Bataille de Kisangani (1997)

bataille de la première guerre du Congo
Bataille de Kisangani
Un grand bâtiment fait l'angle devant un croisement de rues. Des petits bâtiments en tôle sont présents le long des rues.
La ville de Kisangani, en 2006.
Informations générales
Date Du au
Lieu Kisangani, République démocratique du Congo
Issue Victoire décisive rebelle
Belligérants
Drapeau du Zaïre Zaïre
Drapeau des Interahamwe Interahamwe
Drapeau de l'union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola UNITA
Légion blanche
Drapeau de la république démocratique du Congo AFDL
Drapeau du Rwanda Rwanda
Drapeau de l'Angola Angola
Drapeau de l'Ouganda Ouganda (limité)
Commandants
Drapeau du Zaïre Mahele Lieko Bokungu Drapeau du Rwanda James Kabarebe
Drapeau de la république démocratique du Congo Laurent-Désiré Kabila
Drapeau de la république démocratique du Congo Joseph Kabila
Forces en présence
Drapeau du Zaïre 3 000 à 4 000 hommes
Drapeau des Interahamwe 6 000 hommes
Drapeau de la république démocratique du Congo Drapeau du Rwanda 6 000 hommes
Drapeau de l'Angola 500 à 2 000 hommes
Pertes
inconnues inconnues

Première guerre du Congo

Coordonnées 0° 31′ 09″ nord, 25° 11′ 46″ est
Géolocalisation sur la carte : République démocratique du Congo
(Voir situation sur carte : République démocratique du Congo)
Bataille de Kisangani

La bataille de Kisangani se déroule en pendant la première guerre du Congo. Les rebelles de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), soutenus par le Front patriotique rwandais, prennent la ville défendue par les forces armées zaïroises (FAZ), fidèles au président Mobutu Sese Seko.

Avant la bataille même, l'aviation, les mercenaires serbes et les miliciens rwandais hutu ne suffisent pas à combler le manque de combativité des FAZ. Après quelques timides offensives zaïroises en , les rebelles commandés par James Kabarebe arrivent aux alentours de la ville de Kisangani. Entre le et le , la progression de l'AFDL est bloquée, les deux camps subissant des pertes. Le 14, l'assaut général des rebelles met en fuite les cadres et les soldats mobutistes, ces derniers pillant la région au fur et à mesure de leur repli. Plusieurs centaines de réfugiés rwandais hutu sont tués par les rebelles au cours des semaines qui suivent.

La bataille marque la défaite inéluctable des FAZ face aux troupes de Laurent Désiré Kabila, qui prend Kinshasa en .

Situation modifier

Carte du Zaïre. Les villes de Bafwasende, Bukavu, Goma et Walikale, à l'est, sont contrôlées par l'AFDL tandis que les villes de Gbadolite (au nord), Kinshasa (à l'ouest), Lubumbashi (au sud), Kisangani et Kindu (ces deux dernières villes au centre) sont tenues par les FAZ).
Carte du Zaïre en janvier 1997. Les villes de l'est sont contrôlées par l'AFDL, tandis que l'armée zaïroise prévoit de lancer une offensive depuis Kisangani et Kindu.

Kisangani, dans l'est du Zaïre, est la troisième ville du pays par le nombre d'habitants. Depuis et la prise de Bukavu, les rebelles, initialement des Banyamulenge soutenus par des soldats rwandais, progressent depuis la région des Grands Lacs. Kisangani est le verrou vers l'ouest du Zaïre et la capitale Kinshasa[1]. Après avoir pris le contrôle économique d'une partie du Zaïre, les troupes rwandaises ont alors pour but de poursuivre les Hutus liés au génocide des Tutsi au Rwanda et réfugiés au Zaïre[2]. De leur côté, les FAZ prévoient à partir de de lancer une offensive depuis la ville et Kindu — au sud de Kisangani — afin de reprendre l'est du pays[3].

Forces zaïroises modifier

Schéma d'un avion d'attaque portant un camouflage vert et gris sans cocarde.
Un des avions d'attaque J-21 Jastreb pilotés par les mercenaires serbes.

Kisangani est, début 1997, le quartier général des FAZ dirigées par le général Mahele Lieko Bokungu dans leur combat contre les rebelles[1]. Les unités des FAZ dans la ville sont issues des restes de la 31e brigade parachutiste, de deux bataillons de la 41e brigade, d'unités de la garde civile encadrée par plusieurs unités du service d'action et de renseignement militaire[3], ainsi que du 48e bataillon indépendant[4]. Le tout regroupe, en , 3 000 à 4 000 hommes, déployés pour « la grande offensive foudroyante », selon les annonces zaïroises[5].

Les Zaïrois sont renforcés par 6 000 Rwandais hutus Interahamwe ou anciens des forces armées rwandaises (FAR), réfugiés au Zaïre après le génocide rwandais, ainsi que par des combattants angolais de l'UNITA[6]. À Wania Rukula, à 64 kilomètres de Kisangani, des soldats de la division spéciale présidentielle (DSP) distribuent ainsi des armes à un millier de réfugiés hutus qui viennent d'arriver[7].

Des mercenaires serbes de Bosnie, commandés par le colonel Dominic Yugo (sr) ont été recrutés pour renforcer les FAZ, au sein d'une unité surnommée la légion blanche[8]. Ils disposent notamment de trois hélicoptères Mi-24 opérationnels et de trois avions d'attaque J-21 Jastreb[9] et forment également une compagnie d'infanterie[1].

Toutefois, les Zaïrois sont démoralisés et seuls les combattants des ex-FAR sont prêts à se battre[10]. Les mercenaires serbes, après avoir perdu trois des leurs lors d'une reconnaissance, perdent beaucoup de leur motivation[11] et se font surtout remarquer par leurs exactions contre les civils[12],[13]. De même, la défense repose sur le minage du terrain, ce qui la rend peu adaptable face aux manœuvres des Rwando-Congolais[14].

Rebelles modifier

Les forces de Kabila, dirigées par le général rwandais James Kabarebe, forment un ensemble d'environ 6 000 hommes[15].

Les rebelles de l'AFDL sont soutenus par les militaires de l'armée patriotique rwandaise (APR)[16]. La présence d'officiers de l'armée ougandaise (Uganda People's Defence Force - UPDF)[17] est moins sûre[18]. Commandés par Stany Kalala et Gaston Munyangu, 500 à 2 000 Tigres katangais[19] incorporés au 24e régiment de l'armée angolaise[1] rejoignent également les troupes rebelles[20], apportant aux forces de l'AFDL/APR leur artillerie lourde[21], leurs orgues de Staline et leurs blindés[22]. Les rebelles recrutent également un grand nombre de combattants locaux, dont de nombreux enfants-soldats, les kadogos[20].

Siège de la ville modifier

Face à l'avancée des troupes de Kabila dans l'Est du Zaïre, les FAZ lancent début 1997 deux contre-attaques depuis Kisangani vers Bafwasende et vers Walikale, avec des forces de l'ordre du bataillon (500 à 700 hommes)[23]. Elles sont repoussées entre le et le [1].

Les 2 000 soldats des FAZ en garnison à Kindu désertent la ville après l'avoir pillée, seuls quelques soldats des ex-FAR restant pour la défendre[24]. La ville est prise entre le [25],[26] et le , après quelques combats sporadiques[27].

Vue du fleuve Congo, bordé d'arbres.
Vue aérienne du fleuve Congo près de Kisangani. Le cours d'eau sera utilisé comme ligne de défense naturelle par les Zaïrois.

Kisangani est encerclée pendant plusieurs semaines, la ligne de front formant un arc de cercle autour de la ville[28]. Du côté des FAZ, les miliciens rwandais hutus sont les seuls à vraiment combattre et près de 500 d'entre eux perdent la vie dans les combats qui précèdent l'assaut final[29]. Les rebelles ne parviennent pas à franchir le fleuve Congo, bloqués par les tirs efficaces des mercenaires. Selon une interview de James Karabe parue après sa rupture avec Kabila, le chef de l'AFDL aurait proposé que les rebelles se cachent en haut des arbres pour effrayer les mercenaires. Une autre légende sur les combats serait que les Tigres katangais auraient cherché à traverser la rivière protégés par un rituel magique et auraient subi de très lourdes pertes[12].

Le , le 48e bataillon tend une embuscade réussie aux forces de l'AFDL/APR sur la route de Bafwasende[4]. Les mercenaires lancent un assaut frontal qui fait reculer de 5 km les rebelles[30].

Bien que la prise de la ville par les rebelles soit attendue, le le premier ministre Kengo wa Dondo dément toujours les informations selon lesquelles la ville est proche de la chute[31].

Assaut et prise de la ville modifier

Le , les troupes des FAZ/ex-FAR en position à Babagulu, 48 km à l'est de la ville, sont défaites après avoir été encerclées par les rebelles guidés par la population[1],[32]. Le en fin d'après-midi, les rebelles lancent leur attaque finale, précédés par les blindés angolais des Katangais[33]. La 31e brigade reflue en déroute vers l’aéroport de Kisangani-Bangoka[29],[34]. Les mercenaires serbes ouvrent le feu sur les soldats zaïrois qui cherchent à s'enfuir dans les avions et hélicoptères stationnés à l'aéroport[35]. Les soldats de la 31e brigade auraient, selon certaines déclarations officielles zaïroises, changé de camp[36], ce que les rebelles démentent[34].

Les généraux zaïrois quittent la ville dès le 14, tandis que les soldats pillent la ville le 14 et le 15 au matin avant de s'enfuir[29]. Les mercenaires fuient le Zaïre après avoir quitté l’aéroport le 14[37]. Les rebelles attendent plusieurs heures avant d'investir la ville, laissant aux soldats le temps de s'enfuir. Des milliers de personnes, prises de panique, tentent de traverser le fleuve Congo[38] mais l'entrée des Rwandais est globalement saluée par les habitants[34],[39].

Le 15 au matin, un avion Transall militaire français se pose sur l'ancien aéroport de la ville afin d'évacuer les expatriés toujours présents dans la ville[29]. Le 15 en milieu d'après-midi, Mobutu reconnaît officiellement la chute de la ville. Selon Joseph Kabila, fils de Laurent Désiré Kabila et commandant sur le terrain, 260 soldats des FAZ se sont rendus face aux rebelles, tandis que seulement deux combattants rebelles auraient été tués[40].

Conséquences modifier

Une pancarte sur laquelle est écrit A BAS LES INTERVENTIONNISTES ETRANGERS, A BAS LES MOBUTISTES FRANCAIS ET LEUR ALLIES, VIVE LAURENT DESIRE KABILA
Bannière déployée par des habitants de la ville le .

Le départ des mobutistes est vu comme une libération par les habitants de la ville, marquée par le souvenir de Patrice Lumumba, père de l'indépendance congolaise arrêté par Mobutu et assassiné en 1960. Ils reprennent le cri « Uhuru », liberté en Swahili[39]. Arrivé le sur l'aéroport de la ville, Kabila est acclamé par la population[41].

La façade délabrée d'un aéroport, portant les lettres AEROPORT INTERNATIONAL DE KISANGANI.
L'aéroport de Bangoka, ici en 2017, est utilisé pour le ravitaillement des offensives rwando-congolaises après la bataille.

Kisangani, à l'est, est la première grande ville à tomber aux mains des forces rebelles. L'implication de soldats rwandais et angolais équipés de moyens lourds marquent le passage d'une insurrection locale à un conflit régional. Le contrôle de l'aéroport de Bangoka ainsi que de l'aéroport de Simisini facilite le ravitaillement des armées étrangères[4]. De son côté, l'état-major zaïrois doit admettre l'échec de sa contre-offensive, perdant de nombreux stocks de matériel militaire[42]. Le mythe de l'invincibilité militaire européenne en Afrique[16] est battu en brèche : le coûteux recrutement de mercenaires étrangers s'est révélé inefficace[4].

La bataille est un tournant du conflit zaïrois[43]. La chute de la ville affaiblit la position de Mobutu face à Kabila. Ce dernier est vu comme incontournable dans la résolution du conflit au Congo[44]. Une délégation de l'AFDL est invitée au sommet de l'organisation de l'unité africaine à Lomé le [45]. Alors que Mobutu a précédemment refusé d'échanger avec Kabila, il appelle aux négociations[46]. Le Premier ministre Kengo wa Dondo est destitué par le parlement zaïrois le après la chute de la ville[42]. Sous la pression des Français et des Américains, Mobutu fait appel à son opposant de toujours, Étienne Tshisekedi, pour prendre la tête d'un gouvernement d'union nationale qui exclut les mobutistes[47]. En position de force, Kabila s'oppose à tout cessez-le-feu sans départ de Mobutu[48] et refuse d'intégrer ce gouvernement[47]. La prise de Kisangani est bientôt suivie de celle de Lubumbashi, au Katanga[12], autorisant ainsi la poussée finale de l'AFDL vers Kinshasa et l'effondrement du régime mobutiste qui a régné sans partage sur le pays depuis plus de trente ans[1].

À Wane-Rugula (rive est du Zaïre), au moins 470 Hutus sont tués par des combattants rebelles le à 20 h. Quelques dizaines de réfugiés sont massacrés par les rebelles lorsqu'ils pénètrent dans Kisangani[49]. Les réfugiés de Wane-Rugula fuient et traversent le Zaïre par le territoire d'Ubundu (au sud de Kisangani). Une partie, notamment les ex-FAR, part vers la province de l'Équateur tandis que les autres cherchent à rejoindre la sécurité de Kisangani. L'AFDL/APR bloque leur progression vers Kisangani et les réfugiés s'installent entre Kisangani et Ubundu. Les deux camps de Kaese I et II regroupent 50 000 personnes, tandis que 30 000 réfugiés rejoignent celui de Biaro[50]. L'accès est rendu très difficile pour les organisations humanitaires et, en avril, une centaine de personnes meurent chaque jour à cause des mauvaises conditions de vie[51]. Plusieurs centaines de réfugiés sont massacrés par la population locale et l'AFDL/APR au cours des mois qui suivent[52].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f et g Thom 1999.
  2. Cooper 2013, p. 37.
  3. a et b Cooper 2013, p. 47.
  4. a b c et d Cooper 2013, p. 51.
  5. Agence France Presse, « Paris dément la présence de soldats français au Zaïre », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne).
  6. Turner 2002, p. 84.
  7. Projet Mapping (OHCHR) 2010, p. 109-110.
  8. Pech 2000, p. 138.
  9. Tom Cooper, Pit Weinert, Jonathan Kyzer et Albert Grandolini, « Zaire/DR Congo 1980 - 2001 » [archive du ], sur acig.org (consulté le ).
  10. François Soudan, « RDC : l’histoire secrète de la chute de Mobutu », Jeune Afrique, nos 1910-1911,‎ , p. 20-27 (lire en ligne).
  11. Pech 2000, p. 140.
  12. a b et c Stearns 2012, p. 8. The dominoes fall.
  13. Projet Mapping (OHCHR) 2010, p. 146.
  14. Fitzsimmons 2012, p. 245.
  15. Cooper 2013, p. 50.
  16. a et b Fitzsimmons 2012, p. 257.
  17. Kennes 1998, p. 8.
  18. Kennes 1998, p. 20.
  19. Kennes 1998, p. 22.
  20. a et b Projet Mapping (OHCHR) 2010, p. 73.
  21. Projet Mapping (OHCHR) 2010, p. 143.
  22. Colette Braeckman, « Comment la galaxie Kabila peut éclater », Le Soir,‎ , p. 7 (lire en ligne).
  23. Cooper 2013, p. 48.
  24. N'Sanda 2001, p. 66.
  25. Cooper 2013, p. 49.
  26. Projet Mapping (OHCHR) 2010, p. 108.
  27. AFP et Reuters, « Les rebelles zaïrois s'emparent de Kindu et menacent Kisangani, capitale du Haut-Zaïre », Le Monde,‎ , p. 4 (lire en ligne).
  28. AFP et Reuters, « Le chef des rebelles renouvelle son refus d'un cessez-le-feu au Zaïre », Le Monde,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  29. a b c et d Stephen Smith, « La chute de Kisangani sonne le glas du pouvoir zaïrois. La 3e ville du pays pillée et abandonnée sans combat par l'armée. », Libération,‎ (lire en ligne).
  30. Fitzsimmons 2012, p. 243.
  31. (en) « Battle Looms for Key Zairean City Kisangani », Reuters,‎ (lire en ligne).
  32. (en) John Pomfret, « In Congo, revange became rebellion », The Washington Post,‎ (lire en ligne).
  33. (en) Stephen L. Weigert, Angola : A Modern Military History, 1961-2002, New York, Palgrave Macmillan, , 272 p. (ISBN 978-1-349-29794-8, DOI 10.1057/9780230337831, lire en ligne), p. 129.
  34. a b et c (en) James C. McKinley Jr. (en), « A Fallen City, Seeking Peace, Greets Rebels », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  35. (en) Howard W. French, « Zaire Rebels Begin Attack On Key City of Kisangani », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  36. (en) Howard W. French, « Major city's fall poses dire threat to Zaire's rulers », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  37. Fitzsimmons 2012, p. 258.
  38. Jean Hélène, « L'armée zaïroise pille et fuit Kisangani avant l'arrivée des rebelles », Le Monde,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  39. a et b Trésor Kibangula, « RDC : le 15 mars 1997, les combattants de l’AFDL étaient accueillis en libérateurs par les habitants de Kisangani. Notre journaliste se souvient », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne).
  40. AFP et Reuters, « Les rebelles zaïrois marchent maintenant sur le Shaba », Le Monde,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  41. Langellier 2017, p. 377.
  42. a et b Langellier 2017, p. 376.
  43. Fitzsimmons 2012, p. 260.
  44. Reyntjens 2009, p. 123.
  45. Reyntjens 2009, p. 124.
  46. Reyntjens 2009, p. 125.
  47. a et b Langellier 2017, p. 379.
  48. Langellier 2017, p. 378.
  49. Projet Mapping (OHCHR) 2010, p. 110.
  50. Projet Mapping (OHCHR) 2010, p. 111.
  51. Projet Mapping (OHCHR) 2010, p. 112.
  52. Projet Mapping (OHCHR) 2010, p. 112-115.

Bibliographie modifier

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