Barons voleurs est un terme péjoratif, qu'on trouve dans la critique sociale et la littérature économique pour caractériser certains hommes d'affaires riches et puissants des États-Unis au XIXe siècle. Dans l'histoire des États-Unis, l'âge doré voit l'éclosion de ces capitaines d'industrie qui façonnent le rêve américain mais sont aussi accusés, à cette période de capitalisme sauvage, d'exploiter et éventuellement réprimer la main-d'œuvre, ainsi que de pratiquer la corruption.

The protectors of our industries, caricature montrant Cyrus Field, Jay Gould, Cornelius Vanderbilt et Russell Sage assis sur des sacs de millions de dollars dans un grand radeau porté par les travailleurs issus de divers métiers.

Historique

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L'expression apparaît dans la presse américaine, en , dans le magazine The Atlantic Monthly, pour désigner les entrepreneurs pratiquant l'exploitation pour accumuler leurs richesses. Leurs pratiques incluent le contrôle des ressources nationales, l'influence sur les hauts fonctionnaires, le paiement de salaires extrêmement bas, l'écrasement de leurs concurrents par leur acquisition en vue de créer des monopoles et de pousser les prix à la hausse, ainsi que la manipulation des cours des actions vers des prix artificiellement hauts, actions vendues à des investisseurs voués à l'appauvrissement dès le cours retombé, aboutissant à la disparition de la société cotée. L'expression, forgée par les muckrakers (« fouille-merde »), allie le sens de criminel (« voleur ») et celui de noblesse douteuse (un « baron » est un titre illégitime dans une république).

Le président Theodore Roosevelt est intervenu contre les monopoles en obtenant du gouvernement conservateur qu'il mette au pas ces capitaines d'industrie, qu'il appelle des « malfaiteurs de grande fortune » et des « royalistes de l'économie »[1].

Liste des hommes d'affaires qualifiés de barons voleurs

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Les personnes listées ci-dessous sont citées par Matthew Josephson, dans son ouvrage Robber Barons, The Great American Capitalists (1934), sauf autre source mentionnée :

Notes et références

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  1. Marie-France Toinet, L'État en Amérique, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, , p. 101
  2. (en) Charles O'Brien, Death of a Robber Baron, Kensington, (lire en ligne), p. 289
  3. (en) Theodore Dreiser et Roark Mulligan, editor., The Financier : The Critical Edition, U. of Illinois Press, (lire en ligne), p. 559
  4. David Leon Chandler, Henry Flagler: The Astonishing Life and Times of the Visionary Robber Baron Who Founded Florida (1986)
  5. (en) George C. Kohn, The New Encyclopedia of American Scandal, Infobase Publishing, (lire en ligne), p. 152
  6. Edward Renehan, Dark Genius of Wall Street: The Misunderstood Life of Jay Gould, King of the Robber Barons (2005)
  7. C. M. Keys, « The Overlords of Railroad Traffic: The Seven Men Who Reign Supreme », The World's Work: A History of Our Time, vol. XIII,‎ , p. 8437–8445 (lire en ligne, consulté le )
  8. "The Redstone Story re-lives the industrialization of the West" Redstone, Colorado website, history
  9. (en) Mary Kupiec Cayton et al. eds., Encyclopedia of American social history, Scribner, , 1064 vol 2 (lire en ligne)
  10. T. J. Stiles, The First Tycoon: The Epic Life of Cornelius Vanderbilt (2010) p 328
  11. John Franch, Robber Baron: The Life of Charles Tyson Yerkes (2008)