Bayard (cuirassé)
Le Bayard est un cuirassé de classe Bayard construit à l'arsenal de Brest entre 1875-1880. Il prend ce nom en l'honneur de Pierre Terrail de Bayard (1476-1524), plus connu sous le nom de « chevalier Bayard ».
Bayard | |
Le Bayard en gréement trois-mats carré (1885). | |
Type | Cuirassé |
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Classe | Bayard |
Histoire | |
A servi dans | Marine nationale |
Chantier naval | Arsenal de Brest |
Quille posée | |
Lancement | |
Armé | |
Statut | Détruit en 1910 |
Équipage | |
Commandant | Émile Parrayon (1883-1885) |
Équipage | 450 hommes |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 81 m |
Maître-bau | 17,45 m |
Tirant d'eau | 7,80 m |
Déplacement | 5.986 tonnes |
Propulsion | 2 machine à vapeur (6 chaudières) voile en gréement de trois-mâts carré |
Puissance | 1.100 ch |
Vitesse | 14,5 nœuds |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | ceinture = 180 à 250 mm tourelle = 200 mm pont = 50 mm |
Armement | 4 x 240 mm (en barbette) 6 x 140 mm (en entrepont) 1 x 164 mm (sur l'avant) 6 x 65 mm |
Rayon d'action | 3.600 mille nautique (450 tonnes de charbon) |
Pavillon | France |
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Conception
modifierCe cuirassé, dit « stationnaire » ou « de croisière » car destiné à servir dans les colonies ou l'étranger, est construit sur des plans de Sabattier et Lebelin de Dionne. C'est un navire à coque en bois, avec blindage des flancs. Il a encore une propulsion mixte : un gréement de trois-mâts carré et des machines à vapeur.
Histoire
modifierEn , le capitaine de vaisseau Émile Parrayon en prend le commandement. Le Bayard devient le navire-amiral de l'amiral Courbet qui a été nommé au commandement de la Division des Essais, créée en . Le , après la défaite et la mort du commandant Rivière durant l'expédition du Tonkin, à la bataille « du pont de papier », l'amiral Courbet est chargé de former la nouvelle division navale du Tonkin. Début juin, il part pour l'Extrême-orient à bord du Bayard et arrive en baie d'Along le , où il est rejoint par les cuirassés Atlante et Triomphante et le croiseur Duguay-Trouin.
En , durant la bataille de Thuan An (en), le Bayard bombarde les défenses côtières de Hué où il subit quelques dommages. D' à , la division opère un blocus naval sur les côtes du Tonkin qui déclenche la guerre franco-chinoise (-). La marine française met en place l'Escadre d'Extrême-Orient dont le Bayard devient le navire-amiral pendant la durée du conflit.
Le , les marins du Bayard prennent part au débarquement français à Keelung, mais doivent embarquer le lendemain devant la contre-offensive chinoise. Le Bayard ne prendra pas part à la bataille de Fuzhou, départ de la guerre franco-chinoise, à cause de la crue du fleuve Min, mais protège la station télégraphique de Sharp Peak, près des îles Matsu, seul point de communication avec la France.
Le , le Bayard, avec d'autres unités françaises, soutient un nouveau débarquement à Keelung par un bombardement des positions côtières chinoises. Il participe aussi au blocus de Tamsui, puis de Formose (Taïwan aujourd'hui) de à . En , cinq navires de guerre chinois tentent une sortie de Shanghai pour briser le blocus français. L'escadre de l'amiral Courbet les enferme dans la baie de Shipu. Lors du combat de Shipu, dans la nuit du 14 au , le Bayard attaque l'escadre chinoise à l'ancre et met hors service la frégate Yuyuan. En , le Bayard participe au blocus de Zhenzai, puis à la campagne des îles Pescadores et mène la bataille décisive par la prise de Magong, le .
L'amiral Courbet meurt à bord du Bayard, dans le port de Magong le . Le Bayard quitte les îles Pescadores le pour transporter le corps de Courbet en France, pour des funérailles nationales, en arrivant à Toulon le .
Puis le Bayard fait route sur Brest pour être désarmé et mis hors service. Il servira finalement de ponton.
Références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « French battleship Bayard (1880) » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
modifier- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655).
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0).
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, coll. « Dictionnaires », , 537 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2847340082).
- Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'histoire, Rennes, Marines Éditions, , 619 p. (ISBN 978-2-35743-077-8).
- Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0).
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4).
- Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. II : 1870-2006, Millau, Rezotel-Maury, 2005, (ISBN 978-2-9525917-1-3 et 2-9525917-1-7, lire en ligne).