Azoture de plomb(II)

composé chimique
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L'azoture de plomb est un composé explosif de formule Pb(N3)2 utilisé (entre autres) dans les détonateurs commerciaux et militaires (y compris détonateur de type fil)[5] et les amorces de nombreux types de munitions (où il remplace le fulminate de mercure(II), encore plus toxique et moins stable face aux chocs).

Azoture de plomb
Image illustrative de l’article Azoture de plomb(II)
Identification
Nom UICPA Azoture de plomb(II)
No CAS 13424-46-9
No ECHA 100.033.206
No CE 236-542-1
Apparence solide cristallin blanc
Propriétés chimiques
Formule N6PbPbN6
Masse molaire[1] 291,2 ± 0,1 g/mol
N 28,86 %, Pb 71,16 %,
Précautions
SGH[3],[4]
SGH01 : ExplosifSGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagène, cancérogène, reprotoxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Danger
H200, H201, H302, H332, H360Df, H373 et H410

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

L'azoture de plomb pur se présente sous la forme d'une poudre cristalline blanche, jaunissant à la lumière. L'« azoture de plomb dextriné » est une poudre de couleur crème, pouvant virer au brun clair sous l'effet de la lumière.

Histoire

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Connu depuis 1891, il a fallu attendre plusieurs décennies pour pouvoir l'utiliser comme amorce ou détonateur (les études menées en Allemagne puis en France avaient été interrompues à diverses reprises à la suite d'accidents graves).

Il est fabriqué en France depuis 1925.

Fabrication

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L'azoture de plomb s'obtient par action de l'azoture de sodium sur une solution d'acétate de plomb en présence ou non de dextrine (1 à 1,5 %) qui a un rôle de flegmatisant.

Caractéristiques pyrotechniques

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Stable en température, il détone à 350 °C.

Sa température d'auto-inflammation par chauffage progressif (5 °C/min) est de 340 °C.

Moins sensible au choc que le fulminate de mercure et bien moins sensible thermiquement que le TATP, il est par contre plus sensible à la friction, ainsi qu'aux décharges électriques.
Sa détonation peut être activée par laser (compression par rayonnement laser)[6].

La vitesse de détonation varie de 4 100 à 5 100 m·s-1 en fonction du taux de compression. Il détone avec moins de violence que l'azoture d'argent (AgN3)[7] et il est stable à l'humidité (conservant même pratiquement toutes ses propriétés sous l'eau). En milieu non confiné ou dans le vide, il détone en émettant de la lumière[8].

Risques et dangers

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Sa réaction de décomposition est brutale, explosive et exothermique et elle libère du plomb toxique par contact, inhalation et ingestion.

En raison du plomb toxique qu'il contient (facteur de saturnisme et de saturnisme animal, métal non biodégradable), l'azoture de plomb pur est (via la fumée de tir notamment) l'un des facteurs de toxicité des munitions quand elles en contiennent. Il doit être protégé de la lumière qui le rend instable (photolyse auto catalytique)[9],[10].

C'est en outre l'explosif industriel le plus sensible à la friction. Certains métaux peuvent aussi exacerber sa sensibilité (double sensibilité : photochimiques et photoélectriques)[11].

Notes et références

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  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. « diazoture de plomb », sur ESIS, consulté le 20 février 2009
  3. Numéro index 082-003-00-7 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
  4. Numéro index 082-003-01-4082-003-01-4] dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
  5. Kikkawa M (1972) Détonateur du type fil, à l'azoture de plomb
  6. Aleksandrov E (1982) Influence du régime de génération sur les particularités de l'effet de dimension dans l'amorçage de l'azoture de plomb comprimé par rayonnement laser
  7. Marc Bassière, « Structure de l'azoture d'argent », Bulletin de Minéralogie, vol. 58, no 7,‎ , p. 333–340 (DOI 10.3406/bulmi.1935.4382, lire en ligne, consulté le )
  8. Henri Muraour et André Langevin, « Etude des phénoménes lumineux produits par la détonation dans l'air et dans le vide de quelques explosifs d'amorçage », Journal de Physique et le Radium, vol. 7, no 10,‎ , p. 417–419 (ISSN 0368-3842, DOI 10.1051/jphysrad:01936007010041700, lire en ligne, consulté le )
  9. Zakahrov Y (1979). Photolyse à basse température et luminescence des azotures de plomb, d'argent et de thalium
  10. ZAKHAROV, Y. (1978). Autocatalyse de la photolyse des azotures d'argent et de plomb.
  11. Zakharov Y (1981) Sensibilisation par les métaux de la sensibilité photochimique et photoélectrique des azotures de plomb et d'argent | URL=https://pascal-francis.inist.fr/vibad/index.php?action=getRecordDetail&idt=PASCAL8130526489

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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