Beatritz de Dia
Béatrice de Die, en occitan Beatritz de Dia, comtesse de Die, est une trobairitz provençale de langue occitane de la fin du XIIe siècle (vers 1140-après 1175).
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Poésie troubadouresque (d) |
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Biographie
modifierC'est une femme de naissance noble qui a de l'instruction. Elle pourrait être la fille du comte Isoard II de Dia [1], et donc petite-fille de Beatrix d'Albon.
Sa vida, ou biographie la plus ancienne, tient en deux lignes : "La Comtesse de Die épousa Guillaume de Poitiers ; elle était belle et bonne, devint amoureuse du seigneur Raimbaut d'Orange, et fit à son sujet maintes bonnes poésies."[2]
Toutefois sa vie reste peu documentée et les affirmations ne s'accordent pas.
Certains biographes (tel Fortuné Briquet[3]) disent qu'elle avait épousé Guillaume de Poitiers, et qu'elle aurait aimé Raimbaut d'Orange. Ces deux hommes étaient poètes et troubadours, mais les liens ne sont pas identifiés.
Guillaume de Poitiers serait Guillaume 1er de Valentinois[4] soit Guillems de Peiteus (Poitiers), soit un fils de celui-ci, Ademar de Peiteus[1].
Le troubadour Raimbaut d’Aurenga (Orange) aurait pu être le neveu de ceui-ci ou ancore le troubadour Raimbaut de Vaqueiras[1].
Sa passion pour Raimbaut d'Orange, malgré son infidélité, lui aurait inspiré un grand nombre de chansons.
"A chantar m’er de so q’ieu no volria, tant me rancur de lui cui sui amia…" "Il me faut chanter ici ce que je ne voulais point chanter car j’ai fort à me plaindre de celui dont je suis l’amie…"
On connaît d'elle quatre chansons et une tenson[5] (chanson en dialigue).
Style
modifierElle est considérée comme la première des trobairitz ou poétesses provençales, puisqu'elle fait partie des plus anciennes[6] et elle apparait comme l'une des plus importantes par la qualité de ses œuvres[7]. Elle est citée dans plusieurs manuscrits, on a conservé des enluminures la représentant. Quatre de ses poésies ont traversé les siècles, dont une avec la mélodie, ce qui est rare [8]. Les thèmes de l'amour courtois se déclinent entre les plaisirs sensuels et l'ingratitude de son amant infidèle[9]. L'intensité de ses sentiments parait étonnante de la part d'une femme de son époque, l'expression audacieuse des désirs amoureux et l'élégance du style font l'intérêt de son œuvre[7].
Œuvres
modifier- Œuvres complètes Lire en ligne
- Ab joi et ab joven m'apais
- A chantar m'er de so qu'ieu non volria (Je chanterai ce que je n'aurais pas voulu chanter)[10]. Cette chanson se trouve dans Le Manuscrit du roi, une collection de chansons conservée à la Bibliothèque nationale de France[1].
- Estât ai en greu cossirier Lire en ligne.
- Fin ioi me don'alegranssa
Postérité
modifierUn album autour de la chanson A chantar m’er de so qu’ieu non volria, a été élaboré par le projet Beatriz MMXXI [11].
Fiction
modifierBeatriz de Dia est l'héroïne du roman historique Vie et aventures de la trobairitz Béatrice, par la romancière est-allemande Irmtraud Morgner (éditions des Femmes, 1983, pour la traduction française)[12].
Hommages
modifierDans la ville de Die, sur la colonne au centre de la fontaine de la place de l’Évêché, le buste de Béatrice de Die est l'œuvre de Jeanne Royannez [13],[14].
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Buste de Béatrice de Die
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Buste de la Comtesse de Die.
Notes et références
modifier- « DIA (De) Beatritz », sur Présence compositrices (consulté le )
- « Les chants oubliés de la Comtesse de Die (1140-1212) », sur France Musique, (consulté le )
- « article Béatrice de Die », Dictionnaire de Fortunée Briquet
- Traduction de la biographie provençale de la Comtesse de Die
- Seghers, Pierre., Le livre d'or de la poésie française : des origines à 1940, Marabout, 1985, ©1972 (ISBN 2501002377 et 9782501002370, OCLC 24948421, lire en ligne), p.16
- « Les Trobairitz », sur Occitanica.eu (consulté le )
- Christiane P. Makward, Madeleine Cottenet-Hage, Mary-Helen Becker et Erica Mendelson Eisinger, Dictionnaire littéraire des femmes de langue française: de Marie de France à Marie NDiaye, Karthala, (ISBN 978-2-86537-676-6)
- Daphné Ticrizenis, Marie Fré Dhal et Titiou Lecoq, Autrices: Ces grandes effacées qui ont fait la littérature du Moyen Age au XVIIe siècle, Marseille, Hors d'atteinte, coll. « Littératures », , 302 p. (ISBN 978-2-38257-063-0), p.26 à 28
- Lucienne Auteur du texte Mazenod et Ghislaine (1940- ) Auteur du texte Schoeller, Dictionnaire des femmes célèbres de tous les temps et de tous les pays / Lucienne Mazenod, Ghislaine Schoeller, (lire en ligne)
- (fr-fr) A chantar - Béatrice de DIE /Orchestration Alain BRAVAY, consulté le
- Collectif "Le paradoxe du singe savant" et Chœur Beatriz., « Beatriz MMXXI, l’album »
- « Vie et aventures de la Trobairitz Beatrice », sur Des femmes (consulté le )
- « La comtesse de Die, femme troubadour oubliée », (consulté le )
- « Le buste de Beatriz de Die – Matrimoine-en-diois » (consulté le )
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Sernin Santy, La Comtesse de Die : sa vie, ses œuvres complètes, les fêtes données en son honneur, avec tous les documents, Paris, A. Picard, 1893 Lire en ligne (Œuvres, au chapitre 2)
- Frédérique Le Nan, Poétesses et escrivaines en Occitanie médiévale, Presses Universitaires de Rennes, 2021 (ISBN 978-2-7535-8037-4)
- Christiane Perrin Makward et Madeleine Cottenet-Hage, Dictionnaire littéraire des femmes de langue française: de Marie de France à Marie NDiaye, Éd. Karthala, (ISBN 978-2-86537-676-6)
- Daphné Ticrizenis, Marie Fré Dhal et Titiou Lecoq, Autrices: Ces grandes effacées qui ont fait la littérature du Moyen Age au XVIIe siècle, Marseille, Hors d'atteinte, coll. « Littératures », , 302 p. (ISBN 978-2-38257-063-0), p.26 à 28
Liens internes
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