Bataille de la mer Jaune

bataille de la guerre russo-japonaise

La bataille de la mer Jaune (en russe : Бой в Жёлтом море ; en japonais : Kokai Kaisen (黄海海戦?)) opposa le la 1re escadre du Pacifique de la marine impériale russe à la marine impériale japonaise. Elle fut la seconde bataille navale de la Guerre russo-japonaise de 1904-1905. Le résultat de cette bataille navale eut un impact décisif sur la suite des combats en mer.

Bataille de la mer Jaune
Description de cette image, également commentée ci-après
Le Tsarevitch
Informations générales
Date
Lieu au large de Shandong
Issue Victoire japonaise
Belligérants
Drapeau de l'Empire russe Empire russe Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon
Commandants
Wilhelm Withöft Tōgō Heihachirō
Dewa Shigetō
Forces en présence
6 cuirassés
4 croiseurs
14 destroyers
4 cuirassés
2 croiseurs blindés
8 croiseurs
18 destroyers
30 torpilleurs
Pertes
343 morts 226 morts

Guerre russo-japonaise

Batailles

Coordonnées 38° 24′ 00″ nord, 121° 42′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Chine
(Voir situation sur carte : Chine)
Bataille de la mer Jaune

Incertitude stratégique russe

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La 1re escadre du Pacifique de la Marine impériale de Russie commandée par l'amiral Wilhelm Withöft était prise au piège dans Port-Arthur par la flotte japonaise. Le blocus de ce port débuta par la bataille de Port-Arthur le . Au cours du blocus, de fin au début août de l'année 1904, les relations entre l'amiral Withöft et le vice-roi représentant le Tsar à Port-Arthur en Mandchourie, l'amiral Ievgueni Ivanovitch Alekseïev ne cessèrent de se dégrader. Ce dernier était favorable à une sortie des navires afin de permettre à la 1re escadre du Pacifique d'établir une liaison avec l'escadre de Vladivostok et créer une force navale assez puissante pour contester la suprématie de la flotte japonaise. L'amiral Withöft, quant à lui, préconisait l'ancrage des navires dans le port et la contribution de leur artillerie dans la bataille terrestre, il estimait cette option plus sûre, ses officiers lui apportèrent leur soutien.

L'amiral Alexeïev demanda à Nicolas II à Saint-Pétersbourg, de trancher. Le Tsar déclara partager l'opinion du vice-roi.

« Je répète encore une fois mon inflexible détermination que vous et votre escadron quittiez Port-Arthur. Je dois vous rappeler à vous et à tous les officiers le grand exploit du Varyag[1]. »

Face à la décision impériale et à la menace de la Cour martiale, l'amiral Withöft ne put attendre plus longtemps ; il prit la décision de sortir de Port-Arthur et de rallier Vladivostok.

Les Japonais tentèrent d'empêcher la percée de la flotte russe afin de préserver leur suprématie sur mer.

Les forces des deux parties

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1re escadre du Pacifique

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Le cuirassé Retvizan

L'escadre était accompagnée du navire hôpital Mongolia.

Flotte japonaise

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Le cuirassé Mikasa

Le 5e détachement de la flotte japonaise ne prit qu'une faible part à la bataille navale de la mer Jaune. Les 2e et 4e détachement placés sous le commandement du vice-amiral Kamimura, Hikonodze (1849-1916) furent dépêchés dans le détroit de Corée, ils eurent pour mission de stopper les croiseurs de Vladivostok.

La bataille

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Le cuirassé Shikishima

L'amiral Withöft ne chercha pas à engager bataille avec l'ennemi : dès le début, il ne crut pas à la victoire et son seul but fut de percer le blocus en limitant ses pertes.

Le matin du , à 4 heures 30, la 1re escadre du Pacifique commença à sortir de Port-Arthur. À 8 heures 30, l'escadre prit la mer dans le sillage du chasseur de mines. À 10 heures 30, ce dernier signala son retour vers Port-Arthur, l'escadre mit le cap au Sud-Est. La ligne russe se forma : à sa tête, le Tsarevitch battant pavillon de l'amiral Wilhelm Withöft suivi par le Retvizan, le Pobeda, le Perevest battant pavillon du contre-amiral et prince Oukhtomsky, le Sébastopol et le Poltava. Les croiseurs de protection se placèrent dans le sillage des cuirassés, l'Askold battant pavillon de l'amiral Nikolaï Karlovitch Reitsenstein, le Pallada puis le Diana. Le croiseur Novik, les destroyers se placèrent à droite et à gauche du navire amiral. À 11 heures 30 la flotte japonaise fut en vue, le Novik se plaça à la fin de la ligne de bataille. Le Mongolia se plaça dans son sillage. La flotte russe tenta d'augmenter sa vitesse, elle atteignit les 15 nœuds, mais le Poltava et le Sébastopol perdant du terrain, la vitesse fut diminuée.

À l'aube, l'amiral Heihachirō Tōgō reçut des renseignements sur la progression de la 1re escadre du Pacifique, les Japonais concentrèrent leurs forces.

Première phase de la bataille

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En début d'après-midi, après avoir traversé la flotte russe, l'amiral Heihachirō Tōgō déploya ses navires entre la flotte russe et Port-Arthur afin d'empêcher tout retour de la 1re escadre du Pacifique. Lorsqu'il devint évident pour Tōgō que la flotte russe prenait la direction de Vladivostok, il prit la décision, alors que ses force se trouvaient loin derrière, de rattraper les cuirassés placés à la tête de la ligne de bataille ennemie. À 17 heures 43, l'amiral japonais ordonna d'ouvrir le feu sur le premier des navires russes, à une distance d'environ 9 km, en l'occurrencesur le navire amiral Tsarevitch, mais d'autres bâtiments furent visés, principalement le Retvizan et le Perevest. Les Russes à leur tour concentrèrent leurs tirs sur le navire amiral Mikasa. Les tirs ne cessèrent qu'à la tombée de la nuit, le Mikasa et le Tsarevitch, l'Askold et le Poltava furent les plus endommagés.

Deuxième phase de la bataille

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Le croiseur blindé Nisshin en 1905.

L'instant décisif de la bataille arriva lorsqu'à 18 heures, Tōgō, craignant la fuite de la flotte russe à la faveur de l'obscurité, ordonna d'ouvrir le feu sur le Tsarevitch. Un obus de 305 mm atteignit le blockhaus du navire, tuant l'amiral Withöft, le lieutenant de navigation N. Azarov, un officier supérieur M.A. Kedrov, deux jeunes officiers. Certains officiers furent également blessés dont le chef-d'état-major Nikolaï Alexandrovitch Matousevitch (1852-1912). Quelques minutes plus tard, un second obus frappa la timonerie du Tsarevitch. Le Retvizan, à son tour gravement endommagé ne put prendre le commandement. Le Tsarevitch devenu incontrôlable sortit de sa ligne, et le Retvizan le suivit, ignorant tout de la situation du navire amiral. Au moment où le Pobeda parvint au point tournant, le Tsarevitch amorça un virage à 180° puis rentra dans sa propre ligne. En l'absence de signal, les bâtiments de guerre sans aucune communication ignoraient que le Tsarevitch était non seulement sans commandant mais aussi hors de contrôle.

Au moment où le commandant du Perevest, le contre-amiral et prince Pavel Oukhtomsky, reçut le signal du capitaine 2e rang D.P Chumov servant sur le Tsarevitch lui remettant le commandement de la flotte, la plupart des navires russes suivirent le virage à 180° du Tsarevitch et du Retvizan. Une grande confusion s'installa alors dans la flotte russe. La décision fut prise de renoncer à rallier Vladivostok mais de retourner à Port-Arthur, mais le Perevest, également très endommagé, ne fut pas en mesure de transmettre distinctement ses ordres. Ceux-ci furent mal compris par le reste de la flotte et de nombreux navires furent isolés. Tōgō prit la décision de ne pas exposer une partie de sa flotte dans un combat de nuit, il ordonna à ses destroyers et ses torpilleurs d'attaquer la flotte russe, mais ces derniers parvinrent à les repousser.

Retour d'une partie de la 1re escadre du Pacifique à Port-Arthur

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Privée de contrôle, la flotte russe fut divisée. Deux heures plus tard, la plupart des navires russes : les cuirassés Perevest, Retvizan, Pobeda, Sébastopol et Poltava, un croiseur et 5 destroyers, le navire hôpital Mongolia retrouvèrent la sécurité toute relative de Port-Arthur.

L'internement de l'autre partie de la 1re escadre du Pacifique

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Le Tsarevitch endommagé interné à Tsingtao

À l'aube du , le nouveau commandant du Tsarevitch évalua les dommages, et gagna le port de Tsingtao escorté de trois destroyers, où il fut interné par l'administration coloniale allemande. Manquant de charbon, le Diana fut dans l'impossibilité de rallier Vladivostok, il se dirigea vers Saïgon où il fut interné par les Français. L'Askold escorté par un destroyer jeta l'ancre dans le port de Shanghai où il fut interné par les autorités chinoises. Seul, le croiseur Novik tenta de gagner le port de Vladivostok, toutefois, poursuivi par des croiseurs japonais, il s'échoua près de l'île Sakhaline où il fut sabordé par l'équipage.

Résultat de la bataille de la mer Jaune

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Concernant la tactique, la bataille de la mer Jaune ne fut pas une victoire totale pour la Marine impériale du Japon. Au cours de cette bataille aucun navire ne fut coulé, mais les navires des deux camps furent sérieusement endommagés. Néanmoins, la flotte japonaise put empêcher les navires russes de gagner Vladivostok. Quelques jours plus tard, les navires japonais réparés purent reprendre du service, alors que les navires russes restaient en réparation. Les éléments de la flotte russe ayant échappé à la destruction au cours de la bataille de la mer Jaune furent coulés ou subirent de graves dommages lors de la quatrième attaque de Port-Arthur ().

Notes et références

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  1. (en) The Battle of the Yellow Sea sur le site de The Russo-Japanese war research society

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Rotem Kowner : (2006). Dictionnaire historique de la guerre russo-japonaise. Scarecrow. (ISBN 0-8108-4927-5)
  • Ian Nish : (1985). Les origines de la guerre russo-japonaise. Longman. (ISBN 0-582-49114-2)
  • F.R. Sedwick : (1909). La guerre russo-japonaise. The Macmillan Company
  • Sir Julian Corbett : Les opérations maritimes dans la guerre russo-japonaise 1904-1905 (1994) en deux volumes. (ISBN 1-5575-0129-7)
  • Capitaine Vladimir Semenov : La bataille de Tsushima (1912). New York, EP Dutton & Co. (Note du capitaine Semenov présent lors des batailles)

Liens externes

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