Bataille de La Châtaigneraie (1794)

La bataille de La Châtaigneraie se déroule le lors de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la victoire des républicains qui repoussent une attaque contre le bourg de La Châtaigneraie.

Bataille de La Châtaigneraie

Informations générales
Date
Lieu La Châtaigneraie
Issue Victoire républicaine
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Commandants
Louis Bonnaire Jean-Nicolas Stofflet
Forces en présence
Inconnues initialement
2 300 hommes en renfort[1]
4 000 hommes[1]
Pertes
100 morts ou blessés[1] 500 morts
(selon les républicains)[2]

Guerre de Vendée

Batailles

Coordonnées 46° 39′ 00″ nord, 0° 44′ 21″ ouest
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Bataille de La Châtaigneraie
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Bataille de La Châtaigneraie
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Bataille de La Châtaigneraie

Prélude

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Le 10 juillet 1794, le général vendéen Marigny est exécuté par des hommes de Stofflet, alors que le général républicain Bonnaire livre un combat à Chanteloup[1]. Stofflet place alors le paysan Richard à la tête de la division de Cerizay et décide d'organiser une expédition contre La Châtaigneraie pour détourner la colère d'une partie de ses combattants, échaudés par l'assassinat de Marigny, et pour profiter du départ de Bonnaire, qui s'est retiré sur Fontenay-le-Comte après le combat de Chanteloup[1].

Forces en présence

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L'état des forces en présence n'est pas connu avec exactitude. L'armée de Stofflet[3],[1] est forte de 4 000 hommes d'après l'estimation que donne le général Bonnaire dans son rapport[1],[2]. Ce dernier est à la tête d'une colonne de 2 000 fantassins et 300 cavaliers[1]. Parmi les troupes républicaines signalées au combat figurent un bataillon du Bec d'Ambès, le 2e bataillon de volontaires de Paris et le 3e régiment de chasseurs à cheval[1].

Déroulement

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Le 12 juillet 1794, les Vendéens attaquent le camp de La Châtaigneraie par la route de Cerizay[2],[1]. Un premier détachement républicain est mis en déroute près de la ville et se replie dans le camp[2]. Une partie de la garnison panique alors et s'enfuit jusqu'à Fontenay-le-Comte et Niort[2]. À 6 heures du matin, le camp est emporté par les Vendéens qui se lancent ensuite à la poursuite des républicains sur la route de Fontenay[1].

Cependant, le camp, laissé sans aucune garde, est réoccupé par des détachements patriotes[1]. Le général Louis Bonnaire arrive également en renfort de Fontenay-le-Comte avec sa colonne forte de 2 300 hommes[1]. Les Vendéens prennent alors la fuite et abandonnent le combat[1],[2].

D'après les mémoires de l'officier vendéen Bertrand Poirier de Beauvais, une partie de l'armée, et notamment la division de Cerizay, était alors animée par une forte colère contre Stofflet après l'exécution de Gaspard de Bernard de Marigny deux jours plus tôt[A 1],[A 2].

Selon le rapport de Bonnaire[A 3], 500 Vendéens sur 4 000 sont tués contre 100 morts ou blessés pour les républicains[2],[1]. D'après les mémoires de Poirier de Beauvais et de Gibert, les chefs Prudhomme et La Bouëre sont blessés[1],[3].

Bonnaire rapporte également la rentrée de six soldats, retenus prisonniers par les Vendéens depuis trois semaines[2].

Notes et références

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  1. « On se décida, au milieu de ce trouble, à marcher sur la Châtaigneraie, le 12 juillet ; ceux qui suivirent Stofflet étant très mécontents se battirent mal et furent repoussés par les républicains. Stofflet voulut faire un nouveau rassemblement pour retourner au même endroit, et ne réussit pas mieux que la première fois.

    A cette dernière bataille, La Bouëre eut son cheval blessé, lui-même reçut une balle au pied et une autre coupa son sabre en deux ; il dut laisser le commandement de la colonne de droite qu'il dirigeait à Prodhomme, chef de division, qui ne tarda pas lui-même à être blessé[3] »

    — Mémoires de Bertrand Poirier de Beauvais.

  2. « Le général voulut aller attaquer la Châtaigneraie. Le Châtaigneraie corps d'armée se porta sur Cerisay. Je ne pus y aller. Je donnai le commandement à Perère, mon second. Quand l'armée fut rendue à Cerisay, les chasseurs apprirent que le général de Marigny était dans un château voisin. Comme on avait promis 700 francs à ceux qui le fusilleraient, les chasseurs s'y portèrent, M. de Marigny était malade savait bien son jugement; il vint au devant des chasseurs, dans la cour du château et leur cria : « C'est moi que vous « cherchez? très bien, me voilà, mettez-vous en rang, je vais « commander le feu ; » il le fit et tomba. Le général Stofflet sut trop tard la démarche des chasseurs de son armée; il pleura cette action, mais ne put punir ceux qui l'avaient fusillé. Ils reçurent 700 francs en bons Stofflet. On attaqua la Châtaigneraie où l'armée fut battue. Cette nouvelle fut bientôt répandue dans le pays. Comme Charette voulait perdre le crédit de Stofflet et s'emparer du commandement général de toutes les armées de la Vendée, il rejeta l'odieux de la mort de Marigny sur le général Stofflet, si bien que ni l'armée du centre ni celle de Charette ne correspondaient plus avec la sienne[4]. »

    — Mémoires de Louis Monnier.

  3. « Le camp de la Châtaigneraie a été attaqué aujourd'hui par les brigands. Au premier avis que j'en ai reçu, je m'y suis transporté de suite, et à mon arrivée, les attaquans étaient en pleine déroute. Un des principaux chefs a été tué, on assure que c'est Mistoujlet (i). Une colonne les poursuit encore. Les brigands s'étaient rassemblés de plusieurs points pour l'attaque de la Châtaigneraie. Les braves chasseurs qui les ont poursuivis à trois lieues viennent de rentrer avec un drapeau blanc.

    Voici quelques détails de cette affaire. Une colonne sortie du camp, qui s'était avancée à environ une lieue, a été attaquée à son retour par un grand nombre de brigands. Elle s'est bien battue, mais elle a été forcée de se replier précipitamment. Cette retraite a jeté l'alarme; une partie du camp a pris l'épouvante, et est allée annoncer à Fontenay et à Niort que l'ennemi était maître de la Châtaigneraie. La moitié du camp est restée à son poste qu'elle a défendu opiniâtrément, et a donné une chasse complète aux brigands qui, dans leur déroute, ont perdu au moins cinq cents hommes. Le succès de cette affaire est dû aux commandans des bataillons du Becd'Ambez et deuxième de Paris, qui, à l'aide du troisième de chasseurs à cheval et d'une partie de la gendarmerie, ont chargé impétueusement l'ennemi. Le camp s'est trouvé enveloppé par quatre mille hommes. Cent républicains ont été tués ou blessés dans cette affaire.

    Six volontaires, prisonniers depuis trois semaines, sont rentrés. Ils confirment la mort de La Rochejacquelin, à Chanteloup, et celle de Marigny, fusillé par ordre de Stofflet, le lendemain de la précédente attaque de la Châtaigneraie[2]. »

    — Rapport du général Bonnaire, le 12 juillet à La Châtaigneraie, au général Vimeux.

Références

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  1. a b c d e f g h i j k l m n o et p Chassin, t. IV, 1895, p. 529-531.
  2. a b c d e f g h et i Savary, t. IV, 1825, p. 23-24.
  3. a b et c Poirier de Beauvais 1893, p. 303.
  4. Monnier 1894, p. 100.

Bibliographie

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