Badia Sabra Haddad (arabe : بديعة صبرا حداد) (1923-2009) est une formatrice en techniques vocales et chant libanaise[1]. Elle a formé des générations de chanteurs et de chanteuses à la musique orientale et occidentale[2].

Badia Sabra Haddad
Badia Sabra Haddad en 1997.
Biographie
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Maître
Distinction

Elle est directrice de la section lyrique du Conservatoire libanais national supérieur de musique de 1972 à 1987[3] ; nombre de ses élèves ont accompli des carrières internationales.

Biographie modifier

Elle naît dans le village de Qornayel (District du Metn), dans la famille al-Ashqar (tel est son nom de naissance), dans une fratrie de 12 enfants[3]. Sa famille est pauvre. Elle est adoptée à l'âge de quatre ans par Wadia Sabra, fondateur du Conservatoire libanais national supérieur de musique, également connu pour être le compositeur de l'hymne national libanais[3],[2],[4],[5] et son épouse Adèle Minsk. Wadia Sabra devient son professeur de chant ; elle intègre le Conservatoire libanais national supérieur de musique dès 1942[3]. En 1944 elle donne son premier récital de chant sous le patronage du Président de la République, Béchara el-Khoury. Elle obtient son diplôme de fin d’études de chant en 1949.

En 1949, elle est nommée professeure de matières théoriques au Conservatoire national, et en 1951, elle y est désignée au poste de professeur de chant qu’elle occupe jusqu’en 1987[3]. Parallèlement à ses activités de professeure, elle se produit dans plus de 170 récitals de chant et présenta plus de 150 auditions d’élèves.

Elle reçoit une bourse qui lui permet de travailler au Conservatoire de Venise[3] sous la tutelle du professeur Mirco Bonogni et Toti Del Monti et Maria Delariza ; elle y obtient à deux distinctions honorifiques[2].

En 1954, elle se rend à La Scala de Milan où elle approfondit sa maîtrise du chant sous la direction de Luigi Malatesta, ancien directeur de la Scala[3],[2] et sa connaissance de la musique de chambre sous la direction de Luigi Ricci, professeur d’Opéra et Maria Rotta. A Rome, elle est présentée à la radio italienne où elle interprète des œuvres occidentales et orientales[3].

Elle interprète en 1956 le rôle de Violetta dans l'opéra de Verdi La traviata en présence du président libanais Camille Chamoun[3].

En Décembre 1956, elle épouse Michel Haddad qui est son élève de chant[2].

En 1970, elle est professeure à l’École Normale d'Ashrafieh. En 1972-1973 le Conservatoire lui confie la direction de la branche de chant et celle de la Classe d’Opéra[3]. En 1979-1980, elle devient professeure à l’Institut de Musicologie de l'Université Saint-Esprit de Kaslik[3].

Elle meurt[3] le 25 Janvier 2009 dans sa maison à Badaro[6].

Ses élèves modifier

Selon le journal Al-Akhbar, des chanteuses orientales aussi célèbres que Fayrouz, Magda El Roumi, Julia Boutros, Marie Sleiman et le chanteur Ghassan Saliba, ont «répété avec elle»[3].

Parmi ses élèves au Conservatoire figurent le baryton Karbis Boyadjian, qui a donné des concerts notamment au Metropolitan Opera House de New York, la soprano Sona Ghazarian, la mezzo-soprano Maro Bertamyan du Vienna State Opera en Autriche, la soprano Silva Bedouin, le ténor Roland Ghattas, la soprano Gerda Yves Grossopp du New York Symphony Orchestra[2], Ronza, Ghada Ghanem et Marie Mahfouz, Mai Nasr et Afaf Elias[3].

Récompense modifier

  • Le 4 octobre 1986 elle obtint le mérite libanais décerné par le président de la république, Amine Gemayel, représenté par le gouverneur du Mont-Liban Samih El Solh, à l’Auditorium de l’USEK[2].

De nombreuses informations sur la vie de Badia Sabra Haddad proviennent du travail à partir d'archives du baryton et musicologue Fady Jeanbart[7],[4].

Notes et références modifier

  1. « Badia Sabra Haddad », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
  2. a b c d e f et g (ar) « لقّبت بـ'صانعة الأصوات': بديعة حداد ابنة الكبير المنسي وديع صبرا إلى الواجهة من جديد », sur An Nahar.com (consulté le )
  3. a b c d e f g h i j k l m et n (ar) Zeinab Merhi, « من ينقذ «مدام بديعة» من براثن النسيان؟ », al-akhbar,‎ (lire en ligne)
  4. a et b Alain E. Andrea, « Feyrouz, l’histoire inédite… ou jamais dite », Ici Beyrouth,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. La rédaction de Mondafrique, « Beyrouth, la nostalgie patriotique de la soprano Joyce el-Khoury », sur Mondafrique, (consulté le )
  6. « Badia Sabra Haddad, mon maître de chant, s’est tue », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  7. « Jeanbart jubile : il va pouvoir plonger dans les archives de Badia Sabra Haddad », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )

Bibliographie modifier

Liens externes modifier