Bani Sebih
La tribu de Bani Sebih, également connue sous le nom de Sbehas ou Sebih, ou encore Subha, en arabe (صبيح) est une tribu arabe d'origine hilalienne, établie dans l'ouest de la wilaya de Chlef en Algérie, comprenant des régions telles que Boukadir (capitale de la tribu) Subha, Ain-Murane, Oued Sly et Heranfa.
(fr) Bani Sebih (ar) بني صبيح al-Sebihi | |
Carte de la tribu des Sebih (orthographié "Sbeah") en 1846 | |
Ethnie | Arabes, Banu Hilal |
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Langue(s) | Arabe |
Religion | Islam |
Villes principales | Sobha, Boukadir, Aïn Merane |
Région d'origine | Arabie, Nejd |
Région actuelle | Algérie |
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Histoire et origine
modifierLa tribu des Subha est issue de la branche de Zoghba des Banu Hilal, descendant de Subha ibn Alaj Ibn Malik Ibn Zoghba, lui-même descendant d'Ismail, figure biblique et coranique. Associées aux tribus des Banu Majāhir de Mostaganem et des Flittah de Relizane, les Subha étaient considérées comme des tribus puissantes de l'ouest algérien selon Ibn Khaldoun[1].
Leur généalogie est la suivante:
La tribu arabe Sabih Al- Hilalia fait remonter son ascendance à Sabih bin Ilaj bin Malik bin Zaghbah bin Abu Rabi'ah bin Nahik bin Hilal bin 'Amer bin Sa'sa' bin Muawiya bin Bakr bin Hawazin bin Mansur bin Ikrimah bin Khasafa bin Qais bin Ailan bin Mudar bin Nizar bin Ma'ad bin Adnan[1]
Division tribale
modifierLa tribu des Subha est divisée en deux branches distinctes en fonction de leur localisation géographique.
- Awlad Ammour
- Zmala Kherba
- Awlad Zouheïr
- Bir Djaneb
- Awlad Ali
- Awlad Ziyad[2]
- Sbaa
- Awlad Aawn
- Awlad Sabbah
- Haranfa
- al-Mashai'a
- Famille Nekkaz
Les enfumades de Sebih
modifierLes événements tragiques du 12 août 1845 à Aïn Merane, impliquant la tribu Sebih, ont marqué l'histoire de la résistance populaire contre la colonisation française. Ces enfumades, menées dans la région de Debboussa entre les communes de Sobha et Aïn Merane, constituent l'un des plus grands massacres et crimes contre l'humanité de la période coloniale et demeurent encore aujourd’hui des épisodes sombres de l'histoire, marqués par des génocides et la résistance farouche des tribus algériennes.
Contexte Historique
Le colonisateur français, représenté par des figures telles que Cavaignac, Canrobert et Saint-Arnaud, a cherché à réprimer les Sbéahs qui soutenaient les résistances populaires menées par l'Emir Abdelkader et Cheikh Boumaâza dans la région de la Dahra. L'année 1844 a vu la première tragédie des grottes, où les Sbéahs, accusés d'assassiner des colons et des caïds, ont été pourchassés. La grotte de Debboussa devient le théâtre d'une confrontation brutale aboutissant à une enfumade, entraînant la mort de nombreux Algériens[3].
Les Grottes de Debboussa (11 juin 1844)
modifierCommandée par Cavaignac, une colonne française est confrontée aux Sbéahs dans les grottes de Debboussa. Après un échec des pourparlers, les Français décident d'enfumer la grotte, résultant en la mort de centaines d'Algériens. Cette confrontation devient le précédent macabre pour les événements à venir.
Enfumades d'Ain Merane (12 août 1845)
modifierSaint-Arnaud, voulant surpasser les brutalités précédentes, découvre 500 Algériens dans une grotte entre Ténès et Mostaganem (Aïn Merane). Refusant de se rendre, ils sont murés vivants sur ordre de Saint-Arnaud. L'opération, menée du 8 au 12 août 1845, fait référence à une poignante lettre où Saint-Arnaud rapporte froidement l'inhumanité de l'emmurage, réduisant les Algériens à 500 "brigands" enterrés vivants.
Révélation historique (2018)
modifierEn 2018, l'écrivain Kitouni Hosni révèle un rapport perdu de Saint-Arnaud, qui décrit en détail les préparatifs et la mise en œuvre des enfumades de Sebih. Le nombre de martyrs algériens est longtemps resté contesté, l'État algérien affirmant aujourd'hui que plus de 2 000 personnes ont péri dans cette grotte en 1845.
Commémoration et mémoire
modifierL'Algérie commémore chaque année, rappelant les sacrifices des martyrs dans les enfumades de Sebih. Le ministre algérien souligne l'importance de honorer la mémoire de ces héros qui ont résisté aux forces coloniales. La commémoration devient une halte nécessaire pour rappeler à la jeunesse les sacrifices consentis au service de la patrie.
Les Enfumades de Sebih demeurent un témoignage tragique de la brutalité coloniale et de la résistance indomptable des Algériens face à l'oppression étrangère.
Résistance contre la colonisation
modifierPour éradiquer la résistance menée par l'Emir Abdelkader et Cheikh Boumaâza dans la région de la Dahra, la France coloniale a recouru à des génocides, dont les enfumades d'août 1845, causant la mort de près de 1 500 personnes. La correspondance de responsables français, notamment du Maréchal Bugeaud, révèle l'atrocité de ces actes, montrant la brutalité du colonialisme.
Mémoire et documentations
modifierMalgré les tentatives de dissimulation des crimes coloniaux, des recherches universitaires et des collectes de témoignages sont essentielles pour documenter et divulguer ces événements historiques. Des efforts sont déployés pour recueillir des informations sur ces génocides, soulignant l'importance de préserver la mémoire collective et de commémorer les victimes.
Appel à la réhabilitation
modifierLes habitants de la région espèrent la réhabilitation de la grotte de Debboussa, témoin des crimes de la France coloniale. Ils appellent à la création d'une stèle commémorative ou d'une fresque murale pour honorer la résistance de la tribu Sebih contre l'oppression coloniale.
Contexte historique et statistiques
modifierLa tribu Sabih Al Hilaliya était la plus grande tribu de la région d’Orléansville (aujourd’hui Chlef) en 1844-1845, comptant environ 12 000 personnes. Cependant, les chiffres présentent des contradictions historiques, remettant en question la fiabilité des recensements coloniaux. La résistance féroce de la tribu Sabih contre le colonialisme français est également soulignée, montrant son rôle actif dans la lutte.
Personnalités célèbres de la tribu
modifier- Rachid Nekkaz, homme d'affaires et ex-candidat a la présidence algérienne. Son nom complet est Rachid ben Larbi ben Mohamed ben Khalifa ben al-Mahi ben Ahmed, et il est issue de la fractions des al-Mashai'a[4].
- Ben Begherich, marabout (soufisme) de la tribu[5].
Notes et références
modifier- (ar) aboualkacem, « قبيلة بني صبيح الهلالية، بوقادير-عين مران ولاية الشلف الجزائر — la tribu Hilalienne: Beni Sbeah de chlef – Algérie », sur tribus Algeriennes, (consulté le )
- France Sénat (1875-1942) Auteur du texte, « Impressions : projets, propositions, rapports... / Sénat », sur Gallica, (consulté le )
- A. B. Auteur du texte, Les grottes du Dahara : récit historique / par un ancien capitaine de zouaves, (lire en ligne)
- (ar) aboualkacem, « قبيلة بني صبيح الهلالية، بوقادير-عين مران ولاية الشلف الجزائر — la tribu Hilalienne: Beni Sbeah de chlef – Algérie », sur tribus Algeriennes, (consulté le )
- Corpus des inscriptions arabes et turques de l'Algérie, Leroux, (lire en ligne)
3. https://tahwaspresse.dz/قبيلة-صبيح-القبيلة-الهلالية-التي-قاو/
4. https://www.vitaminedz.com/ar/الجزائر/تفصيل-قبائل-ولاية-الشلف-7230355-Articles-0-0-1.html
5.https://tribusalgeriennes.wordpress.com/2013/10/10/قبيلة-صبيح-العربية-الهلالية-بولاية-ال/
6. https://tahwaspresse.dz/قبيلة-صبيح-القبيلة-الهلالية-التي-قاو/