Barthélemy de Theux de Meylandt

personnalité politique belge

Barthélemy-Théodore comte de Theux de Meylandt, né au château de Schabroek à Saint-Trond le et mort à Heusden, au château de Meylandt le , est un homme politique belge de tendance catholique.

Barthélemy de Theux de Meylandt
Illustration.
Barthélemy de Theux de Meylandt
Fonctions
Chef de cabinet belge

(5 ans, 8 mois et 14 jours)
Monarque Léopold Ier
Gouvernement de Theux I
Coalition unioniste
Prédécesseur Albert Goblet
Successeur Joseph Lebeau

(1 an, 4 mois et 12 jours)
Monarque Léopold Ier
Gouvernement de Theux II
Coalition catholique
Prédécesseur Sylvain Van de Weyer
Successeur Charles Rogier

(2 ans, 8 mois et 14 jours)
Monarque Léopold II
Gouvernement Malou I
Coalition Parti catholique
Prédécesseur Jules d'Anethan
Successeur Jules Malou
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Trond (Pays-Bas autrichiens)
Date de décès (à 80 ans)
Lieu de décès Heusden-Zolder (Belgique)
Nationalité belge
Parti politique Parti catholique
Profession Avocat
Religion Catholicisme

Barthélemy de Theux de Meylandt
Chefs de cabinet belges

Descendant de la famille de Theux de Meylandt et Montjardin, il est fils du chevalier Joseph-Mathieu-Jacques et de Marie-Antoinette-Joseph de Wezeren.

Ses débuts

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Quand Barthélemy de Theux de Meylandt obtient en 1816 son doctorat en droit à l'École de droit de Bruxelles, la Belgique est unie depuis un an aux Pays-Bas dans le royaume uni des Pays-Bas, dirigé par la maison d'Orange-Nassau, en la personne du protestant Guillaume Ier.
Il embrasse la profession d'avocat et se lie à la famille de Mérode en particulier à Félix, l'une des principales figures du « Parti catholique ». Avec lui, il prend part, à Liège et dans le Limbourg, à l'agitation politique qui se développe à partir de 1829 sous la forme du « mouvement des pétitions pour le redressement des injustices »[1].

La révolution belge

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Sa carrière ne commence cependant qu'avec le début de la révolution belge de 1830 et la proclamation de l'indépendance du pays en novembre 1830. Il est alors élu député de Hasselt au Congrès national[2].

Député au Congrès national

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Louis Philippe refuse la couronne de Belgique.

Il se fait vite remarquer par ses violentes prises de position contre la Maison d'Orange-Nassau, en faveur de l'adoption d'une monarchie constitutionnelle et du système bicaméral et aussi, fidèle en cela au programme 'catholique', de la totale indépendance du clergé par rapport à l'État et d'une plus grande liberté d'enseignement.

Une fois que le Congrès ait élaboré la Constitution belge[3], on doit élire un monarque. Ce choix est déterminant puisque, bien que la grande majorité des députés préfère un monarque français, un tel choix aurait fortement déplu au Royaume-Uni.

De telles tensions risquaient de mettre à mal le consensus international sur la création du nouveau royaume. Meylandt choisit donc de s'opposer à l'élection du duc de Nemours, deuxième fils de Louis-Philippe Ier, par le Congrès le .

Le duc de Nemours refuse la couronne du fait de l'opposition britannique. En réponse au court moment d'incertitude qui s'ensuit, le Congrès réagit en élisant un régent le . Les principaux candidats à cette élection sont le président de l'assemblée Érasme-Louis Surlet de Chokier, clairement pro-français, et Félix de Mérode, plus équilibré. Meylandt tout naturellement soutient la candidature de Félix de Mérode mais ce dernier est battu[4].

L'élection de Léopold Ier

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La position de Surlet de Chokier est toutefois destinée à buter contre l'intransigeance britannique. Ainsi Meylandt peut récupérer un rôle politique central en soutenant, à l'instar de Félix de Mérode, la candidature de Léopold de Saxe-Cobourg et Gotha qui est élu roi le . Il soutient également, le 9 juillet suivant, le vote du traité des XVIII articles négocié par le nouveau monarque.

La phase de création du nouveau royaume s'acheva alors et le Congrès est dissous. Des élections pour les deux nouvelles chambres devaient se tenir, mais le délicat processus constitutionnel est interrompu par Guillaume Ier. Le roi des Pays-Bas revenant sur sa décision initiale lance le 2 août une invasion connue comme la campagne des Dix-Jours. L'armée belge est vaincue mais les Néerlandais, déjà en route vers Bruxelles, s'arrêtent lorsque leur parvient la nouvelle de l'intervention d'un corps expéditionnaire français mené par le maréchal Gérard.

Les premiers gouvernements de Léopold Ier

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Député aux chambres

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Ministre de l'intérieur dans le gouvernement de Muelenaere

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Meylandt devient ministre de l'Intérieur en 1831-1832 dans le gouvernement de Félix de Muelenaere. Le roi fait ensuite appel à lui pour former un gouvernement, après que le gouvernement mené par Charles Rogier remet sa démission à la suite d'un désaccord entre Rogier et Évain.

Il forme donc un cabinet unioniste, avec Félix de Muelenaere (catholique) aux Affaires étrangères, Édouard d'Huart aux Finances, Félix de Mérode restant ministre sans portefeuille. Lui-même se charge de l'Intérieur et fait aboutir les lois communale et provinciale, qui laissaient peu d'autonomie aux pouvoirs locaux (contrairement aux intentions de Rogier).

Buste de Barthélémy de Theux au square de Meeûs (Bruxelles).

C'est en mars 1838 qu'on apprend que le traité des XXIV articles est ratifié par les Pays-Bas. Sylvain van de Weyer, ambassadeur à Londres, et Charles Le Hon, ambassadeur à Paris, confirment les mauvaises nouvelles. Le roi envoie alors Jules Van Praet, puis Étienne de Gerlache à Londres pour négocier, mais rien n'y fait : les puissances exigent de la Belgique qu'elle rende le Limbourg et le Luxembourg. Le comte de Theux finit par accepter cette réalité, mais son cabinet est divisé, certains ministres n'étant prêts à céder que sous une menace militaire. Ces derniers finissent par démissionner. Seule concession à la Belgique, la conférence de Londres accepte que la part de la Belgique dans la dette des Pays-Bas soit rabaissée à 5 400 millions de florins au lieu de 8 400 millions. Les ministres restant, de Theux, Nothomb et Willmar, défendent alors seuls devant les Chambres la ratification du traité des XXIV articles, ce qu'ils obtiennent finalement, par 58 voix contre 42. En avril 1840, le gouvernement est renversé par le Parlement. En 1846, Meylandt reforme un nouveau gouvernement rassemblant catholiques et libéraux. Comme les libéraux refusent, il forme un gouvernement exclusivement composé de catholiques mais appliquant une politique unioniste. En 1847, ce gouvernement se retire. Il est encore chef de l'exécutif en 1871-1874, mais Jules Malou en est le leader effectif.

Hommages et distinctions

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Il a été nommé ministre d'État.

Des lieux publics ont reçu son nom à Etterbeek, à Lasne et à Heusden-Zolder. Il a également son buste au square de Meeûs à Ixelles, œuvre de Edmond de Valeriola.

Il a reçu de nombreuses distinctions belges et étrangères dont[5] :

Notes et références

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  1. Ch. Verlinden, "la biographie nationale de Belgique", Tome 24, 1926-1929 cité sur www.unionisme.be [www.unionisme.be /DE_Theux_Barthelemy.htm]
  2. Il prend le poste du comte d'Arschot, qui avait préféré le district de Bruxelles. cf.:www.unionisme.be,op.cit..
  3. encore en vigueur malgré de multiples et profondes transformations
  4. Avec 108 voix sur 156 contre 43 pour de Mérode
  5. « Le comte de Theux », L'Indépendance Belge,‎ , p. 1 (lire en ligne)

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Le Comte de Theux, in: Théodore Juste, Panthéon National (1830-1880), Hector Manceaux (Mons), 1881, pp. 127–132.
  • Baudouin de Theux, Le comte Barthelemy de Theux de Meylandt (1794-1874), un homme politique du XIXe siècle, pionnier de l’indépendance de la Belgique, Recueil LXXI de l’Office généalogique et héraldique de Belgique, 2019, 208 p.
  • Barthélemy Théodore Graaf de Theux de Meylandt (Sint-Truiden 1794 - Heusden 1874) - Een Groot Staatsman, Heemkundig Kring, Heusden, 1975

Liens externes

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