Azoture de sodium

composé chimique

Azoture de sodium
Image illustrative de l’article Azoture de sodium
Identification
Nom UICPA Azoture de sodium
No CAS 26628-22-8
No ECHA 100.043.487
No CE 247-852-1
Apparence sans odeur.cristaux incolores, hexagonaux[1].
Propriétés chimiques
Formule N3NaNaN3
Masse molaire[2] 65,009 9 ± 0,000 6 g/mol
N 64,64 %, Na 35,36 %,
Propriétés physiques
fusion Se décompose au-dessous du point de fusion à 275 °C[1]
Solubilité dans l'eau : bonne (41,7 g/100 g d'eau à 17 °C)[1]
Masse volumique 1,847 5 g·cm-3[1]
Précautions
SGH[5]
SGH06 : ToxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Danger
H300, H410 et EUH032
SIMDUT[6]
D1A : Matière très toxique ayant des effets immédiats graves
D1A,
Transport
-
   1687   
[4]
Écotoxicologie
DL50 27 mg·kg-1 (rats, oral)
27 mg·kg-1 (souris, oral)
20 mg·kg-1 (lapins, cutané)

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

L'azoture de sodium se présente sous la forme d'un solide cristallin, blanc et inodore. Toxique et instable, il explose s'il est chauffé rapidement.

Il pourrait être dégagé par des munitions dégradées à partir de l'azoture de plomb qu'elles contiennent.

État : Solide cristallin, ou vapeurs émises par sa solution.

Méthode de préparation modifier

L'azoture de sodium est préparé par le procédé Wislicenus à partir de l'ammoniac. Ce dernier est opposé à du sodium métallique dans une première étape pour donner de l'amidure de sodium.

2 Na + 2 NH3 → 2 NaNH2 + H2

Dans une deuxième étape, l'amidure est opposé à du protoxyde d'azote :

2 NaNH2 + N2O → NaN3 + NaOH + NH3

Utilisation modifier

L'azoture de sodium est utilisé dans les coussins gonflables de sécurité (airbags) des voitures. Sa décomposition en N2 est en effet bien plus rapide que l'ouverture d'une vanne pour libérer du gaz et gonfler l'airbag. La réaction de décomposition est :

2 NaN3 → 2Na + 3 N2

Réactivité modifier

Réaction acide base modifier

La réaction de l'azoture avec un acide fort donne de l'acide azothydrique, gaz extrêmement toxique.

H+ + N3 → HN3

L'ion azoture est en effet la base conjuguée de cet acide. Son pKB est 4,6.

Réaction avec l'acide nitreux modifier

L'azoture de sodium réagit rapidement avec l'acide nitreux[7].

2 NaN3 + 2 HNO2 → 3 N2 + 2 NO + 2 NaOH

Substitution nucléophile modifier

L'ion azoture est un bon nucléophile dans les réactions de SN2.

Toxicité modifier

Cette molécule est absorbée par les voies respiratoires, la peau et les voies digestives.

Effets modifier

Ingestion : dyspnée, hypotension, étourdissements, violents maux de tête, nausées, vomissements, diarrhée, incontinence, transpiration, faiblesse, perte de conscience ;
intoxication grave : collapsus, perte de conscience, perte de tonus musculaire, détresse respiratoire, acidose, fibrillation ventriculaire, œdème cérébral, puis mort.

Les solutions d'azoture de sodium dégagent des vapeurs d'acide hydrazoïque (ou azothydrique), qui se signalent par de violents maux de tête après inhalation, ainsi que des étourdissements, faiblesse, toux, hypotension.

Références modifier

  1. a b c et d AZIDE DE SODIUM, Fiches internationales de sécurité chimique
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. « azoture de sodium », sur ESIS, consulté le 14 février 2009
  4. Entrée du numéro CAS « 26628-22-8 » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 27 novembre 2008 (JavaScript nécessaire)
  5. Numéro index 011-004-00-7 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
  6. « Azoture de sodium » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 23 avril 2009
  7. Committee on Prudent Practices for Handling, Storage, and Disposal of Chemicals in Laboratories, Board on Chemical Sciences and Technology, Commission on Physical Sciences, Mathematics, and Applications, National Research Council, Prudent Practices in the Laboratory : Handling and Disposal of Chemicals, Washington, National Academy Press, , 427 p. (ISBN 0-309-05229-7, lire en ligne), « Disposal of Waste », p. 165.