Bérenger Ier de Frioul
Bérenger Ier de Frioul (en latin : Berengarius, Perngarius ; en italien : Berengario ) né vers 845 à Cividale del Friuli et mort assassiné le à Vérone[1], dit aussi Bérenger Ier d'Italie, est marquis de Frioul (874-924), roi d'Italie (888-915) et empereur d'Occident de à sa mort en 924[2].
Bérenger Ier de Frioul | |
Bérenger Ier de Frioul, dans un manuscrit du XIIe siècle. | |
Titre | |
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Roi d'Italie | |
– (1 an) |
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Prédécesseur | Charles III le Gros |
Successeur | Guy III de Spolète |
– (2 ans) |
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Prédécesseur | Lambert de Spolète |
Successeur | Louis III l'Aveugle |
– (20 ans) |
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Prédécesseur | Louis III l'Aveugle |
Successeur | Rodolphe II de Bourgogne |
Empereur d'Occident | |
– (9 ans) |
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Prédécesseur | Louis III l'Aveugle |
Successeur | aucun Otton Ier (indirectement) |
Biographie | |
Dynastie | Unrochides |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Cividale del Friuli |
Date de décès | |
Lieu de décès | Vérone |
Père | Évrard |
Mère | Gisèle |
Conjoint |
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Enfants |
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Il est l'un des onze enfants d'Évrard (Eberhard) († 866) marquis de Frioul (lui-même fils d'Unroch et comte du Ternois), et de son épouse Gisèle (Gisela) († 874), fille de l'empereur Louis le Pieux, ce qui fait de lui à la fois un membre de la dynastie des Unrochides mais aussi l'héritier de la dynastie carolingienne. Il fut l'un des protagonistes de l'Anarchie féodale, lorsque les plus importants feudataires de la péninsule combattaient pour le contrôle des territoires italiens du royaume carolingien, raison pour laquelle certains historiens ont voulu faire de lui un champion et un défenseur de l'unité de l'Italie.
Biographie
modifierOrigine
modifierD'abord marquis de Frioul appartenant à la famille des Unrochides et héritier de la cour d'Annappes (avec toutes ses dépendances sauf Gruson)[3].
Roi d'Italie
modifierBérenger fut élu roi des Lombards à Pavie, dans la basilique San Michele Maggiore, le , mais il fut vaincu dès l'année suivante par son compétiteur Guy (Wido) († 894). Ce dernier, duc de Spolète, est élu roi à son tour le [4].
Bérenger ne cesse de lutter pour reprendre le pouvoir, ce à quoi il parvint à plusieurs reprises. Il revient sur le trône d'Italie en 898 après la mort de Lambert de Spolète, fils de Guy III de Spolète, qui avait été associé au trône.
Un nouveau compétiteur surgit en la personne de Louis de Provence, le petit-fils d'un autre empereur Louis II le Jeune que ses opposants élisent roi d'Italie le à Pavie et qui est couronné le de l'année suivante. Il le défait une première fois pendant l'été 902 et Louis III doit se retirer en Provence. En 905, Louis III revient en Italie à l'appel d'un parti de nobles, Bérenger se réfugie en Germanie et grâce à l'aide de troupes bavaroises, il réussit à capturer Louis, trahi par les grands, à Vérone et le , lui fait crever les yeux et reprend la couronne royale d'Italie. Louis regagne définitivement la Provence[5].
Pour la troisième fois, Bérenger se réinstalle à Pavie mais il doit ensuite faire face à l'invasion des Magyars qui ravagent le nord de l'Italie. Le , Bérenger est défait à Fiorenzuola d'Arda par un nouveau compétiteur, Rodolphe II de Bourgogne, appelé en Italie par son propre gendre, Adalbert d'Ivrée, et Bérenger doit se retirer à Vérone pendant qu'en 924, Pavie est assiégée, prise et pillée par les Magyars. Finalement, Bérenger Ier meurt assassiné par un vassal à Vérone le [6].
Empereur d'Occident
modifierEn , à Rome, Bérenger avait été couronné empereur des Romains par le pape Jean X[7] qui espérait son aide contre les attaques des musulmans dans le Latium et en Campanie. Toutefois le péril magyar oblige le nouvel empereur à retourner dans le nord de l'Italie, abandonnant le Pape à ses propres forces. Ce « titre impérial » n'apporte aucun surcroît de prestige particulier à Bérenger et après sa mort, le titre d'empereur subit une longue vacance avant le couronnement d'Otton Ier du Saint-Empire en 962.
Unions et postérité
modifierBérenger Ier de Frioul épouse Bertilla († peu après 910) issue de la famille des Supponides. Sa fille Gisèle de Frioul († 910) épouse Adalbert Ier, marquis d'Ivrée. De cette union naît Bérenger II († 966), qui devient à son tour roi d'Italie en 950 : ce dernier est l'ancêtre des comtes palatins de Bourgogne.
Ascendance
modifier16. | ||||||||||||||||
8. | ||||||||||||||||
17. | ||||||||||||||||
4. Unroch | ||||||||||||||||
18. | ||||||||||||||||
9. | ||||||||||||||||
19. | ||||||||||||||||
2. Évrard de Frioul | ||||||||||||||||
20. | ||||||||||||||||
10. | ||||||||||||||||
21. | ||||||||||||||||
5. Engeltrude | ||||||||||||||||
22. | ||||||||||||||||
11. | ||||||||||||||||
23. | ||||||||||||||||
1. Bérenger Ier de Frioul | ||||||||||||||||
24. Pépin le Bref | ||||||||||||||||
12. Charlemagne | ||||||||||||||||
25. Bertrade de Laon | ||||||||||||||||
6. Louis le Pieux | ||||||||||||||||
26. Gérold Ier de Vintzgau | ||||||||||||||||
13. Hildegarde de Vintzgau | ||||||||||||||||
27. Emma d'Alémanie | ||||||||||||||||
3. Gisela | ||||||||||||||||
28. Rothard d'Argengau | ||||||||||||||||
14. Welf Ier | ||||||||||||||||
29. Hermenlindis ou Haildis | ||||||||||||||||
7. Judith de Bavière | ||||||||||||||||
30. Isambart | ||||||||||||||||
15. Edwige de Saxe | ||||||||||||||||
31. | ||||||||||||||||
Notes et références
modifier- Bogdan 2015.
- Fauquier 2008.
- P. Delebart, « Ascq sous Charlemagne en l'an 800 », Part. 1, chap. 2, p. 13-16, dans Essai de l'histoire d'Ascq et de ses environs, impr. R. Boulonnais, Ascq, 1952.
- Grumel 1958, Rois d'Italie après Charlemagne, p. 418.
- Grumel 1958, p. 418.
- Grumel 1958, Empereurs d'occident (IXe – XIIIe siècle), p. 414.
- Voir page 269 du Traité de la puissance ecclésiastique... de Giovanni Antonio Bianchi traduit par Adolphe Charles Peltier (1857).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- [Bogdan 2015] Henry Bogdan, Histoire des trois Reich, Paris, Perrin, , 1re éd., 1 vol., 415, 14 × 21 cm (ISBN 978-2-262-03237-1, EAN 9782262032371, OCLC 911207706, BNF 44363350, SUDOC 186140444, présentation en ligne, lire en ligne), 1re partie (« La survivance de l'idée d'empire »), chap. 2 (« Aux origines du premier Reich »), introduction.
- [Fauquier 2008] Michel Fauquier, Aux sources de l'Europe, t. 1 : Les premiers temps, Perpignan, Tempora, coll. « Histoire et société », , 1re éd., 1 vol., 406, 21 cm (ISBN 978-2-9160533-2-5, EAN 9782916053325, OCLC 458765784, BNF 41332664, SUDOC 128224983, présentation en ligne, lire en ligne), « Les empereurs d'Occident jusqu'à la Bulle d'or : [1] Carolingiens et apparentés ».
- [Feller 2010] Laurent Feller, « L'exercice du pouvoir par Bérenger Ier, roi d'Italie (-) et empereur (-) », Médiévales : Langue, Textes, Histoire, no 58, , p. 2e partie (« Essais et recherches »), art. 2, p. 129-149 (DOI 10.4000/medievales.6009, lire en ligne, consulté le ).
- (it) Berengario I re d'Italia e imperatore dans enciplopedia italiana Treccani consulté le 19 mars 2014.
- Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3, présentation en ligne).
- Louis Halphen Charlemagne et l'empire carolingien, Albin Michel, L'Évolution de l'humanité, Paris, 1947, réédition 1968.
- Venance Grumel, Traité d'études byzantines, vol. I : La chronologie, Paris, Presses universitaires de France, , 587 p. (lire en ligne).
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Deutsche Biographie
- Dizionario biografico dei Friulani
- Dizionario biografico degli italiani
- Dizionario di Storia
- Enciclopedia italiana
- Enciclopedia De Agostini
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Hrvatska Enciklopedija
- Nationalencyklopedin
- Proleksis enciklopedija
- Store norske leksikon
- Visuotinė lietuvių enciklopedija