On appelle balbal, orthographié aussi bal-bal, une pierre tombale d'Asie centrale et de Mongolie érigée en mémoire de membres importants de la communauté.

Un balbal au Kirghizistan.

Le terme de Balbal vient du mot turc "baba" signifiant "ancêtre". La plupart des stèles représentent un homme au visage stylisé (yeux et sourcils prononcés, nez et moustache..) avec dans la main droite un glaive (homme de guerre ou de pouvoir, devant être armé dans l'au-delà pour se défendre)[1] et dans la main gauche un bol (pour s'assurer que le défunt ne souffrira pas de la faim dans son voyage céleste, ou encore selon une autre hypothèse, coupe contenant un breuvage sacré que le défunt offrira a Tengri, dieu du ciel, une fois arrivé dans l'au-delà... On connait le rituel des mongols Gengiskhanides qui jetaient vers le ciel, le reste de leur breuvage-le plus souvent du koumiss, le lait de jument fermenté- pour honorer le Dieu Tengri)

En Mongolie on retrouve de nombreux balbals dans la vallée de l'Orkhon et au Kirghizistan on les retrouve près de la tour Kharakanide de Burana et aussi au musée a ciel ouvert (Balbals & pétroglyphes) de Tcholpon Alta au nord du lac Issyk Koul. La plupart de ces stèles datent de l'époque turque du VIe au IXe siècle. Les familles pensaient que l'esprit du défunt continuait à vivre dans le balbal pendant la première année (on gardait la pierre dans la yourte) avant qu'elle ne soit déposée sur la tombe (contenant la dépouille ou les cendres du mort).

Les balbals doivent être orienté vers l'est selon les croyances chamanique (renaissance et jour nouveau rythmé par le lever du soleil).

Ces stèles anthropomorphes sont très semblables à celles érigées antérieurement pendant plusieurs millénaires dans les steppes d'Asie centrale par différents peuples indo-européens, jusqu'à l'époque des Scythes, avant qu'ils ne soient remplacés par des peuples turcs et mongols plus tardifs qui ont partiellement repris cette tradition.

Notes et références modifier

  1. KONSTANTINOV, Nikita, La Sibérie comme champ de transferts culturels : De L'Altaï à la Iakoutie, Paris, Demopolis, (ISBN 9782354571696, DOI https://doi.org/10.4000/books.demopolis.2918, lire en ligne), chap. 3 (« Un sujet propre à l’art figuratif des populations de l’Asie centrale au haut Moyen Âge. »)

Annexes modifier