiers (d)
Semnoresse de Poitiers (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit
Personne liée
Blason

Biographie

modifier

Origines

modifier

Aymar ou Adhemar[1] est le fils de Guillaume Ier de Poitiers et de sa seconde épouse Béatrix d'Albon, fille de Guigues IV d'Albon[2].

Seigneur

modifier

Aymar de Poitiers est seigneur de Boulogne-en-Velay, de Saint-Vincent et de Barrès[3].

En 1186, il donne son assentiment lors d'une donation à Saint-Ruph[4]. La même année, il accorde des droits au prieuré du Val-Sainte-Marie, en Royans[5].

Il est mentionné dans une donation aux côtés de son père, le [3].

Participation à un Partimen

modifier

Il est identifié comme l'un des trois interlocuteurs dans le partimen (tenson ou jeu parti), en langue d'oc, intitulé Senher n'Aymar, chauzetz de tres baros (no XII), vers 1195-1196, aux côtés de Perdigon et Raimbaut de Vaqueiras[6],[7]. Ce tournoi poétique semble s'être dérouler à la cour d'Aymar[8].

Aymar est traité avec respect, Perdigon l'appelle mosenhor et Raimbaut senher n'Aymar[8].

Comte de Valentinois

modifier

Il devient comte de Valentinois (Ademarus Pictaviensis comes Valentinus) à la suite de son père, qui meurt vers après mai 1187, peut-être vers 1188/1189[3].

L'évêque de Valence Falcon le désigne comme noble "nobilis Ademarus de Peiteus"[9], dans un acte non daté (1188/95 ?)[10].

En , Raymond V, comte de Toulouse et de Provence, lui inféode le comté de Diois[3],[11],[12]. Cette même année, il accorde des droits aux habitants du Crest[13].

Aymar soutient le comte Raymond V dans la croisade des Albigeois, mais en 1214, le duc Eudes III de Bourgogne le force à faire la paix avec Simon IV de Montfort, chef de la croisade. Deux ans plus tard, il reprend le combat, le Valentinois est envahi et dévasté. En 1217, lors de l'invasion de Simon IV de Montfort et des croisés sur le Valentinois, alors postés à Montélimar, ceux-ci assiègent Crest[14]. Aymar participe à la défense de la ville[15] :

« II y avait alors à Crest deux châteaux. Le plus élevé, situé à l'endroit qu'on nomme aujourd'hui le Calvaire et dont il subsiste encore quelques vestiges, appartenait à Silvion de Crest, le moins élevé, sur l'emplacement de la tour actuelle et des ruines de l'ancienne Visitation, était la propriété d'Aymar de Poitiers et c'est contre cette forteresse que les croisés avaient dressé leurs machines de guerre. »

En même temps, les croisés dévastent les châteaux et villages de Rochefort, Roche (sur-Grane), Autichamp, La Baume, Upie, La Rochette, Grane, Montmeyran, Vaunaveys et Montoison[14]. Silvion, au nom de l'évêque de Die, livre son château aux troupes de Simon, mettant les soldats du comte dans l'incapacité de résister. Aymar et Simon IV de Montfort négocient une paix, et Simon promet de marier sa fille, Amicie de Montfort à l'un des fils du comte de Valentinois[9]. Simon de Montfort oblige par ailleurs Aymar de Poitiers à se réconcilier avec l'évêque de Valence[14].

Mariage

modifier

Avant 1197, il épouse Philippe (Philippa) de Fay, dame de Clerieu(x), fille de Guillaume-Jourdain, seigneur de Fay et Mézenc et de Mételline de Clerieu[16],[17],[3]. Cette dernière lui apporte un nombre important de fiefs en Vivarais, Fay, Bretagne, Gunant, Montréal, Queyrières, Corance, La Forcade, Craneau, La Voulte, Charmagneu, etc.[17]. Les actes démontrent qu'elle « agit en son propre nom et conservant jusqu'à la fin la libre disposition de ses terres. »[17] Philippe de Fay se plaint du comportement de son mari à son égard ainsi que ses tentatives d'ingérence dans ses terres[17].

Difficiles successions

modifier

Son fils, Guillaume, meurt vers [18]. Les années qui suivent sont notamment marquées par des querelles familiales[19]. Le troubadour Guillem de Saint-Grégori parle d'avarice le concernant[19]. Son petit-fils, Aymaret, semble avoir pris le contrôle du comté à partir de 1239, bien qu'il ne porte le titre qu'à la mort de son grand-père[19]. La rupture entre les deux proviendrait d'un échange entre Aymaret et la famille de Pouzin datant du mois de mars 1239[19]. Aymar II, en avril, reprend ses droits sur cette terre, ainsi que d'autres situées en rive droite du Rhône, et faire appel au comte Raymond VII contre son petit-fils[19]. Aymaret est qualifié de rebelle dans un acte par le comte[19].

Chevalier (1897) observe qu'à la suite de cet acte, Aymar II n'apparait plus dans les actes avec son titre, sans que l'on ne sache pourquoi[19]. Son fils Guillaume II étant mort avant lui, c'est son petit-fils Aymaret (1226 † 1277), qui succède à la tête du comté à partir de 1239, mais ce dernier ne prendra le titre qu'à la mort d'Aymar II, sous le nom d'Aymar III[20].

Aymar II meurt vers l'année 1250[19].

Sa veuve, Philippe de Fay, dans son testament de 1246, lègue principalement ses biens en Vivarais aux enfants de sa fille Jausserande/Josserande qui a épousé Pierre-Bermond VII d'Anduze, notamment la seigneurie de La Voulte ainsi que quatre autres terres en Vivarais à son petit-fils, Roger Bermond, ainsi que d'autres biens aux frères et sœurs de ce dernier[17].

En 1250, elle lègue à son autre petit-fils, Aymaret, Fay, Montréal, Queyrières, Mezenc, Chanéac, Chamberliac, La Roche-de-Glun et Clérieu[17]. Toutefois, en raison d'une attitude qu'elle juge irrespectueuse, elle modifie son testament, la même année, puis la suivante, afin de léguer Clérieux à son petit-fils Roger Bermond d'Anduze[17]. Sur cette part d'héritage, Roger Bermond préfère se dessaisir en faveur de Roger de Clérieu et son fils, craignant de ne pouvoir se défendre contre une action d'Aymaret[17]. Cette disposition échouera puisque le nouveau comte entrera en possession de Clerieu[17].

Famille

modifier

Vers 1196, Aymar épouse Philippe de Fay[16],[21],[3]. Ils ont[22] :

  • Semnoresse († avant ), seconde épouse de André Dauphin de Bourgogne ;
  • Guillaume ( † avant ) ∞ Flotte de Royans, fille de Ra(i)mbaud Bérenger, seigneur de Royans ;
  • Jausserande/Josserande († 1251 ou après), mariée vers 1219 à Pierre-Bermond VII d'Anduze (1204 † 1254), de Sauve, de Saint-Bonnet, de Largentière et de Lecques.

Références

modifier
  1. Il existe plusieurs orthographes occitanes, dont Aimar en vivaro-alpin (perte du -d- intervocalique) et Ademar ou Asemar dans le sud. En français, il y a des variantes comme Aymar, Adhémar, Azémaretc.
  2. (en) Charles Cawley, « Guillaume Valentinois », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ).
  3. a b c d e et f (en) Charles Cawley, « Aymar Poitiers Valentinois », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ).
  4. Chevalier 1913-1926, p. 831, Acte no 4998 (lire en ligne).
  5. Chevalier 1913-1926, p. 831, Acte no 4999 (lire en ligne).
  6. Roland Moncho, Le statut de la noblesse provençale. À la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle, , 132 p. (ISBN 978-2-30765-267-0, lire en ligne), p. 94.
  7. (en) William D. Paden, Tilde Sankovitch, The Poems of the Troubadour Bertran de Born, University of California Press, , 600 p. (ISBN 978-0-52032-185-4, lire en ligne).
  8. a et b Ernest Hoepffner, « La biographie de Perdigon », Romania, no 211,‎ , p. 343-364 (lire en ligne).
  9. a et b (en) Wipertus H. Rudt de Collenberg, « Recherches sur l'origine des Poitiers-Valentinois », dans Lindsay Leonard Brook, Studies in genealogy and family history in tribute to Charles Evans on the occasion of his eightieth birthday, Association for the Promotion of Scholarship in Genealogy, , 436 p., p. 272-320.
  10. Chevalier 1913-1926, p. 845, Acte no 5083 (lire en ligne).
  11. Chevalier 1913-1926, p. 851, Acte no 5119 (lire en ligne).
  12. Ferdinand Lot, Recherches sur la population et la superficie des cités remontant à la période gallo-romaine. Partie 1, vol. 2, Paris, H. Champion, (lire en ligne), chap. 287, p. 91.
  13. Robert Favreau, Jean Michaud, Bernadette Mora, Corpus des inscriptions de la France médiévale. Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Ardèche, Drôme, Centre national de la recherche scientifique, , 311 p. (lire en ligne [PDF]), p. 109.
  14. a b et c Chevalier 1897, p. 203.
  15. Chevalier 1897, p. 204.
  16. a et b Chevalier 1897, p. 196.
  17. a b c d e f g h et i Chevalier 1897, p. 214-216.
  18. Chevalier 1897, p. 209-210.
  19. a b c d e f g et h Chevalier 1897, p. 212-214.
  20. Chevalier 1897, p. 217-249.
  21. Chevalier 1897, p. 214-215.
  22. Chevalier 1897, p. 216.

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier
  • Jules Chevalier (chanoine, professeur d'histoire au grand séminaire de Romans), Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois. Tome Ier, vol. 1 : Les anciens comtes de Die et de Valence, les comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, Paris, Picard, , 477 p. (lire en ligne).
  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349. Tome 2, Fascicules IV - VI, Impr. valentinoise, (lire en ligne).

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier