Barthélemy Verboeckhoven

sculpteur belge

Barthélemy Verboeckhoven, aussi appelé Fickaert, né le à Bruxelles où il meurt le , est un sculpteur éclectique belge.

Biographie

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Famille

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Barthélémy Verboeckhoven est né le à Bruxelles[1],[2] et fut baptisé le lendemain 1er mars à l'église du Finistère[3]. Il est le fils naturel de Philippe Verboeckhoven, général du génie au service autrichien, et d'Isabelle Welders. Son père meurt alors qu'il est jeune et sa mère se marie à Saint-Géry[4] à Bruxelles en 1769 avec l'avocat[5] au Conseil souverain de Brabant François Albert Ficquaert ou Fickaert[6]. Ils habiteront à la rue Sainte-Anne[7], près du Grand Sablon, dans la maison du maître charron Laurent Delvaux. François Ficquaert meurt à Bruxelles l'année suivante et il est inhumé à Saint-Gudule[8]. Son épouse, Isabelle Welders, lui survivra près de vingt ans, et fut inhumée à Notre-Dame de la Chapelle[9] en 1789.

Barthélemy Verboeckhoven épouse dans un lieu inconnu, mais assez probablement à Warneton[10], Jeanne Thérèse Six de Warneton en 1792. Ils ont six enfants[1],[11], qui sont Julie Sophie[12], Eugène Joseph, Charles-Louis, Françoise[13], Narcisse[14] et Napoléon[15]. Son épouse meurt à Saint-Josse-ten-Noode[16], à la rue des Champs, en 1833.

Barthélemy Verboeckhoven utilise parfois le nom de famille Fiquaert (variantes : Fickaert et Fikaert).

Carrière

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L'histoire de la vie de Barhélemy Verboeckhoven provient principalement d'une notice biographique rédigée par Alfred Lejeal, Recherches historiques sur les manufactures de fayence et de porcelaine de Valenciennes, en 1868[17].

Il est apprenti auprès du sculpteur S. Duray à Bruxelles et étudie à l'Académie d'Anvers. Il y gagne plusieurs prix et obtient une bourse de voyage, destinée à un séjour à Rome[6],[18].

Il séjourne à Paris, travaillant d'abord dans l'atelier de Jean Siméon ou de Jules-Antoine Rousseau. Puis il poursuit ses études à l'École Royale et les complète auprès d'Augustin Pajou. Il voyage ensuite en Suisse, au Tyrol, en Italie et en Espagne. Sur le chemin du retour vers la Belgique, il a eu des ennuis à Valenciennes en raison de l'absence de passeport et est arrêté pendant une courte période. En attendant les documents nécessaires de la ville de Bruxelles, il décide de s'installer à Valenciennes. Il rejoint la manufacture de porcelaine Lomoninary & Fauquez en tant que modeleur[6],[18].

Par la suite, il se rend à Warneton et y rencontre sa future épouse Jeanne Thérèse Six vers 1792. Selon la tradition familiale, c'est le coup de foudre.

Il fournit leur première formation artistique aux enfants Eugène Joseph et Charles Louis. Pendant la période napoléonienne, Verboeckhoven revient vivre à Valenciennes (vers 1804-1807), où naissent deux autres enfants (décembre 1804 et janvier 1807), puis il s'installe à Mons, où naît son dernier fils Napoléon en 1810[19].

À partir de 1815, il séjourne à Gand dans le Château des Espagnols. La famille connaît une extrême pauvreté. Là, il se lie d'amitié avec un sculpteur local, Albert Joseph Voituron (1787-1847), qui s'occupe de son fils Eugène Joseph. Voituron s'occupe de l'instruction d'Eugène et devient son premier mécène.

En 1827, la famille Verboeckhoven s'installe à Bruxelles. Ses fils Eugène Joseph et Charles Louis commencent à se faire un nom comme peintres, l'un comme peintre animalier, l'autre comme peintre de marines.

Il participe lui-même aux Salons 1828, 1829 et 1832 de Valenciennes sous le nom de Fickaert, et présente quatre terres cuites : Chien et Lapin, Chien et Perdrix, Vénus et les Amours et Énée portant son père Anchise et conduisant son fils Ascanio. Il expose également au Salon de 1830 à Bruxelles avec la sculpture Milon de Croton[11].

Vers 1832, il revient à Valenciennes où il travaille dans une usine de jouets. Il rentre ensuite définitivement à Bruxelles et y meurt le [6].

Notes et références

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  1. a et b (en) « Verboeckhoven, Barthelemy », sur Benezit Dictionary of Artists (DOI 10.1093/benz/9780199773787.article.b00189616, consulté le )
  2. Lejeal 1868, p. 127.
  3. Bruxelles, Notre-Dame du Finistère, registre des baptêmes, Martius 1759, 1 Bartholomeus filius illegitimus philippi verboekhoven et isabella welders – nata pridie et bapti 1 martij 1759. Suscep : Bartholomeus vanhaele et catharina van der goten (?). pf : van rymenam vp :.
  4. Bruxelles, registre des mariages de la paroisse Saint-Géry, 30 juin 1769. 30 Consultissimus dominus Franciscus Albertus Ficquaert et Isabella Welders. Contraxerunt matrimonium coram me J :de Zadaleere Coadjutore et testibus R :D : F : henrico Van Cotthem Vice Pastore et Joanne Baptista Wakener vigore dispensationis obtenta ab Excellentissimo domino archiepiscopo mechliniensi in tribus Proclamationibus et in loco Sacro prastito praevie a nupturientibus juramento nullum Subesse canonicum impedimentum.
  5. Jules Nauwelaers, Histoire des avocats au Souverain Conseil de Brabant, tome deuxième, Bruxelles, Bruylant, 1947, p. 216, n° 1559. Franciscus Fiequart (prestation de serment le) 27 mai 1734.
  6. a b c et d Lejeal 1868, p. 127-128.
  7. Cette rue relie la place du Grand Sablon à la rue de Ruysbroeck.
  8. Bruxelles, registre des inhumations de Saint-Gudule du 22 septembre 1770. 22. 16. Een sincke 16 heeren ad Discalientos Mijnheer franciscus Ficquaert advocaet van den Souv. Raede van Brabant woonende in St Anna Straete bij de groote Savel ten huijse van Sr Laurent Delvaux mr Rademaker pro med: palla pro Caplo 3 -6 ½.
  9. Bruxelles, registre des inhumations de Notre-Dame de la Chapelle, 21 avril 1789. 21 Sepulta est in Caemiterio nostro Pro deo Isabella Welders quae obiit 20ª hora 9ª matutina vidua N. Ficar.
  10. Dans l'acte de baptême de leur fille Julie Sophie (Julienne Marie) à Warneton le 29 décembre 1793, il est mentionné que les parents se sont mariés « in hoc oppido ». Cependant, l’acte de mariage ne semble pas figurer dans les registres paroissiaux de Warneton.
  11. a et b Edmond Marchal, La sculpture et les chefs-d'œuvre de l'orfèvrerie belges, Hayez, (lire en ligne)
  12. Julie Sophie Verboeckhoven, née le 29 décembre 1793 à Warneton, domestique en 1831, avait épousé Silvestre Joseph Fournier, tailleur à Saint-Josse-ten-Noode, où ils résidaient dans les années 1830. Elle est morte à Paris, 3ème arrondissement, le 8 mai 1859. Elle fut enterrée dans le cimetière de Montmartre.
  13. Françoise Verboeckhoven est née à Valenciennes le 22 décembre 1804 et fut couturière.
  14. Narcisse Verboeckoven est née à Valenciennes en 1807. Elle épouse à Bruxelles le 29 décembre 1830 (acte de mariage n° 785) Benedictus Ludovicus De Geyter. Dans cet acte de mariage Narcisse Verboeckhoven est dite née à Valencin le 28 janvier 1807 à la rue Cohu, n° 1 (?) où était alors domicilié son père, résidant à Bruxelles, rue des Six Jetons n° 599 depuis plus de six mois, couturière, et fille de Barthelemy Verboeckhoven, résidant à Bruxelles, artisan, et de Joanna Theresia Syx. Benedictus Ludovicus De Geyter, né à Zele le 18 août 1797, résidant à Paris, France, rue du Jour n° 9, tailleur, est le fils de feu Benedictus De Geyter, marchand à Zele, et de Regina Peeters, de Nederbraeckel, résidant à Zele et sans profession.Les témoins étaient Barthelemy Verboeckhoven, résidant à Bruxelles, artisan, Franciscus Bicqué, tailleur à Bruxelles, Silvester Fournier tailleur à Saint-Josse-ten-Noode, et Joannes Baptista Mergaerts, négociant à Bruxelles.
  15. Napoléon Verboeckhoven est né à Mons le 11 août 1810, à huit heures du matin, de Barthelemi Verboeckhoven, 51 ans, sculpteur, domicilié en cette ville de Mons, rue des Marcottes, et de son épouse Joanne Six. Le père signe l'acte de naissance Bartholomeus Verboeckhoven. Napoléon Verboeckhoven est mort le 18 janvier 1816 à Gand, à l'âge de 5 ans.
  16. Saint-Josse-ten-Noode, registre des décès de 1833. Acte n° 107. L’an mil huit cent trente-trois, le dix huitième jour du mois de novembre à neuf heures du matin, par-devant nous Albert François Xavier Moreau, Echevin, Officier de l’état civil de la commune de Saint Josse ten Noode, province de Brabant sont comparus Barthelemy Verboeckhoven âgé de septante six ans, profession de statuaire, domicilié à Saint Josse ten Noode, époux de la défunte, et Silvestre Joseph Fournier, âgé de trente trois ans, profession de tailleur, domicilié à Saint Josse ten Noode, beau-fils de la défunte, lesquels nous ont déclaré que le dix sept novembre courant à une heure de relevée est décédée en cette commune, rue des Champs Jeanne Thérèse Six, sans profession, âgée de soixante un an, née à Warneton, demeurant à Saint Josse ten Noode, épouse de Barthelemy Verboeckoven, fille de Louis et de Marie Anne Thérèse De Haene. Et ont les déclarans signés avec nous le présent acte, après que lecture leur en a été faite. (Signé) Ba : Verboeckhoven, A : Moreau, S J Fournier.
  17. Francis de Simpel, « Un fonds d'archives du peintre Eugène Verboeckhoven (1798-1881) à Warneton », Mémoires de la Société d'Histoire de Comines-Warneton et de la Région, vol. XI,‎
  18. a et b Félicien Machelart, Peintres et sculpteurs de la Confrérie Saint-Luc de Valenciennes aux XVIIe et XVIIIe siècles, FeniXX, (ISBN 978-2-402-62202-8, lire en ligne)
  19. Gazette des beaux-arts, J. Claye, (lire en ligne)

Bibliographie

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  • Alfred Lejeal, Recherches historiques sur les manufactures de faience et de porcelaine de l'arrondissement de Valenciennes, Lemaitre, (lire en ligne)
  • G. Auteur du texte Caullet, Musée de peinture et de sculpture de la ville de Courtrai. Catalogue, par M. G. Caullet..., (lire en ligne)
  • Adrien Lesur et Tardy, Les Porcelaines françaises ..., Tardy, (lire en ligne)

Liens externes

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