Base sous-marine de Marseille

bâtiment militaire en France

Base sous-marine de Marseille
Image illustrative de l’article Base sous-marine de Marseille

Lieu Marseille (Bouches-du-Rhône, France)
Type d’ouvrage Base de sous-marins
Construction 1942-1944
Architecte Organisation Todt
Matériaux utilisés Béton armé, béton, granit
Utilisation Base sous-marine, stockage, réparation
Contrôlé par Drapeau de la France France
Guerres et batailles Seconde Guerre mondiale
Coordonnées 43° 20′ 19″ nord, 5° 20′ 48″ est
Géolocalisation sur la carte : Marseille
(Voir situation sur carte : Marseille)
Base sous-marine de Marseille
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Base sous-marine de Marseille

La base sous-marine de Marseille, nom de code allemand Martha, est un bunker inachevé pour sous-marins allemands (U-Boote), construit dans le port de Marseille, en France, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd'hui, le bunker n'a plus accès à l'eau, car la fosse de construction a été remplie après la guerre. L'installation est maintenant utilisée pour abriter un centre de données.

Données sur les bâtiments modifier

Le bunker a une longueur de 251 m et une largeur de 45 m[1]. L'épaisseur du plafond en béton est de 5,50 m[2]. Le bunker doit comporter 13 caissons pour 20 sous-marins[1],[2]. La hauteur d'un caisson est de 12,50 m[2].

Histoire modifier

En réponse au débarquement américain en Afrique du Nord, les Allemands envahirent la zone libre pour occuper toute la France lors de l'opération Anton en novembre 1942. Ils décidèrent alors de construire des bunkers pour sous-marins en des ports de la côte méditerranéenne française. En décembre 1942, des emplacements possibles furent examinés et en janvier 1943, Marseille fut choisie comme site. La construction fut confiée à Wayss & Freytag. En raison du mauvais état du sol, qui nécessitait une plaque de base comme fondation, une période de construction d'au moins deux ans était prévue[1],[2].

Le 2 décembre 1943, le chantier est bombardé par 46 bombardiers B-17, ce qui entraîne de nouveaux retards dans la construction, puisque, entre autres, les palplanches de la fosse de construction furent endommagées[1],[2]. Le , des bombardiers américains attaquent les installations militaires allemandes à Marseille[3].

En août 1944, les Alliés débarquèrent sur la Côte d'Azur. Les travaux de construction du bunker furent arrêtés[1],[2]. Le 28 août, les unités de la Wehrmacht capitulèrent à Marseille[1],[2] et la ville fut libérée. Le bâtiment va les mois suivant servir à héberger les prisonniers allemands utilisés pour le déminage du port[4].

Après-guerre modifier

Devenue propriété du port autonome de Marseille (aujourd'hui Grand port maritime de Marseille), la base fut longtemps laissée quasiment à l'abandon, servant ponctuellement à conserver les saisies des douanes[4].

En 2018, la société Interxion, fournisseur de services de centres de données, a acquis la concession du bunker pour 49 ans[4] afin de construire son troisième centre de données à Marseille[5];[Note 1]. Le coût du projet est estimé à 140 millions d'euros[6],[7]. Le bâtiment, non protégé, est alors conservé à cause du coût prohibitif de sa destruction, 20 millions d'euros[4]. À l'intérieur, une quinzaine de fresques murales sont redécouvertes, représentant des paysages du Tyrol autrichien et du bord du Rhin ainsi que le baron de Münchhausen juché sur une bombinette[4]. Elles ont probablement été peintes par les prisonniers allemands[4]. Avant sa restructuration, Interxion accepte la demande d'une association marseillaise de protection des fortifications pour documenter et photographier le bâtiment. Ce travail conduit à la rédaction d'un livre par Alain Chazette[4]. Les fresques murales sont ensuite protégées et masquées par des cloisons[4]. L'inauguration a eu lieu le 11 juillet 2020[8].

Le bâtiment situé dans le nord du port de Marseille, entre le mole du cap Janet et le terminal à bateaux de croisières, reste encore aujourd'hui bien reconnaissable. Il est visible depuis chemin du littoral, depuis l'autoroute homonyme et depuis le quartier de La Calade.

Galerie modifier

Notes modifier

  1. Marseille est le quatrième hub numérique mondial, point de connexion de 14 câbles sous-marins reliés à l'Afrique, l'Inde, la Chine et d'autres pays d'Asie.

Références modifier

  1. a b c d e et f « Base U-Boot Martha », www.tourisme-marseille.com (consulté le )
  2. a b c d e f et g « Base Sous-Marine de MARSEILLE - Martha - », www.u-boote.fr (consulté le )
  3. (en) « Marseille », www.battlefieldsww2.com (consulté le )
  4. a b c d e f g et h Luc Leroux, « À Marseille, une ancienne base sous-marine nazie révèle ses fresques de jeunesse », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) « MRS3 », Interxion (consulté le )
  6. (en) « Why a former Nazi sub base in Marseille is becoming a data center », arstechnica.com, (consulté le )
  7. « Hier wird ein alter Bunker zum Rechenzentrum umgebaut », Wirtschaftswoche, (consulté le )
  8. Nazi-U-Boot-Bunker wird zum Rechenzentrum

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier