Bafounda

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Bafounda est un village du Cameroun, chef-lieu de groupement et chefferie de 2e degré de la commune de Mbouda, situé dans le département des Bamboutos et la région de l'Ouest.

Bafounda
Bafounda
Entrée de la chefferie de Bafounda
Administration
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
Région Ouest
Département Bamboutos
Commune Mbouda
Démographie
Population 4 874 hab. (2005[1])
Densité 181 hab./km2
Géographie
Coordonnées 5° 34′ 07″ nord, 10° 19′ 05″ est
Altitude 1 300 m
Superficie 2 700 ha = 27 km2
Site(s) touristique(s) Chutes de la Métché
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région de l'Ouest
Voir sur la carte administrative de région de l'Ouest
Bafounda

Géographie

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La localité est située au nord de la route nationale 6 (axe Mbouda-Bafoussam) à 13 km au sud-est du chef-lieu communal Mbouda. L'aire du groupement s'étend sur la rive gauche de la rivière Mifi-Sud en aval de son confluent avec la Métché et de ses chutes.

Histoire

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Les origines

Autant il est difficile de fixer dans le temps de façon cohérente et chronologique la genèse des peuples Bamilekés, autant il est compliqué de dire de façon claire et précise quand est né Bafounda.

Toutefois, pour ce qui est de la naissance de Bafounda, la tradition orale nous livre un des récits les plus beaux et les plus pertinents qui puissent exister : l'histoire du chasseur Nda'a.

C'est l'histoire d'un chasseur du nom de "Nda'a" qui, au bout de ses multiples pérégrinations, décide de s'arrêter à Batoula, précisément à Mbougong pour y fonder une famille. De cette famille naîtront six garçons.

Sentant sa mort prochaine, le chasseur fait venir ses six garçons et donne à chacun un territoire qu'il devra désormais occuper.

Le premier ira à Ndjo'o (Bamendjo) le deuxième à Teu'u (Babeté), le troisième à Nkou'u (Bamenkombo) le quatrième un peu plus loin à Nchiè'Nda (Bamendjinda) et le cinquième encore plus loin à (Sso'o)Bamesso. Au sixième qui était alors resté avec lui (Le chasseur Nda'a) jusqu'à sa mort, il va confier Mfou'u Nda qui veut dire le reste (Mfou'u) de "Nda'a". Les Nda'a ici étant l'appellation commune des six villages constitués de Bamendjo, Babeté, Bamenkombo, Bamendjinda, Bamesso et Bafounda.

Le préfixe "Ba" qui s'ajoute au nom de ces six villages fut l'œuvre du colon au moment de la traduction en français du nom Nfou'unda. Bafounda se compose donc du préfixe "Ba" (Pe'eu) qui veut dire "Les gens de", de la racine "Fou" (Nfou'u) qui veut dire le reste et du suffixe "Nda" qui renvoie au nom du chasseur qui s'appelait "Nda'a" et qui finalement définit l'ensemble du territoire occupé par ces six villages (Les Nda'a).

Bafounda (Pe'eu Nfou'u Nda) s'entend donc comme le reste du territoire des Nda'a après le partage.

Au-delà de cette histoire tout à fait pertinente, lorsqu'on analyse davantage le sens littéral du mot "Bafounda", on se rend compte que "Nfou'u" qui veut dire "reste" renvoie également à la "chance", à une aubaine.

Par exemple, un Bafounda qui dans ses promenades ramasse à tout hasard un billet de banque ou trouve quelque objet de valeur, dira "Me pé'é <Mfou'u>" comme pour dire qu'il a eu de la chance, de l'aubaine.

De ce point de vue, sans s'opposer à la version du chasseur fondateur du Village, Bafounda s'entend donc également comme "La chance des Nda'a"

Au regard de cette dernière version qui s'appuie essentiellement sur le sens étymologique du terme, on peut se poser la question de savoir en quoi Bafounda serait "La chance des Nda'a". Comment comprendre que Bafounda qui se réclame être à l'origine des peuples "Nda'a soit le seul à parler une langue différente des cinq autres auxquels il réclame la paternité ?

L'origine de la langue Bafounda

Aussi longtemps qu'on remonte dans le passé, il ressort de toute évidence que l'histoire du Groupement Bafounda n'a pas toujours été un déroulement sans incidents. Ses valeurs et son héritage ont parfois été le fruit de combats acharnés et de compromis sans scrupule.

À la suite du partage du territoire "Nda'a" comme nous l'avons mentionné précédemment, Bafounda s'exprime comme tous ses autres frères en langue "Ngomba'a". Celle qui est aujourd'hui parlée par les Bamendjo, Babeté, Bamenkombo, Bamesso et Bamendjinda. Cependant Bafounda fait face à un problème qui met gravement en danger sa survie et son intégrité : celui de l'influence de certains de ses frères plus grands par le territoire et plus nombreux par la population.

Ces derniers convoitent son petit territoire riche et fertile et profitent donc de sa très faible population pour occuper abusivement ses terres au point de le faire basculer dans ses derniers retranchements.

Conscient de sa faiblesse en nombre, Bafounda va user de ruse pour maintenir la survie de son territoire en créant un cadre favorable aux chasseurs partis de Bansoa et Bamougoum en traversant la riviere Mifi pour qu'ils se sentent chez eux à Bafounda au point d'y résider question d'aider ce peuple à contrôler et à maintenir l'intégrité du territoire.

C'est ainsi que progressivement, les Bamougoum, les Bansoa, les Bameka et les Bamendjou qui s'expriment en langue "Nguemba" vont les uns après les autres migrer vers Bafounda, une terre ouverte et riche en opportunités au point d'y implanter définitivement leur descendance.

La relation avec ces voisins venus de l'autre côté de la rivière Mifi ira même plus loin au point où les chefs Bamougoum, Bansoa, Bameka et Bamendjou enverront leurs filles en mariage chez le chef Bafounda question de sceller durablement cette alliance née de la volonté de ces peuples différents par la langue mais unis dans leur détermination à maintenir l'intégrité d'un territoire. C'est cela qui donnera à Bafoubda une identité linguistique propre.

Cette coalition aura des retombées retentissantes dans la mesure où la descendance des femmes issues de l'autre côté de la Mifi va influencer par la langue "Nguemba" celle des femmes "Nda'a" issues de l'autre côté de Mbougong qui jusque-là s'exprimaient en "Ngomba'a", langue parlée par les Nda'a.

Voilà comment Bafounda se retrouve plus proche des Bamougoum et autres par la langue "Nguemba" mais a su rester connecté à ses frères "Nda'a" à travers des héritages communs comme le grand lieu sacré de "Mbougong" et la pratique de plusieurs rites traditionnels tels que le "Nkui'h Fo'o" qu'on célèbre toujours en "Ngomba'a" à Bafounda.

Bafounda se trouve ainsi construit, la synthèse parfaite de plusieurs cultures, une sorte de Cameroun en miniature que les ancêtres ont pris le temps de façonner en intégrant de façon continue ces valeurs et sensibilités disparates qui ont débouché sur le Bafounda que nous connaissons aujourd'hui

L'homme Bafounda est donc un être fier de ses valeurs, de ses origines et dégage une grande joie de vivre. Cette joie de vivre qui a toujours prévalue depuis la nuit des temps et qui justifie si bien pourquoi "Mfou'uh Nda" au-delà de sa définition étymologique qui signifie le "Reste des Nda'a" se transpose bien dans cette fierté pour devenir une "opportunité" Une "Chance", "La chance des Nda'a" et de tous ceux qui se sont mis ensemble pour lui donner cette merveilleuse identité qui le rend si particulier.

Chefferie traditionnelle

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La chefferie de Bafounda est reconnue comme l'une des huit chefferies traditionnelles de 2e degré de l'arrondissement de Mbouda par l'administration camerounaise[2]. Sa Majesté Tcho Pierre règne sur le Groupement depuis 1991

Villages

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Le groupement de Bafounda est constitué de 14 villages : Badjutit Nord, Badjutit Sud, Badjuding, Bakonti, Batcheupi, Batchusso (1 à 6), Batoula (1 et 2), Batoudja et King Place.

Population et société

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Lors du recensement de 2005 (3e RGPH), on y a dénombré 4 874 habitants[1].

La langue locale est le bafounda ou feuh'ndah, un des cinq dialectes de l'aire linguistique du g'mbâ ou nguemba[3].

Économie et Marchés

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L'économie est essentiellement basée sur l'agriculture et le commerce. La plupart des produits agricoles sont écoulés dans les marchés locaux:

Le Marché Periodique de Bafounda à Batoula

Le Marché Plantain de Bamoussang à Batcheupi

Le Marché Periodique de Badjutit

Notes et références

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  1. a et b Répertoire actualisé des villages du Cameroun. Troisième recensement général de la population et de l'habitat du Cameroun, Bureau central des recensements et des études de population, vol. 4, tome 7, 2005 [1]
  2. Arrêté n°42 du 19 janvier 1982
  3. Centre 1+, « Langue Nguemba Ouest Cameroun Leçon 1 » (consulté le )