Azannes-et-Soumazannes
Azannes-et-Soumazannes est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est. Elle est connue pour son église.
Azannes-et-Soumazannes | |
Église Saint-André. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Meuse |
Arrondissement | Verdun |
Intercommunalité | Communauté de communes de Damvillers Spincourt |
Maire Mandat |
Hubert Sellier 2020-2026 |
Code postal | 55150 |
Code commune | 55024 |
Démographie | |
Gentilé | Azannois |
Population municipale |
161 hab. (2021 ) |
Densité | 8,9 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 17′ 32″ nord, 5° 28′ 05″ est |
Altitude | Min. 208 m Max. 354 m |
Superficie | 18,11 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Montmédy |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
modifier |
Géographie
modifierHydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse :
- Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
- Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
- Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.
Communes limitrophes
modifierHydrographie
modifierLa commune est dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau l'Azanne, la Thinte et le ruisseau de Curemont[1],[Carte 1].
L'Azanne, d'une longueur de 13 km, prend sa source dans la commune et se jette dans le Loison à Mangiennes, après avoir traversé trois communes[2].
La Thinte, d'une longueur de 17 km, prend sa source dans la commune et se jette dans le Loison à Vittarville, après avoir traversé neuf communes[3].
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : l'étang du Haut Fourneau, d'une superficie totale de 82,4 ha (34,9 ha sur la commune)[Carte 1],[4].
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 931 mm, avec 13,9 jours de précipitations en janvier et 9,5 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rouvres-en-woevre », sur la commune de Rouvres-en-Woëvre à 18 km à vol d'oiseau[7], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 668,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −15,4 °C, atteinte le [Note 2],[8],[9].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[10]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Azannes-et-Soumazannes est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13] et hors attraction des villes[14],[15].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (60,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (36,5 %), prairies (33,6 %), terres arables (24,5 %), eaux continentales[Note 3] (2,9 %), zones agricoles hétérogènes (2,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,3 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
modifierLe nom Azen est employé dans des lettres patentes des duc de Lorraine[Quand ?][17].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Aisenna en 710[18] ; Azenna en 770.
Toponyme formé sur le nom du ruisseau l'Azanne Aisenna en 710 où H.N. pré-celtique *as est suivi du suffixe gaulois -enna[19],[18].
Soumazannes, ancien hameau de la commune : où le nom du ruisseau est précédé de soum[18] « somme », du latin summum, au sens de « source »[19].
Soum-azannes signifie : « source de l'Azanne »[18].
Histoire
modifierÀ l’origine, Azannes et Soumazannes sont deux villages distincts, l’un tirant son nom du ruisseau « l’Azenna », l’autre de la source « Summus » de ce dernier.
Charte d'affranchissement en 1269 par l'évêque de Verdun, Robert de Milan pour Azanne, Soumazannes et Thil. - Anciennement Verdunois, diocèse et bailliage de Verdun.
La commune d'Azannes-et-Soumazannes provient de la fusion en 1809 des villages d'Azannes et Soumazannes.
Le village de Soumazannes possédait autrefois un château, disparu au début du XIXe siècle. À la suite d'un lent déclin, ce village ne comptait plus qu’une douzaine d’habitations en 1914. Totalement détruit en 1916, il n’a pas été reconstruit et il n'en reste plus qu'une stèle commémorative. Subsistent aussi les écarts de Montaubé, de la Gélinerie, de la Forêt et des Roises.
Sur le territoire d'Azannes a existé le village de Thil (ou Thyl, Thill ou Til ou Thys), où se trouvait l'église matriculaire d’Azannes et Ville-devant-Chaumont. Cette église, interdite en 1784 par suite de son mauvais état, a disparu, et le presbytère a été détruit en 1848. Il ne subsiste donc rien de ce village, mais un bois en porte encore le nom. La carte de Cassini montre que Thil, avec son église Saint-Martin, se situait sur la colline entre Azannes, Chaumont et Ville-devant-Chaumont, juste à l'écart des marécages et de la rivière en contrebas.
C'est de cette seigneurie dont est probablement originaire ce fameux Millet de Thil qui se distingue au Tournoi de Chauvency,en 1285, en impressionnant Jacques Bretel lors des joutes du lundi. En 1269, Robert de Milan, évêque de Verdun[20], avait accordé une charte d'affranchissement aux trois villages d'Azannes, Soumazannes et Thil, qui n'en forment plus qu'un aujourd'hui.
De 1784 à 1802, le curé de Thil et d'Azannes fut Joseph-Jacques Loison, né à Azannes au hameau de Montaubé, qui devint ensuite évêque de Bayonne.
La commune a été décorée de la Croix de guerre 1914–1918[21].
En 1928, 200 000 obus chimiques y ont été brûlés, créant une clairière polluée en forêt de Spincourt (voir plus bas section Environnement).
Politique et administration
modifierBudget et fiscalité 2021
modifierEn 2021, le budget de la commune était constitué ainsi[22] :
- total des produits de fonctionnement : 62 000 €, soit 374 € par habitant ;
- total des charges de fonctionnement : 72 000 €, soit 436 € par habitant ;
- total des ressources d'investissement : 12 000 €, soit 72 € par habitant ;
- total des emplois d'investissement : 13 000 €, soit 76 € par habitant ;
- endettement : 1 000 €, soit 5 par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
- taxe d'habitation : 3,64 % ;
- taxe foncière sur les propriétés bâties : 25,72 % ;
- taxe foncière sur les propriétés non bâties : 4,15 % ;
- taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
- cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2020 : médiane en 2020 du revenu disponible, par unité de consommation : 20 210 €[23].
Liste des maires
modifierPopulation et société
modifierDémographie
modifierLes habitants sont nommés les Azannois[25].
Évolution démographique
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[27].
En 2021, la commune comptait 161 habitants[Note 4], en évolution de −3,59 % par rapport à 2015 (Meuse : −4,57 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifierÉdifices cultuels
- L'église Saint-André, construite en 1784, détruite au cours de la Première Guerre mondiale et reconstruite en 1928[30],[31].
- Il existait, à Soumazannes et à Montaubé, des chapelles à présent détruites.
Lieux de mémoire
- Monument aux morts de la guerre 1914-1918[32] et les tombeaux anonymes[33],[34].
- Cimetière militaire, 4 750 Allemands (1914-1918)[35].
- Cimetière militaire lieu-dit le Bochet, 817 Allemands (1914-1918)[36].
Patrimoine rural
- La chapelle des vieux métiers, ancienne chapelle castrale d'Arrancy-sur-Crusnes, démontée pierre par pierre et remontée à Azannes[37].
- Moulin à eau de l'Écomusée[38].
- Écomusée des vieux métiers[39],[40] et son moulin à vent des Roises[41],[42],[43].
Manifestations
modifier- Festival des vieux métiers chaque mois de mai.
Personnalités liées à la commune
modifier- Joseph-Jacques Loison, né à Montaubé sur la commune d'Azannes, curé de Thil et d'Azannes (1784-1802), évêque de Bayonne (1802-1820).
Héraldique
modifierEnvironnement
modifierLa forêt de Spincourt est marquée par une clairière de 70 m de diamètre et 1 000 m2 plus ou moins stérile, dénommée la Place-à-Gaz. Elle a été créée par l’incinération de 200 000 obus chimiques en 1928 par la société Pickett & Sons. Ce site, proche de la ferme de La Gélinerie, a été choisi car il était proche d’un site de stockage de munitions chimiques dès 1920, et qu’il est desservi par deux voies ferrées étroites (à 0,6 m d’écartement)
Le site reste pollué par des quantités élevées d'arsenic, de plomb, et d'autres métaux lourds comme le cadmium et le mercure, ainsi que des dioxines et des furanes. L’arsenic y représente 17 % du poids du sol et les eaux d'infiltration sont polluées à des taux 300 fois supérieurs à la norme par ce poison. Le site est interdit de fréquentation par la préfecture depuis 2012[44],[45],[46].
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Le tournoi de Chauvency, d'après le poème du trouvère Jacques Bretel (1er - 5 octobre 1285)
- Chiffres clés publiés par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Dossier complet
- Inventaire national du patrimoine naturel de la commune
- Archives en ligne
Articles connexes
modifier- Liste des communes de la Meuse
- Liste des nécropoles militaires en Lorraine
- Azanne ou Azannes, rivière, affluent du Loison en rive gauche, donc un sous-affluent de la Meuse par le Loison, puis la Chiers.
Liens externes
modifier- Azannes-et-Soumazannes sur le site de l'Institut géographique national
- Azannes-et-Soumazannes sur le site de l'Insee
- (fr) Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la Région Lorraine
Notes et références
modifierNotes
modifier- Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
- Les records sont établis sur la période du au .
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- « Réseau hydrographique d'Azannes-et-Soumazannes » sur Géoportail (consulté le 9 juin 2024).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- « Fiche communale d'Azannes-et-Soumazannes », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- Sandre, « l'Azanne »
- Sandre, « la Thinte »
- « Le millésime 2022 de la BD TOPAGE® métropole est disponible », sur eaufrance.fr (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Azannes-et-Soumazannes et Rouvres-en-Woëvre », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Rouvres-en-woevre », sur la commune de Rouvres-en-Woëvre - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Rouvres-en-woevre », sur la commune de Rouvres-en-Woëvre - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Arch. dép. Meurthe-et-Moselle B83 f°210v
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Genève, Droz, , p. 30.
- Michèle Benoît et Claude Michel, Noms de lieux du Département de la Meuse, Éditions régionalismes, , p. 46.
- Vooir Liste des évêques de Verdun : 1255-1271 : Robert II de Médidan (Robert de Milan)
- Communes décorées de la Croix de guerre 1914–1918, P. 44 : Azannes-et-Soumazannes 19 novembre 1920, JO du 21/11/1920 (p 18748)
- Les comptes de la commune
- Chiffres clés Évolution et structure de la population. Dossier complet
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- Gentilé : Meusiens, Meusiennes
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Eglise paroissiale Saint-André », notice no IA00049020, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- église Saint André
- « Monument aux morts de la Guerre 1914-1918 », notice no IA00049077, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Inventaire des tombeaux anonymes
- Sur les traces de la bataille des frontières d'août 1914
- Calendrier des manifestations du Centenaire de la Grande Guerre 14/18
- Entretien du cimetière allemand
- Le village des Vieux Métiers, sur le site de la Fondation du patrimoine
- Moulin à eau de l'Écomusée d'Azannes-et-Sousmazannes
- Le village des vieux métiers
- Vieux Métiers à Azannes en Meuse, par Kévin Goeuriot
- Moulin à vent des Roises, à Azannes (Meuse)
- Moulin des Roises
- La fabrication à l'ancienne du moulin des Vieux Métiers, sur l'Est républicain
- « Dernières nouvelles du front, épisode 30: à la Place à Gaz, en forêt de Spincourt », Dernières nouvelles du front, consulté le 7 août 2018.
- Olivier Saint-Hilaire, « Place à gaz de Spincourt », 2014, consulté le 7 août 2018.
- La place à gaz de la forêt de Spincourt : une zone industrielle toxique