Bataille de l'oued Nini

bataille en Afrique du Nord en 698

La bataille de l'oued Nini ou bataille des chameaux[1] s'est déroulée en 698, près de la rivière l'oued Nini, au nord de Baghaï (actuel Aurès, en Algérie)[note 1], entre les armées omeyyades du général Hassan Ibn Numan, et les forces berbères de la reine Kahina. La bataille se solde par la déroute et l'éviction des forces arabes d'Ifriqiya pendant 5 ans.

Bataille de l'oued Nini

Informations générales
Date 698
Lieu Bords de l'oued Nini (actuelle Algérie)
Issue Victoire berbère décisive
Changements territoriaux Expulsion des Omeyyades en Cyrénaïque
Belligérants
Califat omeyyade Confédération aurésienne
Commandants
Hassan Ibn Numan Kahina
Forces en présence
Inconnues Inconnues
Pertes
Lourdes Inconnues

Conquête musulmane du Maghreb

Batailles

Contexte

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En 688, la reine berbère Kahina succède au chef berbère Koceïla, défait et tué par les forces omeyyades lors de la bataille de Mammès, comme chef de guerre des tribus berbères, contre les envahisseurs omeyyades.

En même temps, le calife omeyyade Abd al-Malik ordonne au général Hassan Ibn Numan, gouverneur de l’Égypte, de ré-envahir l'Ifriqiya (Maghreb oriental). Hassan quitte l'Égypte, et prend Carthage en 698, et d'autres villes. Cherchant a éliminer tout ennemi potentiel, on lui a dit que le monarque le plus puissant de l'Ifriqiya est « la reine des Berbères », Kahina, il est donc allé à sa rencontre en Numidie (actuel Est de l'Algérie).

Déroulement

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Avant l'aube, la reine Kahina dispose ses troupes avec une avant-garde de plusieurs milliers de soldats chargés d'engager le combat : derrière eux, 2 000 archers dissimulés entre les pattes des centaines de dromadaires alignés sur un double rang, formant un carré. À l’arrière de ce rempart, le plus gros de son armée : des milliers de cavaliers[2].

Le général omeyyade Hassan Ibn Numan, s'avance dans la plaine de l'oued Nini et livre bataille en lançant ses premières lignes, contre l'avant-garde Berbère, qui les stoppent. Hassan pensant affronter la totalité des forces adversaires fait lancer l'ensemble de son armée. Les Berbères cèdent et se replient vers le carré des chameaux qui se fend en ouvrant une trouée, les Arabes les poursuivent et sont piégés par une nuée de flèches. La cavalerie berbère surgit et massacre les forces arabes.

L'historien égyptien Al-Nowaïri écrit : « Après une lutte acharnée, les musulmans furent enfoncés de toutes parts et mis en pleine déroute. Un grand nombre d'entre eux perdit la vie ». Ibn Khaldoun confirme l'écrasement des forces arabes : « La Kahena mena ses troupes contre les musulmans et, les attaquant avec un acharnement extrême, elle les força à prendre la fuite après leur avoir tué beaucoup de monde. »

Conséquences

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Hassan Ibn Numan, poursuivi par la cavalerie berbère, prend la fuite en direction de l'Est, de l'Ifriqiya, jusqu'en Cyrénaïque. D'après Ibn Khaldoun, « La Kahena poursuivit les Arabes, et les ayant expulsés du territoire de Cabes, elle contraignit leur général à chercher refuge dans la province de Tripoli ». La défaite et la retraite en catastrophe de Hassan sont avérées par d'autres historiens arabes, tels que Mohammed el-Kaïrouâni, et l'auteur du Bayano[3]. Les Byzantins profitent de cette déroute pour ré-occuper Carthage.

De retour, 5 années plus tard, Hassan obtient du calife omeyyade Abd Al-Malik un supplément d'hommes pour s'attaquer à Kahina. Elle s'engage une nouvelle fois, mais est finalement défaite à Tabarka vers 703[4].

Référencement

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  1. D'après l'historien Ibn Khaldoun, la bataille aurait eu lieu près de la rivière Meskiana, mais Al-Nowaïri la situe sur les bords de l'Oued Nini, au nord de Baghaï. Les historiens Charles Diehl, Ernest Mercier et Henri Fournel ont suivi cette seconde thèse.

Références

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  1. Philippe Sénac et Patrice Cressier, Histoire du Maghreb médiéval : VIIe – XIe siècle, Armand Colin, , 224 p. (ISBN 978-2-200-28342-1, présentation en ligne), p. 111
  2. Geneviève Chauvel 2016, p. 120.
  3. Geneviève Chauvel 2016, p. 121.
  4. Yves Modéran, Encyclopédie berbère, vol. 27 : Kahina, Aix-en-Provence, Edisud, (lire en ligne), p. 4102-4111
    703 semble l'hypothèse la plus probable.

Bibliographie

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